Paris 2024 : les Fidji avant les quarts de finale pour France 7
Un match nul contre les Etats-Unis – le premier de l’histoire dans le tournoi olympique masculin – et une victoire dans la douleur face à l’Uruguay n’ont pas offert le feu d’artifice français que les supporters attendaient.
Sous pression, imprécis, impatients, France 7 est retombé dans ses travers et avait tous les ingrédients en main pour passer à côté de son tournoi olympique lors de la première journée mercredi 24 juillet. Un comble quand on se rappelle comment ils l’ont préparé et comment ils en ont rêvé.
A chaque fois, ça a tenu à rien. Un petit en-avant de Paulin Riva dans l’en-but des Etats-Unis pour ne pas décrocher la victoire, d’un petit miracle de Antoine Dupont – comme à chaque fois – et d’un ballon gratté de Stephen Parez Edo Martin pour regagner une possession cruciale en fin de match contre l’Uruguay.
« On sait que si on n’élève pas notre niveau de jeu, on n’ira pas très loin. Nous en sommes conscients et on sait que l’on est capable de faire beaucoup mieux », appuyait Antoine Dupont face à la presse.
« On va dire qu’aujourd’hui, on a fait toutes les erreurs. Demain, ce sera différent. On sait ce qu’il ne faut plus faire. Nous avons vu sur l’action de “Toto” que le public nous pousse. Cette première journée est passée, la pression aussi. Tout le monde a vu ce que c’était qu’un Stade de France rempli. On ne sera plus surpris, chacun pourra se concentrer sur le jeu », a enchaîné Jean-Pascal Barraque.
« Nous sommes crispés, on joue devant la défense, ce n’est pas dans nos caractéristiques. Il va falloir que l’on prenne de la vitesse, qu’on s’élance un peu en attaque et qu’on passe derrière la défense pour se faire des passes », admettait Stephen Parez-Edo Martin.
Tout le monde en est conscient, mais chacun doit relever la tête car les 69 000 spectateurs du Stade de France et les centaines de millions de spectateurs attendent beaucoup de la France sur ce tournoi.
« La confiance peut être le plus grand des dangers. S’il y a trop de confiance, ça peut vous amener dans le précipice. On va amener un peu de déséquilibre et de critères perturbateurs pour chercher cet équilibre qui nous va bien. La peur, la crainte, c’est ce qui permet d’amener les critères de vigilance », avait théorisé le coach Jérôme Daret quelques jours avant le coup d’envoi, comme une prémonition.
Il est temps de s’en souvenir et de faire fonctionner les artifices qu’il a tant vantés pour gérer ces imprévus, s’adapter et enfin évacuer cette pression.
Jeudi 25 juillet – 15h30 : Fidji – France
Ce dernier match de poule face aux Fidji est très attendu et s’avère plus compliqué qu’il n’a paru depuis quelques mois. Longtemps considérée comme leur bête noire, la France voyait en les Fidji une équipe invincible, dominant presque sans partage le rugby mondial. Mais les efforts des Français ont fini par payer.
Cette saison, la France a enregistré deux victoires contre les Fidji – notamment en demi-finale de Cup à Madrid début juin (21-14) – établissant un record de succès contre cette équipe en une seule saison dans l’histoire des Series. Avant 2024, la France n’avait jamais battu les Fidji plus d’une fois par saison.
Mais aux JO de Paris 2024, les Fidji semblent avoir retrouvé leur grandeur d’antan sous l’impulsion de Osea Kolinisau, capitaine qui a mené l’équipe des Fidji à un magnifique triomphe à Rio 2016 et qui est revenu en cours de saison sauver une équipe moribonde. Parmi ses premières mesures, il a fait revenir le précieux Jerry Tuwai ostracisé jusque-là lorsque Ben Gollings était à la tête de l’équipe.
En plantant douze essais en deux matchs à leurs adversaires olympiques, les Fidjiens ont balayé toutes les craintes que l’on éprouvait après une saison où ils avaient perdu leur magie.
Les écarts au score entre la France et les Fidji n’ont pas toujours été significatifs. Cette saison, par exemple, six de leurs sept rencontres se sont décidées par une marge de sept points ou moins, à l’exception de la victoire écrasante des Fidji (40-5) à Dubaï, en début de saison.
En général, l’équipe qui mène à la mi-temps remporte le match, comme observé lors de quatre des six matchs de cette saison : les Fidji ont remonté un retard de 14 points à la pause pour s’imposer 26-21 à Perth en janvier, tandis que la France a comblé un déficit de sept points pour l’emporter 21-14 à Madrid en juin.
On peut s’attendre à une abondance de passes après contact lors de ce match, les Fidji ayant une moyenne de six offloads par match cette saison, tandis que la France se classe troisième avec 5,7 offloads par match. Mais pour pratiquer un tel jeu, il faut être en pleine confiance, ce que la France a perdu lors de la journée d’ouverture.
Ce sera la première fois que France et Fidji se rencontrent en dehors des Series depuis la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2009 à Dubaï, où les Fidji avaient triomphé 38-5. Trois des neuf victoires de la France dans les Series contre les Fidji ont été remportées à domicile, à Paris en 2005 et 2006, et à Toulouse la saison dernière. Les Bleus veulent en ajouter une quatrième, mais le contexte s’avère difficile. A moins d’un miracle, encore une fois…