Le XV de France va-t-il continuer à systématiquement jouer au Stade de France ?
Pour la première fois depuis son ouverture en 1998, le Stade de France va changer de concessionnaire. Ainsi en a décidé l’État français le mardi 10 décembre 2024. Mais la question qui se pose au lendemain de cette décision est : le XV de France jouera-t-il toujours à Saint-Denis à partir de l’automne 2025 ?
Discussions exclusives avec GL Events
À l’issue d’un processus d’analyse des deux offres reçues, l’État français a choisi d’engager des discussions exclusives avec GL Events en vue de la prochaine concession du Stade de France, plutôt que de poursuivre avec le consortium Vinci-Bouygues, présent dès l’origine.
Le nouveau contrat de concession débutera au début du mois d’août 2025 pour une durée de trente ans.
GL events confirme entrer en négociations exclusives pour la concession du Stade de France.
— GL events (@GLevents) December 10, 2024
Alors que des informations laissaient entendre que la Fédération Française de Rugby avait une préférence pour le projet porté par GL Events, la FFR a précisé dans la journée que « le choix de l’État d’entrer en négociations exclusives avec le groupement qu’il a classé en tête des propositions relève de sa seule décision ».
Interdit donc de taxer la FFR de favoritisme, même si les liens entre la structure d’évènementiels et le rugby sont forts puisque son président, Olivier Ginon, est par ailleurs actionnaire majoritaire du Lyon olympique universitaire rugby (LOU).
« Les discussions vont désormais se poursuivre entre l’État et GL d’une part, et entre le groupe événementiel et les fédérations d’autre part. Car aucune des deux offres n’avait en l’état reçu l’aval définitif des deux instances », rappelle Les Echos. « Le tout alors que la FFF et la FFR joueront un rôle essentiel dans le modèle économique du Stade de France, tout en ayant la possibilité de délocaliser les matchs des Bleus en province si les conditions ne les satisfont pas. »
121 tests depuis 1998
Dès sa conception, le Stade de France a été pensé pour accueillir aussi bien du foot que du rugby, en plus des concerts et autres évènements d’importance pouvant accueillir un public de près de 80 000 spectateurs.
Quelques mois après son inauguration, un premier test était organisé, un Crunch remporté par la France 24-17 le 7 février 1998. En 2007, l’enceinte dyonisienne accueillait sa première Coupe du Monde de Rugby, entre autres le match d’ouverture et la finale.
Depuis 1998, 121 tests-matchs ont été organisés au Stade de France, ainsi que les tournois olympiques de rugby à 7 lors des JO de Paris 2024, faisant du site un endroit incontournable pour le rugby international en France.
Le Stade de France est désormais un lieu incontournable du rugby international.
Ambiance, atmosphère et réalisation, on est bien loin de ce qu’il était il y a encore 4-5 ans. pic.twitter.com/UY2v5SZyHw
— Pablo Guillen (@pablo_guillen_) November 17, 2024
Pourtant, absent du Stade de France jusqu’à l’automne 2024 en raison des JO, le XV de France a prouvé qu’il pouvait rebondir ailleurs (Lyon, Lille, Marseille). Mais sans jamais arriver toutefois à cette pleine capacité.
La taille était bien trop importante pour le match contre le Japon (50 000 billets) mais suffisante pour accueillir les All Blacks pour le deuxième match des Autumn Nations Series lors du grand retour de l’équipe de France de rugby à Saint-Denis cet automne (193 000 spectateurs sur les trois matchs).
Une location à 1 million d’euros la rencontre
En parallèle de ces premières négociations, l’État avait refusé de vendre le Stade de France alors que le PSG s’était déclaré favorable à son rachat. La FFR en revanche, suffisamment endettée, n’aurait pas les moyens de se l’offrir même si, sous la présidence de Pierre Camou, elle avait un temps envisagé de bâtir son propre « Twickenham » de 82 000 places de l’autre côté de Paris, à Ris-Orangis.
Ce projet de 600 millions d’euros avait été pensé pour se libérer du contrat que la liait au Stade de France (il est question d’une location d’un million d’euros par rencontre). Mais celui-ci a finalement été abandonné fin 2016 dès que Bernard Laporte a repris la présidence de la FFR.
Huit ans après, ce changement de concessionnaire semble être le moment propice pour renégocier les contrats de location du Stade de France par la FFR. D’ailleurs, l’instance n’a pas perdu de temps avant d’enclencher le bras de fer, précisant dès le mardi 10 au soir que « à ce jour, aucun accord n’a été trouvé concernant sa future présence au Stade de France ».
Seulement 4 matchs par an ?
« La FFR entend poursuivre les négociations de manière ouverte et envisager les différentes opportunités qui s’offrent à elle, à Paris ou en province, afin que les meilleures conditions soient réunies pour accueillir les matchs du XV de France masculin », a-t-elle confirmé par communiqué.
« On arrive à rassembler 50 000 spectateurs pour France-Japon en novembre mais on perd de l’argent. Ça se chiffre en centaines de milliers d’euros. À Lille, Lyon ou Marseille, on aurait gagné de l’argent », précisait le président de la FFR Florian Grill lors de l’assemblée générale début décembre.
« Le prix de location du Stade de France est beaucoup trop haut. Nous, on voudrait à l’avenir y jouer quatre matchs par an, ceux qui rempliraient le stade à plein. Puis aller en province, ce qui collerait avec notre envie d’ouverture. »
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