Les trous d’air de l’UBB ? « Un trop-plein d’envie », selon Laurent Marti
En phase finale de Champions Cup, l’Union Bordeaux-Bègles est une jeune équipe, à entendre son président Laurent Marti. Bordeaux s’est qualifié pour les demi-finales en battant le Munster à domicile 47-29, quatre ans après sa première demie… et un an après la déception du quart perdu à domicile contre les Harlequins.
« Notre première demi-finale, c’était déjà contre le Stade Toulousain. Donc on sait à quel point c’est dur d’arriver à ce niveau-là », témoigne Laurent Marti sur Sud Radio. « Il faut savoir savourer ce genre de moment, surtout qu’en face, c’était le Munster, qui venait quand même d’éliminer La Rochelle sur un gros match. Donc oui, on était super contents, et encore plus de pouvoir partager ça avec notre public. »
Le soir même de la victoire, le manager Yannick Bru, passé le soulagement et la joie, pointait du doigt ce qui n’avait pas fonctionné et ce qu’il qualifiait de « trous d’air » survenus en cours de match. Après un petit relâchement avant la pause, les Unionistes avaient complètement lâché pendant dix minutes dans le dernier quart d’heure, laissant les Irlandais inscrire un essai de pénalité (68e), avec un carton jaune pour Echegaray à la clé, puis un essai de Smith (73e). Le vent du boulet n’était pas passé loin, notamment après l’expulsion de Cyril Cazeaux (73e) avant que Louis Bielle-Biarrey et Maxime Lucu ne sauvent l’équipe.
« C’est une vraie question que l’on s’est posée, parce que justement, ce n’est pas nouveau… c’est même en train de devenir un peu trop récurrent. L’année dernière, c’était plutôt l’inverse : on avait tendance à mal démarrer et à finir fort. Là, c’est l’inverse. Et très honnêtement, si on ne corrige pas ça, je pense qu’on n’ira pas beaucoup plus loin, parce que les adversaires, ça va encore monter d’un cran. On ne peut pas se permettre ce genre de passage à vide », estime le président.
« Yannick a justement fait une analyse intéressante avec les joueurs. Il disait que, sur ce match en particulier, les remplaçants qui sont rentrés avaient vraiment envie de montrer, de se mettre au niveau de ce qui avait été fait avant eux. Et peut-être qu’il y a eu un peu trop de précipitation, trop de générosité. Parfois, quand tu veux trop bien faire, tu oublies un peu ton rôle précis sur le terrain. Alors bon, c’est quelque part rassurant de se dire que c’est pas un manque d’envie mais plutôt un trop-plein… mais ça reste à corriger. »
Courir deux lièvres à la fois
D’ici là, le Top 14 reprend ses droits pour les 21e et 22e journées avec deux matchs qu’il conviendra de bien appréhender pour à la fois conserver sa place au sommet du classement (2e actuellement à cinq points de Toulouse) et préparer cette demi-finale qui pourrait s’avérer historique.
« On vit une situation un peu paradoxale », concède Laurent Marti. « On ne veut pas lâcher l’une des deux compétitions, parce qu’on n’a encore rien gagné. Donc on ne peut pas se permettre de faire des choix, de dire : “on privilégie ci ou ça”. On essaie d’aller le plus loin possible dans les deux. Mais forcément, à partir du moment où tu te qualifies, tu es très vite confronté à un vrai casse-tête au niveau de l’effectif.
« Là, on va à Pau, puis on reçoit La Rochelle… je ne fais pas un dessin, tout ça avant d’aller jouer notre demie contre Toulouse. Donc oui, c’est compliqué à gérer pour Yannick. Mais il a de l’expérience, il connaît ces situations.
« On essaie aussi de retenir la leçon de l’an dernier. On était arrivés cramés en finale. Je ne dis pas qu’on aurait battu Toulouse, parce qu’ils étaient vraiment au-dessus sur la fin de saison. Mais ça explique peut-être en partie le score. Donc là, l’idée c’est d’arriver à faire un peu plus tourner, de mieux gérer les temps de jeu, pour ne pas ruiner une saison où on a tout mis. »
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