Nations Championship : pourquoi World Rugby a dit non au Qatar
Attendu pour 2026, le Nations Championship, la nouvelle compétition concoctée par World Rugby, fait déjà parler de lui.
Officiellement lancé en octobre dernier à Paris, durant la semaine précédant la finale de la Coupe du Monde entre l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, ce « championnat des nations » sera organisé tous les deux ans et doit mettre aux prises 12 équipes : les pays participant au Tournoi des Six Nations (France, Angleterre, Irlande, Écosse, pays de Galles, Italie), ceux composant le Rugby Championship (Argentine, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud), et deux invités.
Le Qatar s’était mis sur les rangs pour accueillir les premières éditions, offrant un pont d’or aux organisateurs selon la presse anglaise. La somme de 800 millions de livres sterling (plus de 930 millions d’euros) sur huit ans avait été évoquée.
En juin dernier, le petit mais richissime état gazier du Golfe paraissait bien placé pour rafler la mise. Ce ne sera finalement pas le cas, comme l’explique Bill Sweeney, le boss de la fédération anglaise (RFU).
Londres, « destination logique » selon Sweeney
Ce ne sera finalement pas le cas, à en croire Bill Sweeney, le patron de la fédération anglais (Rugby football union, RFU). Ce dernier a expliqué pourquoi le Qatar n’a pas été retenu ajoutant que Londres constituait une « destination logique » pour organiser l’événement.
Des négociations ont toutefois bien eu lieu entre le Qatar et World Rugby, informe Sweeney : « L’offre du Qatar, qui n’avait pas été sollicitée, était sur la table depuis longtemps. Les Six-Nations et la SANZAAR ont pris beaucoup de temps pour l’étudier. Certains aspects soulevaient des questions, ou ne nous satisfaisaient pas entièrement.
« Une grande partie des discussions portait sur le week-end inaugural de la phase finale d’une compétition qui, selon nous, a un énorme potentiel économique et va susciter l’intérêt des supporteurs. Elle devrait peut-être se dérouler dans un lieu plus accessible et peut-être dans une région où le marché du rugby est bien établi.
« Cela ne veut pas dire que le Nations Championship n’aura pas lieu ailleurs (qu’en Angleterre) en 2028, ou pourquoi pas en 2030 aux États-Unis, un an avant la Coupe du Monde 2031 qui aura lieu là-bas ».
La décision de ne pas donner suite à l’offre qatarie est-elle une question d’accessibilité, plutôt que la situation des droits de l’homme dans le pays qui a accueilli la Coupe du monde de football en 2022 ?
“I think we’re confident…”
– World Rugby boss Alan Gilpin explains where the final of the new Nations League will be held… #Rugby pic.twitter.com/pjlkiISTvO
— RugbyPass (@RugbyPass) October 26, 2023
« Il s’agissait surtout de déterminer la destination la plus adaptée pour le premier week-end des phases finales. Comment faire en sorte que le projet dispose de tout ce qu’il faut pour prospérer, tout en offrant le meilleur aux supporteurs ? Voilà la principale motivation », poursuit Sweeney.
La décision prise au plus tard début 2025
Le stade de Twickenham, rebaptisé Allianz Stadium pour les 10 prochaines années suite à un nouvel accord de naming, pourrait-il être en lice pour organiser la phase finale inaugurale ? « Nous en avons parlé », a révélé Sweeney. « Le plan B et la solution de repli, c’est potentiellement un site londonien. On pourrait donc avoir trois matches ici, deux ailleurs, et un autre sur un autre site de Londres.
« Ce serait une destination logique et des discussions sont en cours depuis la décision concernant le Qatar. D’autres possibilités existent en Europe, mais Londres tient la corde. »
Enfin, le directeur général de la RFU estime qu’un accord devrait être trouvé assez rapidement. « Nous voulons être en mesure de commercialiser nos produits d’ici la fin de l’année, au plus tard à la fin du premier trimestre de l’année prochaine (2025). Il est donc important de parvenir à un accord. Les discussions ont démarré il y a longtemps, il faut maintenant finaliser l’accord. »
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.