L'équipe de Roumanie chassée de son stade par le FC Barcelone
Siège de la sélection roumaine, le stade Arcul de Triumf est actuellement au cœur d’un bras de fer entre la fédération roumaine de rugby (Federa?ia Român? de Rugby, FRR) et le gouvernement local, rendant incertain le futur des Stejarii.
Le stade actuel a remplacé le Stadionul Arcul de Triumf, démoli en 2018, après 114 ans de bons et loyaux services. Pendant de longues années, il fut le berceau du rugby roumain et a abrité certains des matchs les plus marquants de l’histoire des Stejarii.
Jusqu’à la fin des années 1990, la France se rendait en Roumanie tous les deux ans, et c’est dans ce stade que les Bleus ont concédé quelques défaites marquantes, notamment quatre entre 1974 et 1982.
Toutefois, depuis 2022, l’enceinte n’est plus réservée exclusivement au rugby. Elle peut accueillir d’autres disciplines, ce qui a engendré des débats houleux entre les différents utilisateurs.
Octavian Morariu, président de Rugby Europe et ancien président de la FRR, a fait part de ses inquiétudes à ce sujet dans une interview accordée au média sportif Prosports en 2022.
« Je suis légitime pour de cette situation sous trois angles : en tant qu’ancien jouer, président, et dirigeant de Rugby Europe. Comme beaucoup de mes anciens coéquipiers, je suis indigné et choqué par cette décision.
« En tant qu’ancien président, je trouve également choquant que le rugby se retrouve ainsi chassé de son patrimoine, car le site où se situe le nouvel Arcul de Triumf a toujours été, depuis plus de 100 ans, un site dédié au rugby. Si je prends le point de vue de Rugby Europe, cela sera difficile de programmer des matchs internationaux de rugby si la fédération roumaine perd le contrôle du stade. »
Le ministre des sports « ne comprend pas nos préoccupations »
À l’époque de l’interview, Octavian Morariu, qui a notamment évolué à l’ASPTT Paris dans les années 1980, a également mis en cause Carol-Eduard Novak, alors ministre de la Jeunesse et des sports.
« Il ne comprend pas nos préoccupations, même quand on lui explique la situation. Au moins, l’ancien ministre Ionu Stroe avait compris notre point de vue, et l’importance de ces installations pour le rugby en Roumanie. »
Depuis quelques mois, la fédération roumaine de football a conclu un accord avec le FC Barcelone afin d’ouvrir une académie de jeunes joueurs, qui se tiendrait à l’Arcul de Triumf.
Si ce projet voit le jour, cela pourrait même limiter encore davantage l’accès du rugby roumain aux équipements, ce qui constituerait un coup dur.
La FRR revendique 10 000 joueurs licenciés, et a mis en place un championnat semi-professionnel, et mise beaucoup sur une restructuration totale de la discipline.
Avec la Coupe du Monde 2027 en ligne de mire, les prochaines années joueront un rôle crucial dans l’avenir du rugby roumain. Si elle devait perdre son principal outil de travail, la FRR connaitrait à coup sûr des problèmes financiers.
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.