Les frontières de plus en plus poreuses entre le XV et le XIII
De plus en plus de ponts se créent entre le rugby à XIII et le rugby à XV au niveau international. On l’a vu dernièrement avec l’arrivée réussie en fanfare et pognon de la sensation Joseph Sua’ali’i avec les Wallabies, joueur qui a littéralement explosé avec les hommes de Joe Schmidt sur le Autumn Nation Series.
Great finish from Tom Wright but this one is all about the Joseph Sua’ali’i offload 🔥#ENGvAUS | #AutumnNationsSeries pic.twitter.com/OJIyeU7ZWq
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Jusqu’alors, on avait surtout des exemples en Australie et ça ne date pas d’aujourd’hui. Souvenez-vous, en 2001, lorsque le géant ailier Wendell Sailor décide de quitter les Broncos pour se lancer dans le rugby à XV avec les Reds de Brisbane. Il comptera 37 sélections avec les Wallabies.
Deux ans plus tard, l’ailier et arrière Lote Tuqiri suivra la même voie (67 sélections), puis encore le controversé Israel Folau à partir de 2013 (73 sélections).
En Angleterre aussi ce transfert de code a souvent été fréquent, ne serait-ce qu’avec Sam Burgess (5 sélections), Chris Ashton (44 sélections), Andy Farrell (8 sélections) – devenu sélectionneur de l’Irlande puis des British & Irish Lions – et le champion du monde 2003 Jason Robinson (51 sélections) parmi les plus récents dans l’ère du professionnalisme.
On aurait tendance à oublier que même l’arrière polyvalent de Lyon Semi Radradra est aussi un transfuge du XIII.
Les coulisses de l’arrivée surprise d’un spécialiste reconnu du XIII à Bordeaux
Mardi 3 décembre, la surprise est venue de l’Union Bordeaux-Bègles avec l’arrivée officielle d’Aurélien Cologni dans le staff de Yannick Bru. L’ancien entraîneur de l’équipe de France de Rugby à XIII (2012, 2016-2021), mais aussi de la défense de l’US Carcassonne (2021-2023) est désormais à demeure en tant que consultant sur les attitudes au contact en attaque et en défense auprès des catégories espoirs et de l’équipe première de l’UBB.
« Pour moi, à XIII et à XV, le ballon est ovale de la même façon », témoigne le journaliste Gilles Navarro sur France Bleu Gironde qui estime que « c’est une très bonne pioche pour l’UBB », même s’il aurait imaginé que Cologni soit plutôt recruté par l’USAP que par l’UBB.
« Il a rencontré cet été Nicolas Depoortere. Ils ont échangé et il est venu à Bordeaux faire quelques entrainements spécifiques », raconte Gilles Navarro.
DEPOORTÈRE LIBÈRE CHABAN 🤯
Les Bordelais réussissent à franchir la solide défense du racing grâce à Nicolas Depoortère 🔥#UBBR92 pic.twitter.com/9H9KuXR2La
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« (Maxime) Lucu, qui a vu ça, a trouvé ça intéressant et s’est greffé. Et (Romain) Buros, qui a vu la chose, s’est aussi intéressé. Il est venu à Bordeaux faire un petit entrainement personnalisé pour Nicolas Depoortere et s’est retrouvé avec Lucu et Buros. Au club, ils ont raconté à Yannick (Bru, le manager, ndlr) qu’ils faisaient des choses qu’ils n’avaient jamais faites et dont ils n’avaient jamais entendu parler. »
Pourquoi le XIII est prisé par les quinzistes
Il s’avère que, même s’ils ne le crient pas sur les toits, les quinzistes semblent prendre beaucoup d’idées à XIII où les joueurs sont traditionnellement forts sur les impacts en défense, sur les appuis au sol et dans les attitudes au contact.
« Évidemment, le rugby à XIII a quelques règles qui diffèrent et notamment la défense qui est très importante », confirme le journaliste qui couvre les deux codes.
« A XIII, il faut savoir défendre, sinon vous ne pouvez pas performer. Donc ils en ont parlé à Yannick Bru. Et comme Yannick Bru est un garçon intelligent, il n’a pas eu peur de faire venir un inconnu. Si on lui dit que ce gars-là peut apporter des choses, Yannick est ouvert. Sur la lecture offensive et défensive, (Cologni) est quelqu’un qui peut apporter énormément. »
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