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Portia Woodman-Wickliffe sort de sa retraite pour disputer la Coupe du monde 2025

Portia Woodman, joueuse de la Nouvelle-Zélande, exécute le Haka avant le match de la Poule A de la Coupe du monde de rugby 2021 entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, au Eden Park, le 8 octobre 2022 à Auckland, en Nouvelle-Zélande. (Photo par Hannah Peters – Pool – World Rugby/World Rugby via Getty Images)

Portia Woodman-Wickliffe veut disputer une nouvelle Coupe du Monde de Rugby.

Elle a confirmé qu’elle sortait de sa retraite internationale pour tenter de retrouver une place avec les Black Ferns, et a signé un nouveau contrat avec la fédération néo-zélandaise. Elle participera dès la semaine prochaine au premier stage élargi du groupe.

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C’est un immense coup de pouce pour les Black Ferns dans leur quête de conserver leur titre mondial en Angleterre, à partir du mois d’août. Et c’est surtout un revirement majeur pour celle que beaucoup considèrent comme la plus grande joueuse de rugby de tous les temps.

Depuis sa deuxième médaille d’or olympique avec les Black Ferns Sevens et l’annonce de sa retraite internationale en août dernier, Portia Woodman-Wickliffe avait pourtant affirmé que son histoire avec le maillot noir était bel et bien terminée.

Super Rugby Aupiki Portia Woodman-Wickliffe
AUCKLAND, NOUVELLE-ZÉLANDE – 12 AVRIL : Portia Woodman-Wickliffe, joueuse des Blues, célèbre la victoire après la finale du Super Rugby Aupiki entre les Blues et Matat?, au Eden Park, le 12 avril 2025 à Auckland, en Nouvelle-Zélande. (Photo par Hannah Peters/Getty Images)

Mais après un passage ressourçant au Japon et trois mois exceptionnels avec les Blues en Super Rugby Aupiki — une campagne couronnée par un titre et un titre de meilleure joueuse de la finale — la double championne du monde a finalement changé d’avis. Ce revirement intervient aussi après l’échec d’un projet de reconversion au rugby à XIII avec les Newcastle Knights en NRLW.

Une question de plaisir avant tout

Surprise par le plaisir qu’elle prenait à évoluer avec les Blues, Portia Woodman-Wickliffe explique que l’idée de viser une nouvelle Coupe du monde a commencé à germer dès les premières journées d’Aupiki, pour s’imposer comme une évidence quelques semaines plus tard.

« Au début de la saison, je me disais : “absolument pas, ce n’est même pas une option”, et je n’en avais pas du tout envie. Mais dès le deuxième match, j’ai réalisé à quel point je prenais du plaisir, et je me suis dit que peut-être je pouvais continuer », confie-t-elle à RugbyPass. « Je parlais tout le temps avec Renée, qui voulait que je le fasse, mais à condition que ça vienne de moi. »

Soutenue par sa femme, l’ancienne internationale Renée Wickliffe, et ses parents, elle assure que la décision n’a pas été prise à la légère. Longtemps relancée par les médias et interrogée à répétition sur un éventuel retour, Woodman-Wickliffe explique que c’est le coach mental Iain Saunders qui l’a aidée à mettre ses émotions de côté et à faire abstraction du bruit autour de cette décision.

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« On m’appelait de partout, et je répondais simplement : “je ne peux pas encore vous donner une réponse”… Ce n’est pas un non, mais ce n’est pas encore un oui définitif. Juste avant le deuxième match contre Matatu (lors de la cinquième journée), j’ai dit à Renée : “je veux le faire, je veux tenter une nouvelle Coupe du monde”. C’est à ce moment-là que la décision s’est imposée. »

Comme largement relayé, Portia Woodman-Wickliffe était sur le point d’accepter une offre pour rejoindre les Newcastle Knights en NRLW. Mais la NRL a finalement refusé d’enregistrer son contrat, en raison de son rôle d’ambassadrice de Mastercard pour la Coupe du Monde de Rugby à XV.

Le rugby à XIII craignait… un conflit d’intérêts

Présentée comme un « conflit d’intérêts », cette situation serait en réalité plus complexe, selon son agente Kelly Evans. Cette dernière explique que, d’après les conseils reçus de la Rugby League Players Association, aucun règlement n’interdit formellement à une joueuse de promouvoir un sport concurrent. La NRL, elle, craignait surtout de créer un précédent. Evans affirme pourtant qu’elles étaient prêtes à explorer toutes les pistes pour résoudre la situation.

