Les premiums en tournée en Nouvelle-Zélande : la prise de conscience
La règle est fixée et il faut la respecter. Mais bon… Ca commence à s’agiter fortement en prévision de la tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande en juillet prochain depuis que l’ouvreur Romain Ntamack, il est vrai en manque de temps de jeu au niveau international du fait de sa blessure, a déclaré au lendemain du Tournoi des Six Nations que la France a remporté : « S’il faut y aller, ce sera avec plaisir, parce que des tournées en Nouvelle-Zélande, c’est quand même des moments uniques. »
Lui-même, avec pourtant 40 sélections, n’a affronté les All Blacks qu’une seule fois, le 20 novembre 2021. Victoire 40-25 au Stade de France. Sa seule autre expérience avec les gars du Sud est un match avec les Barbarians contre les Maoris All Blacks en 2017 à Bordeaux. Et c’est tout. On comprend mieux pourquoi il ne veut pas manquer une opportunité d’aller défier les Néo-Zélandais chez eux.
Officiellement exemptés de la tournée estivale, plusieurs cadres du XV de France, dont Grégory Alldritt et Thomas Ramos, sont également intéressés. Mais la règle est la règle : selon la convention entre la FFR et la LNR, les finalistes du Top 14 sont normalement dispensés des tournées estivales.
Une expérience cruciale
Pour autant, Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, a commencé à ouvrir une porte sur le sujet : « Sur des cas très particuliers, il y a peut-être moyen de trouver des dérogations. Elles ne seraient faites qu’à la marge, et uniquement si les quatre parties — le joueur, le club, le sélectionneur Fabien Galthié et la Ligue — sont d’accord. »
Dans les colonnes du Midol du 24 mars, c’est William Servat, entraîneur en charge des avants du XV de France, qui remet une pièce dans la machine en rappelant déjà ses propres souvenirs d’une tournée en Nouvelle-Zélande qu’il avait effectuée en 2009.
« Quand on veut préparer une Coupe du Monde en Australie, quoi de mieux qu’une tournée en Nouvelle-Zélande ? »
« Ce voyage avait permis de former un groupe et de voir les caractères des uns et des autres, à deux ans de la Coupe du Monde que nous avons perdue d’un point en finale », rappelle-t-il avec malice, avant de revenir au contexte.
« Si, demain, un joueur voulait venir en Nouvelle-Zélande avec nous cet été, il faudrait que son club soit d’accord, que son manager soit d’accord, que la Ligue soit d’accord et que la Fédération soit d’accord, pour que tout le monde s’accorde sur une préparation cohérente », pose-t-il.
« Notre priorité, toujours, sera de préserver la santé de nos joueurs pour faire en sorte qu’ils puissent être performants. Nuire à leur préparation serait une erreur. Mais il y a également une prise de conscience… Quand on veut préparer une Coupe du Monde en Australie, très loin de nos familles et de nos racines, quoi de mieux qu’une tournée en Nouvelle-Zélande ?
« D’un point de vue sportif, pour moi, c’est une évidence (…). Mais si le contexte particulier de certains fait que cela peut être bénéfique à tout le monde, je pense qu’il serait bien pour nos premiums d’avoir la chance de vivre un haka au pays du haka. »
Scott Robertson est confiant
Sur ce point, le sélectionneur des All Blacks, Scott Robertson, entrevoit déjà la possibilité d’affronter quelques cadres du XV de France, comme il l’a confié il y a quelques jours dans le podcast Rugby Direct.
« Fabien Galthié est là depuis sept ans, il connaît parfaitement le monde du rugby, il a bâti un groupe solide : 41 joueurs capables de jouer des tests – il y a suffisamment d’expérience et de cohésion », dit-il.
« Les gens demandent : “Ils vont venir avec quelle équipe ?” Eh bien, ils vont venir avec une bonne. La finale du Top 14 a été décalée d’une semaine à cause des Jeux olympiques, c’est comme ça que leur saison s’est organisée, mais ils viendront. »
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