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Les quatre vies de Rémi Bonfils

Rémi Bonfils

On pourrait rester des heures à écouter Rémi Bonfils raconter son parcours tant celui-ci parait incroyable. Mathieu Bastareaud l’a convié sur le divan du BastaShow – à voir en exclusivité et gratuitement sur RugbyPass TV – pour commenter l’actu des phases finales de Pro D2 et Top 14, mais aussi pour qu’il raconte comment il a gravi les échelons du rugby national. Et là, il faut reconnaître que ce n’est pas un parcours linéaire.

Si habituellement les jeunes vont commencer en club, poursuivre en académie, intégrer les pôles Espoirs jeunes, puis les équipes de France Jeunes avant d’atteindre le haut niveau, Rémi Bonfils, lui, a préféré prendre des tours, des détours, voire des déviations, et faire plusieurs fois le tour du rond-point pour y arriver.

Et comme il le dit : « quand tu passes pas par la porte d’entrée, tu passes par la porte de derrière ». Et c’est ce qu’il a fait dans chacune des quatre vies qu’il a eues jusqu’à présent.

D’un recalage au PUC à la prépa de pré-saison avec le Stade Français

« Je suis arrivé au Stade Français en 2007 sur la pointe des pieds », raconte-t-il dans le deuxième épisode de la saison 2 du BastaShow, à voir en exclusivité sur RugbyPass TV.

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« L’entraîneur qui m’a formé à Villiers-sur-Marne avait joué au PUC. Il m’avait dit que ce serait cool d’aller y faire une détection. J’y suis allé, mais ils m’ont recalé », dévoile-t-il.

C’est surtout son entraîneur qui semble déçu, lui qui croit au fort potentiel du talonneur. Suite à cet échec, celui-ci rencontre les dirigeants et arrive à les convaincre de lui faire passer un deuxième essai.

« J’ai repassé une détection », rigole Rémi Bonfils. « A l’époque, au PUC c’était costaud. T’avais vraiment des grosses générations qui se répartissaient entre le Stade Français et le Racing. Donc c’était pas si facile que ça.

« Première détection par concluante. Et quand tu passes pas par la porte d’entrée, tu passes par la porte de derrière. J’ai vraiment fait une deuxième détection et finalement j’ai fait mes deux années au PUC. »

Le même entraîneur de Villiers-sur-Marne parvient plus tard à recommander son poulain au Stade Français. Et la façon dont il intègre le groupe, là aussi est étonnante.

« En 2007, c’était la Coupe du Monde en France », se rappelle-t-il. « Et cette année-là, Benjamin Kayser était parti au Leinster, Dimitri (Szarzewski) était parti avec le XV de France et Mathieu Blin était talonneur espoir.

« A un moment, dans la prépa de pré-saison, j’arrivais pour faire les tests physiques, et on me dit que Fabien Galthié avait besoin d’un talon parce qu’ils n’en avaient plus avec la Coupe du Monde. Je me retrouve à débarquer comme ça. »

Intégré dans le groupe, il se retrouve alors à s’entraîner avec les Juan Hernandez, Christophe Dominici, Sylvain Marconnet et autres Rémy Martin. « T’arrivais, tu levais la main pour parler… », intervient Mathieu Bastareaud.

Bonfils fait le job, il passe quatre années pleines en Espoir, entre à 22 ans au centre de formation. C’est là qu’en 2010 l’entraîneur de l’époque, Michael Cheika, lui donne sa chance. Il disputera 162 matchs sous les couleurs parisiennes.

Bourré, il répond à Yannick Bru

« C’est ce parcours qui m’a formé et qui m’a fait du bien pour la suite », assure Rémi Bonfils qui évoque sa deuxième vie, brève celle-là, d’international français.

« Je ne l’ai pas trop raconté… », révèle-t-il. « En 2015, on est champion de France. Tu sais ce que c’est, tu fêtes le titre sur quelques jours… La finale est le samedi soir et le lundi, j’étais chez Raphaël Lakafia ; on était souvent ensemble.

« Sur les quelques moments de lucidité, je reçois un coup de fil. Numéro inconnu. Je n’ai pas forcément l’habitude de décrocher, mais là, je ne sais pas pourquoi, je décroche ; pas forcément dans un état à pouvoir articuler… Et là j’entends ‘c’est Yannick Bru’.

« Il me dit ‘félicitations pour le titre. Je voulais te dire qu’on va partir sur un groupe pour la Coupe du Monde, tu seras quatrième talonneur ; tu seras sur une liste cachée’. »

A ce moment-là, les trois autres talons devant lui sont Guilhem Guirado, Dimitri Szarzewski et Benjamin Kayser. « C’était un peu bizarre parce que je n’avais jamais joué en équipe de France. Je ne suis même pas passé par les équipes de France jeune, sauf France U à 7.

