Où en était le Top 14 avant la trêve internationale ?
Le Top 14 reprend ses droits ce week-end même si des rencontres internationales auront lieu. RugbyPass fait le point sur la situation.
C’est un week-end de rugby intense qui débute ce vendredi soir avec France – Argentine, dernier match des deux nations dans le cadre de l’Autumn Nations Series. Le Top 14 reprend en effet ces droits samedi et dimanche.
Il s’agit du premier véritable doublon de la tournée d’automne pour les clubs français, même si les fournisseurs d’équipes nationales avaient déjà été privés d’une partie de leurs joueurs lors de la 9e journée du championnat, disputée il y a trois semaines.
S’il n’y avait pas eu de rencontres internationales, les sélections étaient déjà à pied d’œuvre et avaient mobilisé leurs forces vives.
Où en étions-nous au soir du 3 novembre ? Quelles équipes étaient en forme ? Lesquelles étaient en souffrance ? RugbyPass fait le point, à la veille de la reprise du Top 14.
Ils étaient en feu
Bordeaux-Bègles (2e) porté par son attaque
Tout va bien à l’UBB en dépit des deux défaites lors des trois dernières journées (à Clermont et à La Rochelle). Elle est pour le moment la seule équipe à suivre le rythme imposé par le Stade Toulousain (2e à un point).
Portés par un jeu offensif flamboyant (en tête sur les points marqués, les essais inscrits, les offloads, les franchissements, les mètres parcourus), les Unionistes régalent à chaque sortie à Chaban (plus de 40 points par match) et visent sans doute un 2e succès à l’extérieur de leur visite à Vannes, samedi.
L’Aviron Bayonne (4e) tient le rythme des gros
L’Aviron Bayonnais est l’équipe surprise de ce début de saison, et les hommes de Grégory Patat ont dû pester contre la pause de trois semaines imposée par le calendrier international. Quatrièmes du classement, ils sont les seuls à tenir le rythme des trois grosses cylindrées que sont Toulouse, Bordeaux-Bègles et La Rochelle.
Les Basques restent sur quatre victoires et un bonus défensif ramené de Bordeaux en cinq rencontres, avec des victoires marquantes sur La Rochelle (37-7), à Lyon (49-38) ou devant Toulouse (12-8). Sauront-ils maintenir ce niveau de performance ?
Ils suivaient leur tableau de marche
Toulouse (1er) en maîtrise
Double champion de France en titre, champion d’Europe, le Stade Toulousain faisait l’unanimité des pronostiqueurs en début de saison. Premier avec un point d’avance sur l’UBB, les ‘rouge et noir’ tiennent leur rang pour l’instant.
Ils ont compensé la défaite à domicile face aux Girondins (12-16, 4e journée) par leur solidité à l’extérieur (trois victoires et défaites deux bonifiées en cinq déplacements). Toulouse est la seule équipe à avoir glané au moins un point à chaque journée et sait gérer les doublons grâce à son effectif pléthorique.
La Rochelle (3e) bien placée mais interroge
Troisième du classement à trois points du leader toulousain, le Stade Rochelais réussit un début de saison conforme à son rang et ses ambitions. Mais les Maritimes restent sur deux larges défaites en déplacement au cours desquelles l’attitude des joueurs a fortement déplu à Ronan O’Gara, le manager irlandais.
La pause aura peut-être fait du bien aux Rochelais, solides à domicile (cinq victoires dont trois bonifiées) mais sujets aux sautes de concentration loin de Deflandre et déplumés en 3e ligne par les blessures et les sélections.
Toulon (5e), un gadin à oublier
La raclée administrée par Toulouse lors de la 8e journée (57-5) restera-t-elle anecdotique dans la saison des Toulonnais ? Avant cela, le RCT réalisait un début de championnat solide avec quatre victoires et deux défaites bonifiées en sept matchs.
Portés par un Baptiste Serin de gala depuis le mois de septembre, les Varois avaient effacé la déconvenue toulousaine en dominant Lyon à Mayol après la coupure. Actuels 5es du classement, ils disposent d’un calendrier assez favorable jusqu’à Noël pour s’installer durablement parmi les qualifiables (réceptions de Bayonne et Pau, déplacement à Perpignan).
L’ASM (6e) sait ce qu’elle doit changer
Clermont prend rouste sur rouste à l’extérieur depuis le début de saison, mais parvient à compenser ces difficultés en maintenant Michelin inviolé pour l’instant. La trêve leur aura-t-elle fait du bien, alors que les Auvergnats sont attendus à Lyon samedi ?
« Si on n’est pas capables de gérer une coupure de deux semaines ni de reprendre ce que l’on a fait avant, c’est qu’on est une petite équipe et des petits mecs », a lâché le manager de l’ASM Christophe Urios, qui attend un changement d’attitude chez ses joueurs.
