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Olivier Brouzet : « En 2022, je pensais vraiment qu'on allait gagner le championnat »

L'Union Bordeaux-Bègles suit une courbe de progression régulière depuis son retour dans l'élite du rugby français, en 2011 (Photo by ROMAIN PERROCHEAU/AFP via Getty Images).

Dix-sept ans au sein d’un même club, forcément ça marque. Alors quand Olivier Brouzet parle de l’Union Bordeaux-Bègles, il ne peut s’empêcher de dire « on ». Pourtant, cela fait plus de trois ans qu’il a volontairement laissé le poste de directeur du développement qu’il occupait depuis 2007.

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L’ancien 2e ligne international basculait alors dans sa « 3e vie » professionnelle : il s’est associé à la création et à la direction d’un restaurant, « La Cage », à Bègles qui souffle sa première bougie d’anniversaire ce 31 mai. On croit le nom de l’établissement, « La Cage », fait sur-mesure pour l’ancien 2e ligne. Raté, il faut plutôt aller chercher du côté du hockey-sur-glace.

« C’est un concept québécois de brasserie sportive de 240 couverts. Il y a deux écrans géants qui sont sans doute les plus grands d’Europe, on propose de la restauration nord-américaine, québécoise avec une touche de Sud-Ouest », explique Brouzet.

« C’est le premier établissement hors Québec à ouvrir ses portes. J’ai toujours eu envie d’avoir un resto comme ça et le fait d’être le premier en France et en Europe m’a plu. »

Joueur de devoir, international accompli (71 sélections, Grands Chelems en 1998 et 2002, finale de la Coupe du Monde 1999), le Biterrois de naissance était revenu en Gironde une fois retraité des terrains. Joueur, il avait porté quatre ans durant (1996-2000) les couleurs du CABBG (Club Athlétique Bègles Bordeaux Gironde), l’ancêtre de l’UBB.

Olivier Brouzet, ici aux côtés d’un Brian O’Driscoll tout jeune, compte 71 sélections en équipe de France dont il était capitaine en 2004 (Photo by Andrew Redington/Getty Images).

Aux côtés du président Laurent Marti, l’ancien 2e ligne a été l’architecte du renouveau de Bordeaux-Bègles, passé de l’anonymat de la Pro D2 dans un stade Moga vide aux 9/10es aux premiers rôles du Top 14 dans un stade Chaban-Delmas rempli jusqu’aux cintres saison après saison.

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Mais l’UBB cale pour l’instant sur l’avant-dernière marche. La litanie des demi-finales perdues ces dernières années montre autant les progrès du club que l’ampleur de la tâche restante : Challenge européen 2020, Champions Cup 2021, Top 14 2021, 2022, 2023.

À deux semaines des barrages d’accès aux demi-finales que l’UBB devrait disputer (à deux journées de la fin, les Bordelais sont troisièmes avec huit points d’avance sur le 7e et sept points de retard sur le 2e), « La Brouze » était l’observateur idéal pour retracer le chemin parcouru par son club de cœur, désormais prétendant sérieux aux récompenses suprêmes. RugbyPass l’a questionné.

Olivier, maintenant que vous avez pris un peu de recul, mesurez-vous le chemin parcouru par l’UBB depuis 2007 et votre arrivée au club dans le rôle de directeur du développement ?

« La montée est arrivée assez rapidement (en 2011), on ne pensait pas monter aussi vite que ça. L’idée, c’était ensuite d’aller crescendo et de s’installer de manière durable dans ce dernier carré, ce qui est fait depuis quelques années maintenant. (Le président) Laurent Marti a toujours mis un point d’honneur à faire un recrutement judicieux sans dépenser l’argent qu’il n’avait pas. Il a une grande connaissance et un amour fort pour le jeu. Ce doit être un des présidents les plus solides sur la connaissance de notre jeu. Maintenant, il ne manque plus qu’à concrétiser. Le finaliste, personne ne s’en souvient, donc il faut un titre. Une finale ne pourrait pas être considérée comme une étape même si cette année, Toulouse semble irrésistible. Il faudra bien les dépasser et les battre pour être champion. »

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Y a-t-il eu des déceptions ?

