Les 20 secondes déterminantes pour Handre Pollard
Pour un joueur qui ne faisait même pas partie de la sélection initiale de l’Afrique du Sud pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France, Handre Pollard a eu une influence considérable sur l’issue du tournoi lorsque les Springboks ont défendu leur titre, en marquant tous les points de son équipe lors de la victoire 12-11 sur les All Blacks en finale.
Mais c’est la semaine précédente qu’il a peut-être apporté sa contribution la plus importante, en bottant une pénalité à la 78e minute depuis la ligne médiane pour battre l’Angleterre 16-15 en demi-finale.
Un coup de pied sous haute pression en demi-finale
Il s’agissait d’un coup de pied sous haute pression, comme il en existe parfois dans le rugby, et le joueur de 29 ans a réussi à le passer.
Invité de Jim Hamilton dans The Big Jim Show de RugbyPass TV, le demi d’ouverture a expliqué qu’il s’était préparé à marquer des points décisifs plus tôt dans le match, ce qui lui permettait de « profiter de ce moment » lorsque celui-ci se présenterait. Selon lui, c’est ce qui fait la différence avec d’autres botteurs qui peuvent se retrouver dans une situation similaire.
Au cours d’un match chaotique, le numéro 10 des Leicester Tigers a raconté qu’il avait été « très, très surpris » d’être appelé à remplacer Manie Libbok en première période au Stade de France, mais c’est une décision de Jacques Nienaber et de Rassie Erasmus qui s’est finalement avérée payante.
Se préparer à profiter du moment
« Au moment de poser le ballon, pour moi, c’est l’excitation », explique Pollard. « J’adore ça, j’adore ces moments, ça m’excite vraiment. Mais je ne pense pas que ça commence là.
« Nous étions menés de neuf points à 15 minutes de la fin, et dans notre esprit, on savait que ça allait sans doute se jouer sur un coup de pied. Je pense que beaucoup de gars essaient d’écarter cette pensée, alors que de mon côté, je l’anticipe.
« J’ai appris au fil des ans à prendre 20 secondes au moment d’un arrêt de jeu, quel qu’il soit, pour y réfléchir en profondeur. Et ensuite, je l’oublie. Mais au moins inconsciemment, je me prépare à cela.
« Alors que si ça arrive et qu’il y a une pénalité, beaucoup de gars s’énervent et le shot clock (temps imparti) s’enclenche et ils ont 60 secondes.
« Si vous avez réglé le problème dès le début, vous pouvez reprendre votre routine, faire votre travail et profiter de ce moment. Il faut être réaliste, ça ne va pas toujours passer, mais c’est le moment où l’on se sent le plus en vie sur un terrain de rugby, en tant que demi d’ouverture. »