L’hémisphère Sud craint une tournée des Bleus fadasse à l’été 2025
Bonne nouvelle : un accord a été trouvé – et communiqué le 1er octobre – entre la Fédération Française de Rugby (FFR) et la Ligue Nationale de Rugby (LNR) pour encadrer les conditions de mise à disposition des internationaux pour les saisons 2024-25 et 2025-26.
Moins bonne nouvelle : comme à l’été 2024, le staff des Bleus ne compte pas emmener sur la tournée de l’été 2025 ses joueurs premium. Mais ça, le sélectionneur Fabien Galthié l’avait déjà annoncé début juin.
« Notre équipe s’est développée avec une croissance permanente rugbystiquement et physiquement. Nous souhaitons aller encore plus loin. Ce qui impliquera que nous partirons en tournée à l’été 2025 en Nouvelle-Zélande sans nos « Premium ». C’est un choix assumé. Mais c’est comme ça depuis quatre ans. Pourquoi changer de stratégie ? Parce qu’on se déplace chez les All Blacks ? Il faut être cohérent », avait-il alors affirmé.
Or, le communiqué conjoint FFR et LNR publié mardi 1er octobre a remis une pièce dans la machine alors que les choses sont désormais gravées dans le marbre.
« Les périodes internationales d’été 2025 et 2026 s’inscrivent dans un cycle de préparation pour la Coupe du Monde 2027 avec une approche centrée sur la gestion des joueurs les plus sollicités et sur la construction progressive de l’effectif », est-il indiqué.
« Un groupe initial de 42 joueurs sera formé en deux temps. Dans un premier temps, 28 joueurs disponibles seront sélectionnés après les barrages du TOP 14 (mi-juin) pour préparer un premier match de France Développement le weekend des demi-finales de TOP 14.
« Ce groupe sera ensuite complété par des joueurs issus des clubs ayant perdu en demi-finales, afin d’atteindre un total de 42 joueurs. Les finalistes du TOP 14 ne seront pas sélectionnés pour ces périodes internationales.
« Lors de la Tournée de juillet 2025, les test-matchs pourront être complétés par un match de France Développement en semaine, permettant ainsi de renforcer l’expérience de joueurs en devenir et d’organiser une rencontre contre une nation ne faisant pas partie des pays majeurs du rugby mondial. »
En clair, les All Blacks ne rencontreront pas les meilleurs joueurs français – au contraire du 17 novembre 2024 au Stade de France – mais potentiellement des joueurs issus d’équipes du Top 14 moins performantes, voire des joueurs de France Développement.
France Développement, du reste, devrait sans doute pouvoir jouer contre une des équipes des îles du Pacifique en semaine dans le courant de la tournée.
Le correspondant rugby du Times affirme dans un tweet que les dirigeants de New Zealand Rugby sont « mécontents » à l’idée de ne pas accueillir les premiums du XV de France lors de la tournée de trois tests des Bleus en juillet 2025.
« Les dirigeants de NZR sont extrêmement mécontents, estimant que ça compromet la valeur d’une méga-série ainsi que leur capacité à la commercialiser, d’autant plus que la France l’a annoncé bien trop en avance », indique-t-il sans pour autant citer la moindre source auprès de la fédération néo-zélandaise de rugby.
Interesting this, that France are taking a second team to NZ.
NZR officials are livid about it, as it devalues a mega series, and their ability to market it, especially as France have flagged they’re doing it so far in advance.
Rugby eats itself exhibition 1,890…! https://t.co/o2xy9GdZTT
— Will Kelleher (@willgkelleher) October 1, 2024
Derrière sa publication, les commentaires ont enchaîné avec des avis partagés – parmi les meilleurs retenus – entre ceux qui comprennent la démarche de Galthié et les autres, ouvrant un débat légitime.
« Ça ne fera qu’affaiblir les équipes de l’hémisphère Nord pour les Coupes du monde. Elles ne sont pas testées dans des conditions vraiment difficiles. Bref, tant pis pour eux », dit l’un.
« Tant mieux pour la France. Cette équipe des All Blacks est composée uniquement de joueurs locaux évoluant en Nouvelle-Zélande, donc ce n’est pas non plus leur meilleure équipe non plus », répond un autre.
« Je comprends que la NZR soit agacée, mais les 2e et 3e choix de la France ont fait un boulot plutôt correct contre l’Argentine lors du premier test en juillet. Le reste de la tournée, c’était une autre histoire. Sur le papier, même sans Dupont ou Ntamack, ça reste quand même une équipe qui tient la route », évoque un troisième.
« On dirait que la France fait un peu comme l’Inde au cricket, sûre de sa puissance financière et mettant ses propres intérêts nationaux avant le reste. On peut comprendre pourquoi ils font ça, mais c’est quand même dommage », constate un connaisseur.
« Et c’est précisément pour ça que des joueurs comme Dupont ne seront jamais vraiment pris en compte dans les débats sur le GOAT… S’il ne vient pas se frotter aux plus grands sur leur terrain, comment peut-il prétendre être le meilleur ? », ose un autre.
Enfin, « le calendrier des joueurs du Top 14, qui doivent aussi jouer en Europe et dans le Tournoi des 6 Nations, rend impossible l’envoi de notre meilleure équipe. Et avec notre style de jeu, ces matchs sont la seule vraie opportunité de tester de nouveaux joueurs », résume un supporter.