« En 2015, il y a cette transformation ratée à Toulouse qui nous prive des phases finales. C’était vraiment cruel. En 2020 on aurait dû participer aux phases finales (l’UBB était en tête du Top 14 quand le championnat a été stoppé pour cause de pandémie, ndlr), mais on sait que ce n’est pas forcément l’équipe la plus régulière qui va l’emporter à la fin. Ça reste un match à élimination directe. La déception, c’est de ne pas avoir réussi à battre Montpellier en demie en 2022 (19-10). Je pensais vraiment qu’on allait gagner le championnat. Il y avait tout pour. On perd contre Montpellier un peu contre toute attente, on a raté le coche. »

Le club a aussi connu quelques crises, avec le départ en cours de saison de Rory Teague, ou celui de Christophe Urios alors qu’il lui restait un an de contrat…

« Rory Teague est définitivement une mauvaise personne, je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse encore embaucher un mec comme ça. Visiblement, d’autres n’ont pas eu la même expérience (que l’UBB). C’était une catastrophe. On lui a donné les clés du camion alors qu’il n’avait pas la carrure. Quant à l’ère Urios, elle a été très néfaste pour tout le monde, autant en interne que pour les joueurs. Christophe Urios a une aura, une image auprès des supporteurs, des partenaires, qui est à l’opposé de ce qu’il est réellement – c’est un point de vue très personnel. Je crois que le président a trouvé la bonne solution pour rebondir avec Yannick Bru. J’ai l’impression que c’est très équilibré, un peu plus humain. Ça se ressent, les joueurs ont plaisir à travailler ensemble et à reproduire tout ce travail sur le terrain.

L’UBB, c’est depuis plus de dix ans un jeu généralement tourné vers l’offensive, où l’on ne craint pas la prise de risque. C’était une volonté dans la reconstruction du club ?

« Ça s’est fait naturellement avec les équipes construites par le président Marti. Il y a toujours eu des joueurs qui ont cette folie, qui peuvent créer le danger à chaque instant. On a la chance d’en sortir parfois du centre de formation, puis se sont ajouté des facteurs X dans l’effectif comme Damian Penaud l’an passé. Dans ces joueurs un peu fous, je mets Laurent Ferrères (au club de 2007 à 2012, ndlr) qui a été un des premiers. Même nous, sur le terrain, on ne savait pas ce qu’il allait faire, l’adversaire encore moins (rires). En ce moment, les trois-quarts sont irrésistibles. Ils créent le danger, les équipes en face savent qu’il peut se passer quelque chose à tout moment. »

Justement, cette ligne de trois-quarts estampillée « équipe de France » (Bielle-Biarrey, Moefana, Depoortère, Penaud), tout comme la charnière (Lucu – Jalibert), ça doit être une sacrée fierté pour le club…

« C’est mon régal. J’ai repris beaucoup de plaisir à voir jouer cette équipe, ce qui n’était pas forcément le cas les années précédentes. Je me lève rarement de ma chaise, car je ne suis pas très expansif, mais le match contre Toulouse (31-28 le 24 mars), je me suis levé ce jour-là. Le jeu est toujours très ouvert, toujours très dynamique alors que la tradition à Bègles, c’était de laisser la balle jusqu’au 9 et pas plus loin derrière. Il y avait un vrai déséquilibre. Là, ça peut jouer partout et il y a aussi des joueurs devant capables de franchir et surtout de faire jouer derrière eux. J’ai l’impression que le « gap » qui pouvait être important en début de saison entre avants et trois-quarts est en train de se fermer. »

Avec, entre autres, Yoram Moefana (au centre) Mathieu Jalibert (10) et Damian Penaud (14) pensionnaires réguliers de Marcoussis, l’Union Bordeaux-Bègles comptent de nombreux trois-quarts chez les Bleus (Photo by SEBASTIEN BOZON / AFP) (Photo by SEBASTIEN BOZON/AFP via Getty Images).

L’autre grand succès de l’UBB, c’est l’engouement populaire et les affluences records. Le club est passé de 3 000 spectateurs au stade André-Moga à plus de 25 000 à Chaban-Delmas…

