Les groupes se détachent dans le peloton du Top 14
À cinq matchs de la fin, le verdict du Top 14 est en train de se dessiner. Tel un peloton de 14 coureurs, le championnat voit des groupes se détacher avant le sprint final.
Trois clubs et deux couffins
Les deux places directement qualificatives pour les demi-finales sont disputées par trois équipes qui ne laissent rien à leurs adversaires : Toulouse, Bordeaux et Toulon. Les trois clubs restent sur une victoire et ont montré que rien ne les perturberait sur cette fin de saison.
Entre la victoire à Paris avec une équipe rajeunie pour Toulouse, le succès arraché au mental par un LBB en feu sur la pelouse du Hameau – là encore avec une équipe remaniée – ainsi que la balade contre Clermont après avoir été derrière au score une semaine après la cruelle défaite en Champions Cup, les trois équipes ont respectivement prouvé qu’elles étaient au-dessus du lot.
Si rien n’est évidemment joué en cette fin de championnat, aucun scénario ne semble assez plausible pour faire sauter l’un des membres de ce trio en course pour les demies.
Toulon aura le calendrier le plus compliqué puisqu’il reçoit les deux équipes (23e et 25e journées), mais ce serait l’occasion pour les Varois de s’installer définitivement dans le Top 2 alors que Toulouse et Bordeaux comptent respectivement sept et deux points d’avance.
Bayonne, Castres et Lyon en chasse
Douze points séparent Toulon, 3e, de Bayonne, 4e. L’écart entre les trois premières équipes et leurs trois poursuivants semble aussi logique qu’irréversible.
L’Aviron Bayonnais devra toutefois cravacher pour conserver sa place pour les barrages après avoir concédé trois défaites sur les cinq derniers matchs. Les Basques pourraient profiter du fait de jouer un Racing en difficulté, un Vannes presque condamné et une Section Paloise qui occupe le ventre mou.
Les Castrais, de leur côté, abordent un derby en restant sur une série positive – deux victoires et un match nul sur les trois derniers matchs. Clairement, les Tarnais ont les armes pour sécuriser les barrages après avoir sèchement battu Vannes (32-13).
« Avec ces conditions, la pluie et le vent, on pensait qu’on allait vers un match à dix points marqués… », expliquait Jérémy Fernandez, demi de mêlée du CO, à l’issue du match.
« On a réussi à jouer un peu, à se faire trois passes et à remporter une victoire bonifiée. C’était un match piège et on s’en est bien sorti. »
Cette force de caractère fera la différence dans la dernière ligne droite. De leur côté, les Lyonnais, 6e, ont quatre points d’avance sur Clermont et La Rochelle (44 points), deux équipes qui pataugent et semblent moins armées pour la qualification.
Que peuvent viser Clermont, La Rochelle, Montpellier et Pau ?
Évidemment, ces quatre équipes qui se tiennent en un point entre la 7e et la 10e place ne sont pas larguées. Mais elles devront passer la seconde car, dès qu’elles semblent en mesure de grimper au classement, elles lâchent l’affaire.
Clermont compte quatre défaites sur les cinq derniers matchs. La Rochelle n’avait plus gagné depuis janvier. Montpellier est sur courant alternatif. Pau reste sur deux revers.
Ce quatuor pourrait profiter du fait que le Racing 92 et le Stade Français s’affrontent le 27 avril pour rester à distance de la zone rouge, mais méfiance, car une série négative est vite arrivée. Ces équipes en savent quelque chose
« Un championnat à quatre »
Reste la course au maintien qui promet d’être haletante.
En s’inclinant à Castres et en voyant Perpignan s’imposer contre le Racing 92, le RC Vannes se retrouve à six points de la 13e place et aura du mal à revenir dans la lutte, même si les Bretons ne vont rien lâcher.
Devant, la menace plane sur le Racing 92, le Stade Français et l’USAP, qui se tiennent en quatre points.
Après le derby parisien du 27 avril qui coûtera cher, le Stade Français enchaîne sur un déplacement à… Perpignan ! En somme, les deux prochains matchs auront des airs de finales pour les Soldats Roses.
« Ce sera un derby sous haute pression », expliquait Julien Tastet, entraîneur des avants du SF, après la défaite contre Toulouse.
« Au vu de l’enjeu, ça va même décupler la pression inhérente au derby. Ces dernières semaines, le Racing a réduit la voilure au niveau du jeu ; ce sera je pense un gros combat là-bas, dans quelques jours… »
Tastet résume la situation sans détours : « On part pour un championnat à quatre avec Vannes, Perpignan et le Racing. On va aller se déplacer deux fois chez nos concurrents directs. On sait que ça va être des matchs sous pression. »
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