Le plan anti-Dupont des All Blacks a fonctionné… moyennement
Les All Blacks avaient un plan : « neutraliser le général Dupont » ce 16 novembre au soir au Stade de France. Et effectivement, les hommes-en-noir-qui-jouaient-en-blanc n’ont pas laissé respirer le capitaine de l’équipe de France.
« S’ils ont le ballon et le servent sur un plateau pour Antoine, nous avons vu à quel point il peut être précieux, il contrôle leur jeu », avait expliqué Scott Barrett à la presse quelques jours avant. « En revanche, si nous arrivons à lui retirer le ballon des mains, ou du moins à lui gâcher les ballons, cela nous aidera grandement à obtenir un résultat.
« Si nous lui offrons ces opportunités, il les prendra. Notre défense doit donc être très solide autour des rucks. C’est ce qui a été au cœur de notre préparation cette semaine. »
Du mal à mettre le tempo
Aussitôt dit, aussitôt appliqué. Toujours sur son dos, cassant systématiquement ses lancements de jeu, ils vont le cibler même effrontément jusqu’à vouloir le charger sans ballon à la demi-heure de jeu. Se plaignant des côtes, Dupont fera appel au médecin pour le soulager. A ce moment-là, on a été nombreux à retenir notre souffle…
« Il y a eu énormément de combat. Je pense qu’au niveau possession la statistique doit être assez maigre », confirmait Antoine Dupont, alors que la possession avait été effectivement à 61% en faveur des Blacks contre 39% pour les Bleus sur toute la rencontre.
« J’avais beaucoup de pression sur les rucks. J’ai eu du mal à mettre le tempo que je voulais. Il a fallu que je trouve d’autres clés, d’autres moyens d’être performant et de pouvoir aider l’équipe. »
Coup de génie
Un des coups de génie s’est produit à la 32e minute de la rencontre lors d’une série de pick and go avec Dupont à l’animation et le pilier gauche Jean-Baptiste Gros qui vient s’empaler systématiquement sur les fourches noires.
🇫🇷France 10 – 14 Nouvelle-Zélande🇳🇿#FRANZL
Le XV de France réduit immédiatement l’écart, essai de Romain Buros tout en puissance, transformé par Thomas Ramos !
Le match en direct sur TF1 & @tf1plus : https://t.co/weZlNONisN pic.twitter.com/gJRJhOWq7u
— TF1 (@TF1) November 16, 2024
Le jeu remonte sur un côté, se rapproche de la ligne d’essai, fixe la défense néo-zélandaise jusqu’à ce que Dupont relance intérieur et renverse soudainement le jeu sur le côté gauche pour trouver les mains de Romain Buros qui marque son premier essai pour sa première titularisation. Avec la transformation de Ramos face aux perches, la France revient à quatre points (10-14).
La pique de Ramos et la réponse de Dupont
Soulagé à la fin, l’ouvreur/arrière Thomas Ramos s’en amusait à la fin : « C’est plus facile de jouer avec un joueur comme ça qui reste un grand joueur et qui fait peur aux défenses adverses. Les joueurs sont tout le temps sur lui, donc ça laisse plus de liberté aux joueurs autour de lui de s’exprimer. Il a été propre. Il a fait quelques erreurs en sortie de camp, mais on lui dira pas. On attendra lundi pour le debrief… »
Une petite pique amicale qui a vite trouvé du répondant chez l’intéressé : « C’est confortable pour lui, c’est moi qui prends tous les jeux au pied ; lui il est tranquille. Je sais qu’il ne me le dira pas parce que je le connais. Il sait que c’est les premières choses que je vais noter de mon match. On discutera dans les douches… »
Les joueurs se connaissent parfaitement pour évoluer à la charnière régulièrement avec le Stade Toulousain.
« Avec Thomas on a beaucoup d’automatismes. Quand on a une pression aussi forte, pour une charnière, c’est pas évident. Les gros ont fait le job sur le secteur défensif. Sur le secteur offensif je pense qu’on a de la marge, notamment sur les rucks où on s’est fait contester beaucoup trop de ballons. C’est à nous aussi de trouver d’autres clés, d’user des clés qu’on a dans notre stratégie pour renverser la vapeur, ce qu’on a essayé de faire. Mais c’est pas toujours évident », admettait Antoine Dupont.
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