« 3 000 ? Je me souviens plutôt d’un USBCABBG – Blagnac avec 400 personnes dans les tribunes en plein hiver ! La référence c’est ça, et la première fois qu’on a réussi à remplir, contre Bayonne je crois, 26 000 personnes en 2015. En France, on est leaders (en termes d’affluence) depuis des années. « Chaban » a été un merveilleux cadeau, c’est un stade qui peut être compliqué à gérer, car il a une centaine d’années, mais quel cadeau, quelle ambiance ! Et le public le rend tellement bien à l’équipe. On n’a pas forcément un public de socios comme Perpignan ou Clermont, mais on a des gens, des familles qui viennent et prennent du plaisir à regarder l’UBB jouer, à bénéficier de toute cette ambiance. On nous reproche souvent d’avoir surtout des spectateurs, mais ce sont des gens qui poussent à l’unisson derrière l’équipe et dans les moments difficiles c’est très important. L’affluence doit approcher les 28 000 maintenant. Passer de 400 à 28 000, c’est très singulier, mais ça veut dire que Laurent Marti a construit une équipe qui plait. »

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A
Anendra Singh 51 minutes ago
Super Rugby Pacific's greatest season stained by one playoff game

I wrote posts on this on two rugby union FB platforms on June 9 (NZ time). I took it further to not only label this QF a “dead rubber” but also if the two sides had manufactured a win, with the Blues taking a raincheck on paying back the Chiefs in a future season, when a bottle neck arises.

Speculation? Indeed, but worth it to inject some credibility in SRP. With flagging interest in what has been a weak SRP, there needs to be some meaningful discussions around what needs to be done to make SRP a platform to select ABs/Wallabies from.

Now, I had reactions of “conspiracy theories” but it basically questions the motive of a repechage “Lucky Loser” facet because it only opens the playoffs to manipulation. It’s called the knockout stage for a reason. You snooze; you lose. No sweeteners required.

The only reason organisers opted for the Top 6 is for a revenue-gathering exercise but, it seems, it has backfired. The 8 qualifying format was a joke, akin to the Blues losing so many games and still making the playoffs. That smacks of the previous seasons’ dilemma.

It’s also worth noting some pool games were questionable because elite teams had done their homework on what boxes to tick for wins and which ones to forfeit. For example, Chiefs and Tahs had not performed in Lautoka against Fijian Drua on what is perceived to be a hostile pitch. Tahs had rested all Wallabies and marquee players.

The only option to retain integrity in SRP is to make to a Top 4. Cut your losses to win back the fans’ faith.

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f
frandinand 5 hours ago
The Reds' 'whimpering' exit shows Super Rugby scrums still matter

My favorite wine used to be Shiraz and I also enjoy a nice malbec. But having discovered quality pinots my preferences have definitely changed. Sorry Nic. But the great red wines of the world are pinots. The problem is being able to afford them. A friend in NZ sent me this list of their top 25 across regions prices and styles Hope you can source some of them Carlos.

Grove Mill 2023 Marlborough Pinot Noir - $15.99

Ayrburn Whimsy 2019 Otago Pinot Noir - $19.99

Mount Brown 2023 Waipara Pinot Noir - $19.99

Rapaura Springs Reserve 2023 Marlborough Pinot Noir - $21.99

Te Kairanga Estate 2024 Martinborough Pinot Noir - $24.99

Terra Sancta Mysterious Diggings 2024 Otago Pinot Noir - $26.99

Hunters 2023 Marlborough Pinot Noir – $26.99

Clearview Estate 2024 Martinborough Pinot Noir - $27.99

Putangi 2024 Otago Pinot Noir - $27.99

McArthur Ridge Southern Tor 2024 Otago Pinot Noir - $35.99

Ata Rangi Crimson 2023 Martinborough Pinot Noir - $38.99

Neudorf Tom’s Block 2023 Moutere Pinot Noir - $38.99

Te Kairanga John Martin 2024 Martinborough Pinot Noir - $39.99

Terra Sancta Shingle Beach 2024 Otago Pinot Noir - $43.99

Pyramid Valley Manatu 2022 Otago Pinot Noir - $44.99

Maude Mohawk 2023 Otago Pinot Noir - $49.99

Misha’s High Note 2021 Otago Pinot Noir - $50.99

Quartz Reef Bendigo 2022 Otago Pinot Noir - $52.99

Amisfield 2022 Otago Pinot Noir - $61.99

Calvert Bannockburn 2021 Otago Pinot Noir - $64.99

Prophet's Rock Home Vineyard 2023 Otago Pinot Noir - $79.99

Greystone Vineyard Ferment 2021 Waipara Pinot Noir - $81.99

Amisfield Breakneck Reserve 2022 Otago Pinot Noir - $92.99

Clos Ostler Caroline’s 2021 Waitaki Pinot Noir - $112.99

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