Les Bleues méfiantes avant d'aller en Irlande pour lancer leur Tournoi

Le XV de France féminin, en manque de certitudes après une année 2024 mitigée, entame son Tournoi des Six Nations par un déplacement périlleux à Belfast samedi (14h), face à une équipe d’Irlande en pleine progression.

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« Sur le papier, on est quand même une équipe au-dessus », rappelle la centre Gabrielle Vernier (27 ans, 49 sélections) : les Irlandaises, qui n’avaient pas réussi à se qualifier pour le dernier Mondial dont les Bleues avaient atteint les demi-finales, n’ont plus battu la France depuis 2017.

Mais depuis, les Bleues ont montré des signes de fragilité. En doute sur leur jeu, les coéquipières des capitaines Marine Ménager et Manae Feleu ont fait pâle figure lors du Women XV à l’automne dernier, avec notamment deux lourdes défaites contre les Canadiennes (46-24) et les Néo-Zélandaises (39-14).

« Il faudra imposer notre jeu et montrer une bonne image de nous-même, une image différente du WXV pour prouver qu’on a évolué entre temps », assure la troisième ligne Teani Feleu, sœur cadette de Manae.

Preuve de ces doutes, les sélectionneurs Gaëlle Mignot et David Ortiz ont procédé à quelques choix forts, en ne rappelant pas certaines cadres (l’ex-capitaine Gaëlle Hermet, Emeline Gros…) et en titularisant à l’ouverture la bordelaise Clara Arbez plutôt que la Toulousaine Lina Queyroi, qui n’avait raté qu’un seul match en 2024.

Les Bleues savent qu’un match moyen ne suffira pas

« On sait qu’on ne peut pas démarrer lentement et avoir un match moyen parce que ça ne suffira pas », avertit la talonneuse Agathe Sochat. « Les Irlandaises ont beaucoup progressé. Elles ont fait des changements structurels qui ont fait qu’elles sont sorties du WXV avec beaucoup de confiance. »

Depuis l’arrivée de l’Anglais Scott Bemand à la tête de l’Irlande à l’été 2023, la sélection est passée de la 10e à la 6e place mondiale.

Les Irlandaises peuvent compter sur plusieurs pépites comme la puissante 3e ligne Aoife Wafer (21 ans), impressionnante lors du Tournoi 2024 et de la victoire de prestige contre les championnes du monde néo-zélandaises en septembre, ou la flanker Erin King (21 ans), qui après avoir brillé à VII a été élue en novembre révélation de l’année à XV aux World Rugby Awards.

« Elles font une de leurs meilleures années depuis quatre cinq ans, elles n’ont jamais aussi bien joué, autant enchaîné de victoires », prévient Vernier.

Pour assumer leurs ambitions en vue du Mondial cet été en Angleterre (22 août – 27 septembre), les Bleues doivent donc s’imposer à Belfast, où est attendu un public inédit pour le XV féminin irlandais.

« Ça nous booste aussi d’un certain côté, parce qu’on sait qu’on aura un public hostile contre nous », explique Vernier. « On est seules contre tout le monde, il faut lâcher les chevaux et se donner à 10 000 % ».