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L’UBB déplumée, la rançon de la gloire

De gauche à droite : Maxime Lucu, Maxime Lamothe, Yoram Moefana et Matthieu Jalibert. Quatre des neuf internationaux français de l'UBB retenus parmi la liste des 42 établis par Fabien Galthié. (Photo by ROMAIN PERROCHEAU/AFP via Getty Images)

L’UBB s’apprête à perdre potentiellement 13 joueurs en vue des différentes tournées d’automne, dont neuf en équipe de France. Signe que Bordeaux-Bègles a changé de dimension, et que la gestion de l’effectif doit changer.

Privée en tout d’une douzaine d’internationaux durant les Autumn Nations Series, l’Union Bordeaux-Bègles va devoir apprendre à gérer son effectif différemment.

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C’est une conséquence inévitable de sa montée en puissance. D’année en année, l’UBB s’installe parmi les clubs qui comptent dans le paysage rugbystique français. Aux côtés du Stade Toulousain et de La Rochelle, les Girondins font sans doute parmi des équipes les plus régulières du Top 14 depuis cinq ans, avec un développement progressif et constant.

Revenu dans l’élite en 2011, Bordeaux-Bègles a pris le temps de prendre ses marques dans l’élite avant d’accélérer au tournant des années 2020. Les Unionistes étaient en effet en tête du championnat quand ce dernier a été stoppé pour cause de Covid-19 en mars 2020.

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Depuis, ils ont atteint à chaque fois les phases finales, pour un bilan de trois demi-finales et une finale en juin dernier.

Ces résultats à la hausse sont dus à une bonne gestion financière, à un recrutement pertinent, et à la capacité du club à faire éclore des joueurs du centre de formation ou arrivés en Gironde en post formation.

Une satisfaction pour le président Laurent Marti et les différents staffs techniques qui se sont succédé, sans doute. « On ne fera pas finale tous les ans, il ne faut pas rêver, c’est impossible. […] L’idée, c’est de se dire qu’on va se donner encore plus de moyens progressivement », promettait d’ailleurs le boss dans Sud Ouest, quelques jours après la raclée administrée par le Stade Toulousain en finale (défaite 59-3).

L’UBB potentiellement privée de 13 joueurs en novembre

Plus de moyens signifie plus de joueurs de très haut niveau. Logique, par conséquent, de voir de plus en plus de pensionnaires de Chaban-Delmas rejoindre leur équipe nationale le moment venu.

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Pour la fenêtre internationale qui va s’ouvrir dans quelques jours, l’entraîneur en chef Yannick Bru va ainsi voir partir une bonne douzaine de ses joueurs.

Neuf avec l’équipe de France, dont quatre “bizuths” : Maxime Lamothe, Marko Gazzotti, Pierre Bochaton et Romain Buros vont en effet accompagner les habitués des Bleus Maxime Lucu, Matthieu Jalibert, Yoram Moefana, Damian Penaud et Louis Bielle-Barrey, tous mondialistes l’an dernier.

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Auxquels il faut ajouter les deux Tongiens Ben Tameifuna et Adam Coleman (toutefois blessé au mollet), sans doute le Puma Guido Petti, au repos une semaine après la commotion subie à La Rochelle (l’Argentine n’a pas encore annoncé la liste des joueurs retenus), et Tevita Tatafu, convoqué avec le Japon.

Et encore, Fabien Galthié a eu la « bonté » de ne pas faire appel à Sipili Falatea, tandis que Nicolas Depoortere aurait sans doute rejoint Marcoussis sans la blessure au visage subie contre Perpignan.

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La rançon de la gloire, diront certains, même si on peut se douter qu’une partie de ces joueurs reviendra en Gironde en milieu de semaine. Et une nouvelle forme de management pour Bru et ses adjoints, qui ont tiré les leçons de la fin de saison dernière, abordée sur les rotules.

« On a surexposé certains joueurs », n’a pas eu de mal à reconnaître l’ancien talonneur dans les colonnes de L’Équipe dimanche dernier. « Déjà, la saison dernière, on faisait tourner à certains postes. On n’a rien révolutionné, mais c’est vrai que ça s’est renforcé cette saison, de par le débriefing qu’on a fait de la saison passée. »

Un manque de fraîcheur « criant » en finale, selon Bru

En 2023-2024, l’UBB avait tout mené de front, avec une réussite inédite pour le club : finale de Top 14, quart de finale de Champions Cup.

Mais les Unionistes, bien que membres continus du top 6 de la 10e à la 26e journée, n’avaient pas vraiment eu l’occasion de faire souffler leurs cadres. Avec le résultat qu’on connait en finale face à Toulouse, contre qui l’UBB a littéralement explosé.

« On a très vite vu qu’on n’était pas invités. Notre manque de fraîcheur a été criant aujourd’hui », avouait sans ambages Yannick Bru en conférence de presse post finale.

Yannick Bru UBB
S'il veut voir plus loin en 2025, Yannick Bru sait que la fraicheur de ses troupes en fin de saison sera primordiale.

Le demi de mêlée Yann Lesgourgues, au club depuis 2014, est bien placé pour évoquer l’évolution du club et le management de Bru. « L’effectif a beaucoup changé. Yannick et son staff ont un gros effectif à disposition », jugeait-il récemment au micro de France Bleu Gironde.

« Il utilise tout l’effectif et fait intervenir tous les mecs. Il implique tout le groupe donc le groupe vit bien comme ça. C’est important de faire vivre le groupe parce que maintenant on a des groupes où on est 40, 45 en comptant les jeunes. Ça fait beaucoup de monde. »

Toulouse a utilisé 59 joueurs l’an dernier

Pour les équipes très fournies en internationaux encore plus que pour les autres, la profondeur d’effectif est en effet primordiale. Le Stade Toulousain, référence en la matière depuis de longues années, a utilisé l’année dernière 59 joueurs différents, entre le Top 14 et la Champions Cup. A un élément près, quatre équipes différentes !

Un nombre assez hallucinant qui a permis aux Haut-Garonnais de garder de la fraîcheur tout au long de l’année, conclue sur un fabuleux doublé Championnat de France – Coupe d’Europe.

Yannick Bru, ancien de la maison ‘rouge et noir’, sait où puiser l’inspiration pour gérer son effectif durant les Autumn Series Nations.

D’autant que cette fenêtre aura valeur d’un simple galop d’essai pour l’UBB, puisqu’il y aura un seul véritable doublon Top 14 – équipe de France à gérer durant la période, le week-end du 23 novembre (10e journée de Top 14 et France – Argentine le vendredi 22).

Les choses plus sérieuses, elles, commenceront en février avec le Tournoi des Six Nations. En fonction des semaines, l’équipe de France gardera en permanence à Marcoussis entre 19 et 28 joueurs, selon la nouvelle convention signée par la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale de rugby (LNR) sur la mise à disposition des joueurs internationaux.

Bru et son staff l’anticipent déjà : ils savent qu’ils devront se débrouiller sans une bonne demi-douzaine de joueurs au cœur de l’hiver, et que cette période aura un impact direct sur leur fin de saison.


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