« Une fois ce conseil en main, on s’est dit que ça valait la peine d’engager la discussion, pour comprendre s’il y avait des points précis qui posaient problème, et si ces éléments pouvaient être ajustés. »

Kelly Evans explique que la situation s’est considérablement enlisée à mesure que la NRL tardait à répondre aux sollicitations des Newcastle Knights et de la Rugby League Players Association, qui cherchaient à clarifier cette supposée règle sur la « promotion d’autres disciplines ». Malgré des réponses solides à chacune des objections émises par la ligue, le processus traînait. Elle a eu le sentiment que la NRL cherchait surtout des raisons de dire non, plutôt que de considérer l’opportunité d’accueillir l’une des plus grandes joueuses de rugby de tous les temps dans son championnat.

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« Les juristes de la RLPA nous ont dit qu’aucune règle n’était explicitement invoquée. Ils ont précisé que la NRL avait le pouvoir discrétionnaire d’autoriser sa participation si elle le souhaitait. Mais la NRL a répondu que cela n’était pas dans l’intérêt du jeu et que Portia enfreindrait le Code de conduite féminin, ce que je trouve assez surprenant, d’autant que notre interprétation était tout autre », explique Evans.

« Nous étions convaincues que les avantages l’emportaient largement sur les risques supposés. D’autant que 75 % des billets pour la Coupe du monde étaient déjà vendus, que les fans de NRLW n’allaient certainement pas choisir entre se rendre en Angleterre pour le Mondial et assister à un match de championnat, et que les audiences télévisées n’étaient pas concernées, les compétitions se jouant dans des fuseaux horaires différents. »

« Pourquoi ne pas encourager les femmes à faire du sport, ou au moins à leur permettre de le faire ? Franchement, comment peut-on encore poser des limites ? Oui, je comprends qu’il y ait des contraintes contractuelles, mais il doit bien y avoir des solutions, non ? »

Toujours selon Evans, elles étaient prêtes — avec Mastercard — à faire des concessions, notamment à renoncer à toute présence physique de Woodman-Wickliffe lors du week-end d’ouverture de la Coupe du monde. Mais le point de blocage a été la demande de la NRL d’imposer une suspension de six mois, de mai à octobre, sur toute utilisation du nom et de l’image de la joueuse dans des contenus liés au tournoi. Une exigence impossible à respecter, compte tenu de la relation de longue date nouée avec le sponsor. Elles ont donc décidé de se retirer.

Portia Woodman-Wickliffe confie avoir été très enthousiaste à l’idée de relever un nouveau défi, et profondément déçue que les obstacles n’aient pas pu être levés. Elle n’attendait aucun traitement de faveur, mais voyait là une occasion unique de montrer aux femmes des deux disciplines, et aux sportives en général, l’ampleur des opportunités qui existent.

« Pourquoi ne pas encourager les femmes à faire du sport, ou au moins à leur permettre de le faire ? Franchement, comment peut-on encore poser des limites ? Oui, je comprends qu’il y ait des contraintes contractuelles, mais il doit bien y avoir des solutions, non ? » interroge la joueuse de 34 ans.

Lina Caccamo, directrice de la stratégie et de l’innovation à la RLPA, a exprimé sa déception face à la décision de la NRL :
« Nous sommes convaincus que Portia aurait été un atout considérable pour la NRLW cette saison. Elle et son équipe ont tout mis en œuvre pour contourner les obstacles, mais suspendre toute utilisation de son nom, de son image et de son image marketing pendant l’intégralité de la saison n’était pas envisageable. »

Elle ajoute : « La NRLW reste une compétition semi-professionnelle, et les opportunités de revenus en dehors des contrats de jeu sont très limitées pour les sportives. »

« J’ai envie de contribuer à créer un environnement plus connecté. Être plus que simplement une joueuse. »

Ce que le rugby à XIII perd, le rugby à XV le récupère avec bonheur. Woodman-Wickliffe sait que certains pourraient penser qu’elle ne revient chez les Black Ferns que par défaut, ou qu’elle prend la place de quelqu’un d’engagé depuis plus longtemps. Elle espère qu’on saura faire la part des choses et reconnaître la richesse de ce qu’elle peut apporter.

« Je comprends totalement cette perception, mais je ne me serais jamais lancée sans être pleinement investie. Et puis il y a une nouveauté dans ce retour : je joue désormais au centre, c’est un tout nouveau territoire pour moi. »

Elle pense également pouvoir apporter davantage en dehors du terrain que par le passé : « J’ai envie de contribuer à créer un environnement plus connecté. Être plus que simplement une joueuse. Dans le groupe à 7, je me suis beaucoup focalisée sur mon propre rendement, sur l’idée de montrer l’exemple… mais parfois, j’en oubliais d’embarquer les autres avec moi. »

Le chemin aura été sinueux, mais aujourd’hui, Portia Woodman-Wickliffe est pleinement engagée : cap sur les Black Ferns et la Coupe du monde 2025.

Publié à l’origine sur RugbyPass.com, cet article a été adapté en français par Willy Billiard.

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