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Le plus grand paradoxe du rugby français

LILLE, FRANCE - 14 SEPTEMBRE : Maxime Lucu (France) interagit avec les fans à l'entrée du tunnel pendant le match de la Coupe Monde du Rugby 2023 entre la France et l'Uruguay au Stade Pierre Mauroy le 14 septembre 2023 à Lille, France. (Photo par David Ramos - World Rugby/World Rugby via Getty Images)

C’est une petite phrase lourde de sens lâchée par le président de la Fédération Française de Rugby (FFR), Florian Grill : « nous sommes le 2e sport français en termes de médiatisation, mais le 10e en termes de licenciés ! », s’indigne-t-il dans les colonnes du Midi Olympique daté du 19 février.

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On l’a vu avec la Coupe du Monde de Rugby 2023, les matchs ont régulièrement battu des records d’audience. Dans le monde entier, France 2023 a été la Coupe du Monde la plus regardée de l’histoire. En France également.

Pourtant, les chiffres démontrent que cette ultra médiatisation ne s’est pas encore traduite en termes de licenciés. Il faut dire que les chiffres consolidés n’ont pas encore été publiés et qu’il est encore trop tôt pour parler d’un éventuel effet Coupe du Monde que chacun attend avec impatience.

Derrière le kayak

Des chiffres officiels dont on dispose remontent à 2022 et ils n’étaient pas super bons. Le rugby se classait alors 10e des sports les plus pratiqués en France avec 303 048 licenciés (deux fois moins que l’équitation !), juste derrière… le canoë-kayak et ses 316 366 sportifs. Il est fort à parier que la crise sanitaire n’était pas étrangère à cette stat.

Car l’année suivante, la FFR annonçait déjà une hausse de près de 7% pour arriver à un encore timide 324 326 licenciés (chiffres consolidés 2022).

Dans le détail, quatre régions seulement concentrent les deux tiers de licenciés : l’Occitanie (69 000 licenciés), la Nouvelle-Aquitaine (62 000 licenciés), l’Auvergne-Rhône-Alpes (51 000 licenciés) et l’Ile-de-France (34 210 licenciés). Le rugby ne représente que 4% des licenciés des fédérations unisport olympiques en France.

Nul doute qu’avec la fantastique exposition donnée par France 2023 l’automne dernier, puis celle olympique qui sera offerte par Paris 2024 l’été prochain, ce chiffre sera largement dépassé dans les mois et années à venir.

Pour la fédération française de rugby, cet objectif doit être le cœur du débat et non pas l’échange de pics et coups bas qui se poursuit entre personnes aigries depuis un moment.

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Le président Florian Grill, pas encore en campagne pour une éventuelle réélection, l’affirme : « Il faut absolument que le rugby se régule et qu’il arrête d’alimenter cette bulle qui nous tue. Nous ne sommes pas le foot et nous ne voulons pas l’être », dit-il en évoquant la course en avant des dépenses.

L’exemple du salaire du deuxième-ligne

« A toutes les échelles, quand un club investit sur le salaire excessif d’un deuxième-ligne, il le fait au détriment de son école de rugby, de ses cadets, de ses juniors… », explique-t-il.

« Notre sport doit se reconstruire à partir de bases saines et renflouer ses clubs en licenciés, investir dans le scolaire, la formation, les équipes féminines. »

L’année de la première Coupe du Monde de Rugby organisée en France en 2007, on comptait 278 634 licenciés. L’année suivante, ce chiffre avait bondi à 363 073. Mais l’âge d’or serait 2015 avec ses 438 144 licenciés, alors que, sportivement, le France était au plus bas. Voilà le vrai record à battre.

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