Ils allaient mieux
Le Racing 92 (8e) retrouve le moral
Le début de saison raté des joueurs de Stuart Lancaster a beaucoup fait parler. Mais le Racing, encore 8e, va incontestablement mieux. Il a remporté quatre de ses cinq dernières rencontres et si ce n’est pas encore flamboyant dans le jeu, le moral revient à Nanterre.
Pour continuer d’aller mieux, les Franciliens doivent impérativement corriger leur indiscipline, puisqu’ils ont déjà écopé de 13 cartons jaunes en neuf journées. Personne ne fait pire pour le moment en Top 14.
L’USAP (9e) a peut-être un coup à faire
Victoire à domicile, défaite à l’extérieur. C’est le bilan jusqu’à présent de Perpignan même s’il y a eu cet accroc lors du match délocalisé à Béziers contre Montpellier.
Pas payée au Racing fin octobre (défaite 23-30), l’USAP reste sur une victoire bonifiée devant Vannes, son rival direct pour le maintien. Les Catalans ont peut-être un coup à jouer ce week-end contre un Toulouse déplumé.
Ils étaient dans le dur
Castres (7e) pose question
Le CO a remporté tous ses matchs à la maison, et a été à deux doigts de rentrer vainqueur de ses deux premiers déplacements (28-30 à Toulon, 38-40 à Lyon). Depuis, c’est un peu plus dur à l’extérieur avec notamment cette défaite à zéro point ramenée de Vannes (8e journée).
Menés quasiment tout le match lors de leur dernière sortie à Pierre-Fabre devant Montpellier, les Tarnais avaient réussi à arracher la victoire en marquant deux essais dans les neuf dernières minutes. De quoi s’éviter un mal de tête durant la trêve mais aussi interroger sur la suite de la saison du CO.
Lyon (10e) a perdu la clé
Dans le top 5 après quatre journées, le LOU a depuis perdu la clé. Quatre défaites en cinq matchs, et les Lyonnais ont plongé à la 10e place et semblent déjà condamnés au ventre mou.
La spectaculaire défaite à domicile devant Bayonne (38-49) suivie d’un revers sans âme à Toulon (10-21) indiquent le trou dans lequel est tombé le LOU, qui doit avant tout retrouver une cohésion défensive (avant-dernière défense avec 261 points encaissés).
Montpellier (11e) reparti pour se faire peur
La victoire obtenue dans des conditions météo dantesques contre La Rochelle (16-0, 8e journée) était peut-être un trompe-l’œil. En galère depuis le début de saison, le MHR s’est sabordé la semaine suivante à Castres. En tête de dix points à moins de dix minutes de la sirène, les Héraultais ont concédé une nouvelle défaite juste avant la coupure, la 6e en neuf journées cette saison.
Sauvé in extremis de la relégation au printemps, Montpellier a l’air bel et bien reparti pour saison galère. La réception samedi d’un autre club dans le dur, la Section Paloise, semble déjà revêtir un caractère capital.
La Section Paloise (12e) pas assez solide chez elle
Ça n’allait pas fort dans le Béarn au moment où le Top 14 a fait relâche. La Section Paloise avait perdu le fil durant l’automne, avec quatre défaites sur les cinq derniers matchs, dont deux au Hameau (devant Toulouse et le Racing 92) sans même le bonus défensif.
La coupure internationale aura-t-elle permis de se remettre les idées au clair ? 12es actuellement, les Palois devront revenir de Montpellier avec quelque chose en poche pour se relancer et surtout retrouver leur solidité à domicile pour s’éloigner de la zone rouge.
Stade Français (13e), l’électrochoc n’a pas marché
Ce n’est toujours pas la joie chez les Soldats roses, qui ont concédé trois lourdes défaites sur leurs quatre dernières sorties. Avant-dernière attaque, troisième pire défense, le club parisien ne trouve pas la solution et la mise à l’écart de l’entraîneur en chef Karim Ghezal après quatre journées n’a pas eu l’effet escompté.
Actuellement 13e en position de barragiste, les Parisiens sont loin des performances de l’équipe demi-finaliste qu’ils étaient en juin dernier. Avec seulement 14 points au compteur en neuf journées, la saison va être longue pour le Stade Français.
Le RC Vannes (14e) ne démérite pas mais manque un peu de tout
Ce n’est pas une surprise, les Bretons savaient que la découverte du Top 14 pourrait s’apparenter à un long chemin de croix. Il y a tout de même des signes encourageants et des performances intéressantes, toutefois la marche semble trop haute pour le RCV cette année.
Les Vannetais avaient sans doute coché le déplacement à Perpignan (9e journée) pour espérer se mêler à la lutte pour le maintien. La lourde défaite ramenée du Roussillon (13-32, bonus offensif pour les Catalans) a dû faire mal aux têtes. Ils n’ont pas démérité jusque-là, mais il manque un peu de tout, et notamment de solidité défensive (319 encaissés, pire défense) pour jouer les trouble-fête.
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