« Ça fait bizarre parce que t’es là à attendre qu’un joueur se blesse, alors que tu ne le souhaites pas. »

Bonfils ne sera finalement pas appelé par Philippe Saint-André pour la Coupe du Monde de Rugby 2015 en Angleterre, mais par Guy Novès pour préparer la tournée en Argentine l’été suivant. C’est là qu’il vivra ses deux seules sélections avec le XV de France, une victoire et une défaite contre los Pumas.

Devenu entraîneur après une discussion de couloir

Sa troisième vie arrive par contrainte. Suite à une énième commotion, on lui intime de mettre un terme à sa carrière en décembre 2019.

« A l’époque, le directeur de la formation c’était Pascal Papé et le directeur général Thomas Lombard. Avec Pascal, quand on était joueurs, on avait un lien particulier et on s’entendait très bien. Il m’a demandé si j’avais pensé à une reconversion. J’y avais pensé un peu car j’étais plus sur la fin que le début, mais je pensais tirer jusqu’à 35 ans », explique Rémi Bonfils.

« Et il m’a dit qu’il aimerait bien m’emmener sur la formation, pour ne pas avoir un arrêt trop brutal. Il m’a dit qu’avec mon parcours ce serait intéressant que je reste au club et que je commence à entraîner les jeunes générations. C’est comme ça que j’ai rejoint Pascal à la formation. Thomas a validé le projet. C’est après une discussion de couloir avec Pascal que j’ai acté cette reconversion.

Parce qu’il parle anglais, on lui demande d’être commentateur

La quatrième vie se poursuit, elle aussi, celle de commentateur des matchs, que ce soit de la Pro D2 ou du Top 14. Mais c’est avec le Super Rugby qu’il a commencé, là aussi par le plus grand des hasards.

Sa chance à ce moment-là ? C’est qu’il parle anglais. « Comme j’ai fait une école de commerce, il y a toujours une année que tu dois faire à l’étranger. Ce n’était pas possible pour moi avec le rugby, alors j’étais resté à Paris dans une école américaine, ce qui m’a permis d’être à l’aise en anglais », raconte-t-il.

C’est alors que le numéro 8 australien David Lyons – légende du rugby avec 44 sélections, finaliste de la RWC 2003, 93 matchs de Super 12 puis de Super 14, sociétaire du Stade Français entre 2011 et 2015 – vient lui proposer une pige.

« David Lyons vient me voir en 2012, il me dit qu’il commente des matchs, qu’il est consultant pour des matchs de Pro D2 en anglais diffusés en Océanie. Or, il ne pouvait pas y aller un vendredi et il m’a proposé de le remplacer, en anglais. Je lui dit ‘go’.

« Je me pointe dans le studio d’Eurosport et là tu te retrouves devant l’écran : 5… 4… Et je me dis ‘mais qu’est-ce que je fais, j’ai jamais commenté !’ »

Et Rémi Bonfils ne s’arrêtera plus pendant les douze années suivantes. Un jour, Éric Bayle, directeur de la rédaction rugby à Canal Plus, lui proposera de venir commenter sur la chaîne cryptée. Mais cette fois, en français.

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T
Tom 1 hour ago
What is the future of rugby in 2025?

Briiiiiiiiiiiiiiiistol! Briiiiiiiiiiiiiiiistol! Briiiiiiiiiiiiiiiistol!


It's incredible to see the boys playing like this. Back to the form that saw them finish on top of the regular season and beat Toulon to win the challenge cup. Ibitoye and Ravouvou doing a cracking Piutau/Radradra impression.


It's abundantly clear that Borthwick and Wigglesworth need to transform the England attack and incorporate some of the Bears way. Unfortunately until the Bears are competing in Europe, the old criticisms will still be used.. we failed to fire any punches against La Rochelle and Leinster which goes to show there is still work to do but both those sides are packed full of elite players so it's not the fairest comparison to expect Bristol to compete with them. I feel Bristol are on the way up though and the best is yet to come. Tom Jordan next year is going to be obscene.


Test rugby is obviously a different beast and does Borthwick have enough time with the players to develop the level of skill the Bears plays have? Even if he wanted to? We should definitely be able to see some progress, Scotland have certainly managed it. England aren't going to start throwing the ball around like that but England's attack looks prehistoric by comparison, I hope they take some inspiration from the clarity and freedom of expression shown by the Bears (and Scotland - who keep beating us, by the way!). Bristol have the best attack in the premiership, it'd be mad for England to ignore it because it doesn't fit with the Borthwick and Wigglesworth idea of how test rugby should be played. You gotta use what is available to you. Sadly I think England will try reluctantly to incorporate some of these ideas and end up even more confused and lacking identity than ever. At the moment England have two teams, they have 14 players and Marcus Smith. Marcus sticks out as a sore thumb in a team coached to play in a manner ideologically opposed to the way he plays rugby, does the Bears factor confuse matters further? I just have no confidence in Borthers and Wiggles.


