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Le XV de France en difficulté face à l’Écosse : pourquoi ce n'est pas une mauvaise chose

Scotland's flanker Jamie Ritchie (2-L) is tackled by France's lock Bastien Chalureau (C) and France's flanker Paul Boudehent (L) during the pre-World Cup Rugby Union friendly match between France and Scotland at the Geoffroy-Guichard Stadium in Saint-Etienne, southeastern France, on August 12, 2023. (Photo by JEFF PACHOUD / AFP) (Photo by JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

Dans les travées de Geoffroy-Guichard samedi 12 août au soir, une banderole – sans doute écrite à la va-vite – est déployée : « on n’est pas inquiet ». A ce moment pourtant, la France vit un temps faible qui va durer quinze minutes permettant à l’Écosse de se relancer dans un match où elle semblait distancée.

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Alors qu’ils mènent 13-10 à la pause, les hommes de Fabien Galthié viennent de mettre deux essais en deux minutes d’intervalle au retour des vestiaires mais les Écossais reviennent à l’équilibre passée l’heure de jeu. On aurait bien cru au nul si Thomas Ramos, auteur d’un 100 % au tir ce soir-là, n’avait pas tapé une pénalité à la 79e pour l’emporter 30-27.

« A la 60e minute, c’est vrai qu’on a eu une baisse de régime mais j’ai eu l’impression que c’était plus notre qualité technique qui a baissé que physique », expliquait le capitaine Antoine Dupont en conférence de presse d’après-match. « On a perdu des ballons. Avec la ligne de trois-quarts qu’ils ont, on est vite en difficulté. On a eu du mal à revenir. Il y a eu de bonnes choses, d’autres moins. C’est un premier match, on a tous pu prendre du rythme collectivement et c’est ça qui était important ce soir. »

Bon pour le mental

Le 5 août, c’est l’Écosse qui alignait son XV premium face à une équipe de France largement inexpérimentée. Une semaine plus tard, Galthié mettait les « premium » sur la pelouse et le résultat n’a pas été plus flamboyant. Faut-il s’en inquiéter ? Non. Et on est d’accord sur ce point avec la banderole tendue à Geoffroy-Guichard.

Être dans cette situation tout de suite, à un mois du coup d’envoi de la Coupe du Monde, serait même une bonne chose. Déjà, ça incite non seulement à la prudence, mais aussi à l’humilité. La victoire du 12 août est bonne pour la confiance. L’arracher de cette façon est bon pour l’humilité.

Ce que résume en somme l’ailier Gabin Villière, lui-même tellement pressé de marquer qu’il en a laissé échapper le ballon à la 70e : « Il y a encore des choses à régler sur le plan du rugby mais au niveau de la force mentale et de l’envie, ça a été super. »

Patrice Collazo, le manager de Brive (Pro D2) le décrypte aussi dans les colonnes de L’Équipe du 13 août : « En cas de défaite, les plans du staff pour les prochains matchs de préparation (contre les Fidji samedi puis l’Australie le 27 août) auraient sans doute été contrariés… » En clair, le XV de France est sur la bonne voie, même si elle est cabossée.

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Bon pour la préparation

Fabien Galthié, qui répète à l’envi que l’Écosse a un mois et demi d’avance dans sa préparation, va dans ce sens : « On est dans un travail physiologique qui n’est pas destiné à ’performer’ aujourd’hui. L’objectif, c’est de continuer à travailler. Il nous reste environ quatre semaines pour nous préparer, il faut monter en puissance.

« Sur le contenu du rugby, c’était très intéressant aussi : ça nous a permis de voir ce qu’on était capable de faire ou nos incapacités offensives et défensives. Avec la fatigue, on a été en difficulté, avec le ballon, sans le ballon… C’était un match d’entraînement parfait : ils nous ont imposé beaucoup de rythme et d’intensité. 

« Globalement, ça s’explique par notre incapacité à jouer juste mais aussi par la fatigue et notre manque de rythme. C’était notre premier match avec cette équipe-là (qui n’avait plus joué ensemble depuis mars, ndlr), je le répète. C’était une reprise. »

Bon pour le physique

Et qui dit reprise, dit difficulté à retrouver les automatismes en situation de match et voir où les joueurs en sont physiquement.

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« Je sens que c’était un match de reprise, on était un peu pris physiquement. Mais c’est normal et je ne me fais pas de souci pour la suite », relativise le deuxième-ligne Thibaud Flament.

Pour sa part, le troisième-ligne Charles Ollivon est peut-être celui qui mâche le moins ses mots et voit le verre à moitié vide. « On n’est pas encore prêts physiquement, on l’a vu : on n’est pas au niveau de préparation des Écossais qui ont quelques semaines d’avance sur nous. On est encore en développement », assène-t-il en zone mixte.

« On fait des matchs de prépa pour être prêts le 8 septembre, il faut passer par là, reprendre des repères, retravailler physiquement pour évacuer toutes ces semaines de boulot. Ça fait partie du boulot. Je ne suis pas tellement surpris que ça ait été aussi dur. Maintenant, on va bien récupérer. On avance. On est là pour gagner les matches. Ça n’a pas été facile, on a eu des trous d’air, mais on a arraché la victoire. Il n’y a jamais de matches faciles, c’est très dense, très compact. Oui, on veut aller plus loin, faire mieux mais on a gagné. »

Pour éviter de chuter trop vite d’un piédestal sur lequel tout le monde veut à tout prix les placer, oui c’est plutôt une bonne chose que les Bleus soient confrontés à la difficulté dès leurs matchs de préparation.

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