Les Anglaises peuvent chambrer, « on ne comprend pas ce qu’elles nous disent »
La petite semaine de préparation se termine pour les Françaises qui s’apprêtent à vivre leur plus gros match de ce Tournoi 2024 contre l’Angleterre samedi 27 avril à Bordeaux.
En plus de la préparation physique, le staff du XV de France féminin a mis en place une préparation mentale depuis près d’un an à destination des joueuses, surtout depuis la défaite dans le WXV 1 en Nouvelle-Zélande à l’automne dernier.
« On commence vraiment à en voir les fruits. On se sent prêtes, que ce soit sur le terrain ou dans la tête », explique l’ailière Marie Ménager (27 ans, 47 sélections).
« Le plus important, c’est déjà de se concentrer sur nous, sur nos émotions. Ça a été un de nos défauts. On est Françaises, on prend tout très à cœur et on vit l’émotion fois 1000. Aujourd’hui avec la prépa mentale on a fait un gros travail dessus. »
Ce qu’apporte le public
Cette préparation mentale a surtout été bénéfique pour faire comprendre aux joueuses que ce qui compte sur le terrain, ce sont elles, ce qu’elles font, le jeu qu’elles produisent.
Et celui-ci a patiemment été mis au point entre le staff et elles. « Le projet de jeu colle vraiment à l’identité des joueuses. On l’a travaillé en collaboration avec le staff », confirme Marine. « On sait qu’elles (les Anglaises, ndlr) vont avoir du répondant, mais le principal c’est nous, ce qu’on va leur proposer. »
Le premier point à prendre en compte dans l’environnement extérieur est l’apport du public que l’on annonce nombreux, propre à pulvériser un record français pour un test féminin.
« On se sent plus fortes. D’avoir 22 000 personnes derrière nous, on a l’impression d’être plus sûres. Ça va jouer un rôle important », acquiesce Marine Ménager.
Hermétiques au chambrage
Enfin, l’autre aspect extérieur que la préparation mentale a contribué à prendre en compte, ce sont les relations avec les adversaires sur le terrain.
Car quel que soit le dispositif télévisuel mis en place et les capacités de prises de son déployées tout autour du stade, ce qui se dit dans le huis clos d’un ruck ou d’une mêlée n’est pas capté par les spectateurs. Et en termes de chambrage on sait que les Anglaises sont passées maîtresses en la matière.
« Les Galloises nous ont très bien préparées le week-end dernier à ça », sourit l’ailière. « Ça fait partie de notre prépa mentale, à gérer un peu ces frustrations qu’on peut avoir et passer outre.
« On sait qu’elles vont le faire – on a l’habitude pour certaines ; on en a discuté entre nous. Mais on sait que la meilleure façon de répondre c’est dans notre jeu, sur les impacts…
« On ne va pas forcément entrer dans leur jeu, à parler avec elles. On laisse faire. On sait très bien à quoi s’attendre ; si ça les amuse, il n’y a pas de problème.
« De toute façon, on ne comprend pas forcément ce qu’elles nous disent, alors il n’y a pas de soucis. On reste focus sur notre jeu… »