Pollard qualifie l'Afrique du Sud pour la finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023
L’Afrique du Sud s’est qualifiée pour une quatrième finale de la Coupe du Monde de Rugby en battant l’Angleterre 15-16 samedi 21 octobre au Stade de France.
Tout s’est joué dans les dix dernières minutes de la rencontre par un essai de RG Snyman pour débloquer une situation qui s’annonçait mal, puis une pénalité de Pollard tapée à 49 mètres de distance à deux minutes de la fin.
Les champions du monde en titre ont désormais la possibilité de défendre leur couronne.
Sans briller, les Anglais s’étaient pourtant sortis de leur duel face à des Springboks empêchés de mettre en place leur jeu – comme une semaine avant quand ils avaient sorti la France de leur Coupe du Monde – tant le pressing des Anglais était intense.
Clairement la précision des Springboks n’était plus aussi millimétrée qu’une semaine avant avec exactement les mêmes joueurs. Trop de ballons tombés, trop de ballons perdus sous la pluie de Saint-Denis.
En face, les Anglais n’ont pas manqué de ramasser les miettes, se jetant sur chaque ballon comme des morts de faim, ne laissant rien échapper en appliquant un jeu simple à base d’agressivité et de jeu au pied.
Un coaching prématuré
Les sorties prématurées de Manie Libbok (30e), de Cobus Reinach (42e), de Damian Willemse (43e), d’Eben Etzebeth (45e), de Steven Kitshoff (48e), de Duane Vermeulen (50e) et de Siya Kolisi (50e) – quand les premiers remplaçants anglais rentraient à la 52e minute – témoignaient d’un coaching devant rapidement trouver des solutions pour se sortir de la nasse.
La première période s’est concentrée au milieu du terrain et rares ont été les occasions de pénétrer dans les 22 adverses. A la pause, l’Angleterre menait au score (12-6) grâce à la botte impeccable d’Owen Farrell (4/4). Dans leur histoire commune (45 matchs avant celui-ci), l’équipe qui menait au score à la mi-temps avait remporté 10 des 11 derniers matchs disputés depuis 2012.
Comme pour confirmer l’adage, l’écart s’est creusé par un drop de Farrell passé à 45 mètres de distance (53e). Sans créativité mais avec acharnement et impact, le jeu anglais avançait, mais sans jamais trouver le chemin de l’en-but.
Certes le géant RG Snyman a bien réussi à marquer le seul essai de la rencontre (69e) après une touche à cinq mètres de l’en-but anglais. Mais il restait encore deux points à aller chercher.
La lumière est venue d’Handre Pollard, rappelé en dernière minute dans le squad sud-africain après le forfait du talonneur Malcom Marx en début de mondial. On louait alors la précision de son jeu au pied pour palier la faiblesse de celui de Libbok.
La pénalité de la gagne tapée à la 78e à 49 mètres a donné raison au staff. Une fin cruelle pour le XV de la Rose qui avait mené jusque là et qui voit la finale lui échappé (15-16).
De vieux comptes à régler
Les deux fois précédentes que l’Afrique du Sud avait rencontré l’Angleterre en Coupe du Monde de Rugby, c’était en finale. Et deux fois, en 2007 et en 2019, les Sud-Africains avaient gagné. Les deux équipes avaient beau répéter toute la semaine qu’il s’agissait là d’un autre tournoi avec un autre groupe. Reste que vu la tension sur le terrain, il y avait un sérieux compte à régler entre les deux.
Un autre compte était également à régler entre le public du Stade de France et l’arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe qui a été tout au long de la rencontre un prétendant sérieux au concours de la personnalité la plus sifflée de la RWC 2023, en concurrence avec Eddie Jones et Owen Farrell.
Deux forces équilibrées
Après une première demi-finale sans enthousiasme qui a vu la victoire de la Nouvelle-Zélande sur l’Argentine la veille au soir (6-44), cette seconde demi-finale devait annoncer un meilleur jeu.
Entre l’Afrique du Sud qui venait de reprendre la tête du classement mondial World Rugby et l’Angleterre, tout juste revenue dans le Top 5, les forces étaient équilibrées (seulement 24 kg de différence dans le pack) : quasi le même nombre de courses avec ballon, la même réussite en touche, le même nombre de passes ou de pénalités concédées en première période. La seconde allait être différente.
Face à la Nouvelle-Zélande le 28 octobre, l’Afrique du Sud vise maintenant un quatrième titre mondial.