Les points noirs des Bleues qui ne sont toujours pas réglés
Jusqu’à trois minutes de la fin du match, impossible de savoir quelle équipe allait gagner. La France menait d’un tout petit point sur l’Italie grâce à une pénalité de Morgane Bourgeois, mais les Italiennes se montraient tellement conquérantes qu’un revers – le sixième dans leur histoire commune en 30 confrontations – était hautement probable.
Et puis tout s’est débloqué dans les trois dernières minutes, d’abord par un essai de Marine Ménager, puis un dernier d’Alexandra Chambon, entrée à l’heure de jeu pour remplacer Pauline Bourdon-Sansus (score final : 21-34). Un salut qui est venu bien tard et qui n’a pas rassuré avant d’affronter l’Angleterre dans une semaine et tenter le Grand Chelem à l’Allianz Stadium de Twickenham.
Plusieurs secteurs ont encore posé de sérieux problèmes, déjà identifiés de longue date, tous découlant les uns des autres : discipline, exposition, défense.
Avec 14 pénalités concédées contre l’Italie, c’est le pire résultat depuis le début de cette campagne, alors que la France semblait avoir rectifié le tir contre le Pays de Galles une semaine avant (8 pénalités contre 10 en moyenne).
« Notre arbitre était déjà là sur la touche le week-end dernier. Elle nous avait prévenu que sur la discipline elle allait être intransigeante. Et nous, on n’a pas su répondre présentes sur ce point-là et c’est quelque chose qu’il faut qu’on travaille parce que depuis le début du Six Nations, on se met en difficulté », reconnait la capitaine Mane Feleu.
« La priorité, c’était vraiment de remettre la discipline au sein du match », enchaîne le co-sélectionneur David Ortiz. « C’était important pour déjà, nous, reprendre la possession du ballon et pouvoir imposer notre jeu. L’indiscipline nous a exposé énormément On a eu beaucoup de situations où on a été forcé à défendre. »
« On se prend un carton jaune assez tôt dans le match et il a fallu gérer ça », explique Gaëlle Mignot. « Dans ce cas, l’idée était de limiter l’exposition en sortant de notre camp par le jeu au pied, sachant qu’on a de la longueur. Le scénario du match a fait qu’il fallait qu’on regagne cette possession, qu’on tienne le ballon et qu’on impose notre jeu, c’est à dire : porter le ballon, gagner des duels, avancer. »
Sauf que pendant près d’une heure, le plan n’a pas fonctionné et chaque fois que l’Italie en avait la possibilité, elle tapait en touche à 5 mètres et avançait en maul jusqu’à marquer. Deux fois la défense française n’a pas résisté, notamment à la fin du carton jaune de Madoussou Fall-Raclaot.
« La difficulté sur les ballons portés est un secteur prioritaire sur lequel on doit travailler, la circulation autour de ces mauls, le jeu qui s’enchaîne après », admet David Ortiz.
« Quand on se faisait pénaliser, on reculait chez nous et on se mettait en difficulté. La volonté était de ne pas s’exposer chez nous, de sortir proprement de notre camp par le pied, puis de reprendre un momentum, la possession, tenir le ballon pour imposer des séquences de jeu à notre adversaire, ce qu’on a très bien réussi à faire sur la deuxième-mi-temps, » insiste Mignot.
Alors que l’Italie a tenu le ballon 60% du temps, lorsque la France l’a enfin récupéré, elle a brillé, comme sur les dix dernières minutes avec un impressionnant 80% de possession et deux essais à la clé.
Or, ce qu’a montré en particulier l’Italie c’est, en moindre, ce que va proposer l’Angleterre dans une semaine pour le clash final. Une semaine pour rectifier le tir alors que depuis le WXV le groupe bosse à fond dessus sans parvenir à vraiment s’améliorer.
« Je ne dirais pas que c’est inquiétant car on a encore une semaine pour bosser. Je sais ce qu’on a dans le ventre et ce qui nous attend la semaine prochaine. Ce match, il y a plein de choses à redire, plein de choses sur lesquelles on peut s’améliorer », se motive Manae Feleu.
« Ça nous montre qu’il faut tenir jusqu’à la dernière minute. Ça nous permet de rester vigilantes et c’est très bien. Le match qui nous a été proposé nous permet d’avoir la confiance et la vigilance. »
David Ortiz résume la situation. « On a manqué de lucidité sur la première mi-temps, mais il faut mettre en avant la capacité de nos finisseuses à faire basculer le match, à reconstruire le match. On a encaissé zéro point en deuxième mi-temps », rappelle-t-il.
« Ce match-là est une victoire qui nous aide à avancer et à gérer ces bras de fer qui font que ces matchs de haut niveau vont se jouer là-dessus. A nous de rectifier notre discipline pour ne pas s’exposer et continuer à grandir.
« Notre pack défensif en première mi-temps n’est pas assez fort pour dominer. A nous de mieux rentrer dans le match sur cet aspect-là. Sur la deuxième mi-temps, dès qu’on a remis le curseur sur l’aspect défensif, on a réglé pas mal de problèmes. »
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