Paul Boudehent : « Les Écossais ne lâchent jamais rien »
Avant la rencontre décisive du Tournoi contre l’Écosse samedi, le troisième ligne des Bleus Paul Boudehent assure dans un entretien avoir vu une vraie progression dans le XV de France mais se méfie de « redoutables » Écossais, que « les gens ont tendance à sous-estimer ».
Le troisième ligne de La Rochelle (25 ans, 18 sélections) a profité de ce Tournoi pour devenir incontournable dans le XV de départ au côté de Grégory Alldritt et de François Cros, « des mecs complets » et « sans carence » dans leur jeu, a-t-il salué.
La France doit gagner samedi (21h) contre l’Écosse avec le bonus pour s’assurer du trophée dans le Tournoi mais une victoire même sans bonus devrait suffire compte tenu de la différence entre les points marqués et encaissés très favorable à la France.
Après quatre titularisations dans le Tournoi, comment allez-vous physiquement ?
« Le staff, rugby et médical, travaille très bien pour nous amener au mieux lors des week-ends. J’ai été ménagé avec certains joueurs en début de semaine. Personnellement, je me sens très bien, on s’est bien entraînés, on a fait une bonne semaine de travail. »
À chaque fois dans le Tournoi, vous avez été alignés avec François Cros et Grégory Alldritt en troisième ligne, les automatismes sont acquis ?
« Quand j’ai la chance de jouer avec des troisièmes lignes comme François ou Greg, ou que ce soit Oscar (Jegou) ou Anto (Anthony Jelonch), c’est facile parce que ce sont tellement des excellents joueurs que tu sais que tu peux leur faire confiance. Ils n’ont pas de carences dans leur jeu. Non seulement, ils sont complets, mais ils sont vraiment excellents. Les automatismes sont faciles à trouver. »
« Les gens ont tendance à sous-estimer l’Ecosse sur le Tournoi »
Que pensez-vous de l’Écosse, votre prochain adversaire ?
« Ils sont redoutables. Les gens ont tendance à les sous-estimer sur le Tournoi. Quand tu analyses bien, ils ne lâchent jamais rien. Même quand, par exemple, ils sont devancés au score, nous, on l’a vu, que ce soit la 78e, 86e, les gars ne lâchent rien. En fait, là où ils sont redoutables, c’est qu’ils ont un état d’esprit de combattants. Ils se battent vraiment pour leur pays et ils sont forts là-dedans. »
Avez-vous senti une progression dans le jeu du XV de France depuis novembre ?
« Il y a une vraie évolution. Plein de nouveaux joueurs entrés dans le projet ont amené vachement de fraîcheur et sont très talentueux également. Mis bout à bout avec l’expérience de ceux qui étaient déjà là, je pense que ça a vraiment créé quelque chose de positif. On a commencé à le voir en novembre et on a pu enchaîner avec le Six Nations. On a vraiment bien pu bosser. »
Pour préparer le match, vous êtes allés mercredi aux Invalides rencontrer des blessés de guerre. Qu’est-ce que cela apporte dans votre préparation ?
« Il y a eu plein de très, très bons échanges. Il y a plein de gens qui ont eu une histoire, une vie incroyable. On a pris vraiment le temps de les écouter et c’est super inspirant, instructif (…) Pour moi, au rugby, on parle souvent, à tort, de ‘mettre la guerre sur le terrain’, mais on ne sait pas ce que c’est la guerre. Eux, ils le savent. Eux, ils ont laissé leur santé, ils ont perdu des membres sur le champ de bataille. Je pense qu’on se rend compte d’une certaine réalité. Je pense que ça nous donne une force, une réalité. Tu prends conscience de ce que c’est de te battre pour ton pays (…) Pour nous, ça casse un peu le rythme qu’on peut avoir dans les semaines où on s’entraîne, puis on va à l’hôtel pour les matchs puis on joue les matches (…) On se rend compte qu’on est privilégiés. »
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