Crazy to see the Prem with more ball in play than SR!

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J
JW 5 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

In another recent article I tried to argue for a few key concept changes for EPCR which I think could light the game up in the North.


First, I can't remember who pointed out the obvious elephant in the room (a SA'n poster?), it's a terrible time to play rugby in the NH, and especially your pinnacle tournament. It's been terrible watching with seemingly all the games I wanted to watch being in the dark, hardly able to see what was going on. The Aviva was the only stadium I saw that had lights that could handle the miserable rain. If the global appeal is there, they could do a lot better having day games.


They other primary idea I thuoght would benefit EPCR most, was more content. The Prem could do with it and the Top14 could do with something more important than their own league, so they aren't under so much pressure to sell games. The quality over quantity approach.


Trim it down to two 16 team EPCR competitions, and introduce a third for playing amongst the T2 sides, or the bottom clubs in each league should simply be working on being better during the EPCR.


Champions Cup is made up of league best 15 teams, + 1, the Challenge Cup winner. Without a reason not to, I'd distribute it evenly based on each leauge, dividing into thirds and rounded up, 6 URC 5 Top14 4 English. Each winner (all four) is #1 rank and I'd have a seeding round or two for the other 12 to determine their own brackets for 2nd, 3rd, and 4th. I'd then hold a 6 game pool, home and away, with consecutive of each for those games that involve SA'n teams. Preferrably I'd have a regional thing were all SA'n teams were in the same pool but that's a bit complex for this simple idea.


That pool round further finalises the seeding for knockout round of 16. So #1 pool has essentially duked it out for finals seeding already (better venue planning), and to see who they go up against 16, 15,etc etc. Actually I think I might prefer a single pool round for seeding, and introduce the home and away for Ro16, quarters, and semis (stuffs up venue hire). General idea to produce the most competitive matches possible until the random knockout phase, and fix the random lottery of which two teams get ranked higher after pool play, and also keep the system identical for the Challenge Cup so everthing is succinct. Top T2 side promoted from last year to make 16 in Challenge Cup

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J
JW 11 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

I had a look at the wiki article again, it's all terribly old data (not that I'd see reason for much change in the case of SA).

Number Of Clubs:

1526

Registered+Unregistered Players:

651146

Number of Referees:

3460

Pre-teen Male Players:

320842

Pre-teen Female Player:

4522

Teen Male Player:

199213

Teen Female Player:

4906

Senior Male Player:

113174

Senior Female Player:

8489

Total Male Player:

633229

Total Female Player:

17917


So looking for something new as were more concerned with adults specifically, so I had a look at their EOY Financial Review.

The total number of clubs remains consistent, with a marginal increase of 1% from 1,161 to 1,167. 8.1.

A comparative analysis of verified data for 2022 and 2023 highlights a marginal decline of 1% in the number of female players, declining from 6,801 to 6,723. Additionally, the total number of players demonstrates an 8% decrease, dropping from 96,172 to 88,828.

So 80k+ adult males (down from 113k), but I'm not really sure when youth are involved with SAn clubs, or if that data is for some reason not being referenced/included. 300k male students however (200k in old wiki data).


https://resources.world.rugby/worldrugby/document/2020/07/28/212ed9cf-cd61-4fa3-b9d4-9f0d5fb61116/P56-57-Participation-Map_v3.pdf has France at 250k registered but https://presse-europe1-fr.translate.goog/exclu-europe-1-le-top-10-des-sports-les-plus-pratiques-en-france-en-2022/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=en&_x_tr_pto=wapp has them back up at 300k registered.


The French number likely Students + Club, but everyone collects data different I reckon. In that WR pdf for instance a lot of the major nations have a heavily registered setup, were as a nation like England can penetrate into a lot more schools to run camps and include them in the reach of rugby. For instance the SARU release says only 29% of schools are reached by proper rugby programs, where as the 2million English number would be through a much much higer penetration I'd imagine. Which is thanks to schools having the ability to involve themselves in programs more than anything.


In any case, I don't think you need to be concerned with the numbers, whether they are 300 or 88k, there is obviously a big enough following for their pro scenes already to have enough quality players for a 10/12 team competition. They appear ibgger than France but I don't really by the lower English numbers going around.

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