Madoussou Fall, bien dans ses fringues, bien dans son rugby
Encore précieuse contre l’Irlande, la deuxième ligne Madoussou Fall-Raclot sera un élément clé de la défense française samedi contre l’Écosse lors du Tournoi des Six Nations, notamment grâce à son physique impressionnant avec lequel elle s’est réconciliée et qu’elle promeut via sa marque de vêtements.
Avec une stratégie portée sur la dépossession, la défense joue un rôle crucial dans les chances de succès des Bleues. Et pour enchaîner les interventions, quoi de mieux qu’1,87 m de puissance comme celle de Madoussou Fall-Raclot.
Avec 20 plaquages à Belfast lors de la première journée du Tournoi des Six Nations (victoire 27-15), elle a été la meilleure joueuse dans cet exercice, avec une activité incessante, particulièrement en début de match.
« Elle met de l’avancée autant défensivement, avec des plaquages hyper offensifs, qu’en attaque. C’est hyper attractif pour nous parce que forcément, on a toute envie de la suivre », souligne la troisième ligne Charlotte Escudero.
« Quand on a une copine à côté qui met un gros plaquage, on a envie de faire pareil. C’est vrai que dans ses attitudes, c’est vraiment un leader autant offensif que défensif. C’est plus sympa de l’avoir avec nous que contre », sourit la Toulousaine, qui doit parfois croiser le fer avec Fall-Raclot quand elle affronte son club, le Stade Bordelais, double champion de France en titre.
« Le rugby m’a énormément aidée à m’accepter »
Désormais bien installée en équipe de France, la deuxième ligne aux 35 sélections a fait de sa taille et sa puissance une force. Sur la feuille de match samedi, elle sera la quatrième joueuse la plus capée côté français.
« Le rugby m’a énormément aidée à m’accepter et m’a montré que j’avais une place tout simplement », a-t-elle raconté quelques semaines avant le début du Tournoi dans les locaux d’un sponsor de la compétition, Sage.
Le rugby féminin a aussi changé de regard dans l’image du grand public, juge-t-elle. « Il y a quelques années, j’en ai entendu des belles. C’était ‘C’est un sport d’homme, pourquoi le rugby, un sport de prisonniers ?’ Maintenant, quand je dis que je suis rugbywoman, les gens sont ‘Je pensais que tu étais basketteuse, mais c’est super ça, c’est aussi un bon sport’ », illustre-t-elle, soulignant le rôle d’autres modèles comme l’Américaine Ilona Maher.
Maher est de loin la personnalité la plus suivie du rugby sur les réseaux sociaux tous sexes confondus. Médaillée de bronze aux Jeux de Paris-2024 en rugby à VII, elle y a aussi acquis une solide notoriété, notamment en répondant avec humour aux critiques sur son corps.
Entre le rugby et sa marque de vêtements, son cœur balance
Ce chemin vers l’acception de soi se prolonge aussi dans l’activité extrasportive. Comme toutes les joueuses de rugby en France, Madoussou Fall-Raclot n’est pas entièrement professionnelle. Son statut d’international lui permet d’avoir un contrat avec la FFR qui couvre 75 % du temps, mais elle et toutes ses partenaires doivent associer cela avec des études ou un travail.
Elle a choisi de se consacrer à une marque de vêtements, Imani, qui a une attention spécifique pour les grandes tailles. « Elle est dédiée à ma mère que j’ai perdue il y a quelques années et qui était aussi grande que moi », explique Madoussou Fall-Raclot.
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« Ce n’est pas que pour les personnes de grande taille, c’est pour que tout le monde puisse s’habiller et que tout le monde puisse trouver son petit bonheur », ajoute-t-elle. La marque a débuté avec des t-shirts et des pulls, mais espère pouvoir compléter avec d’autres pièces.
« Cette marque-là, c’est moi », appuie-t-elle, estimant que, même si on lui proposait de passer complètement professionnelle en devant renoncer à cette activité, il lui serait « difficile de faire un choix ».
Heureusement pour l’équipe de France, il n’en est rien.
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