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Pour les internationaux français, la prochaine fenêtre de repos aura potentiellement lieu en… juillet

L'heure du repos n'a pas encore sonné pour Léo Barré et les Bleus, soumis au rythme effréné des internationaux qui évoluent dans le Top 14. (Photo by Franco Arland/Getty Images)

Entre Top 14, Coupes d’Europe et Tournoi des Six Nations, il ne reste plus un seul week-end de libre d’ici le mois de juillet. De quoi ravir les amateurs de rugby bien calés dans leur canapé. Un peu moins les joueurs internationaux et leur club, soumis à rythme effréné qui donne le tournis.

Ainsi va le rugby français. La tournée d’automne de l’équipe de France n’était pas encore avalée que le Top 14 avait déjà repris ses droits. Signe précurseur du copieux menu qui attend les meilleurs joueurs français dans les semaines et les mois qui viennent.

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Pas le temps en effet de célébrer ou de s’appesantir sur son sort, que l’on sorte à titre individuel gagnant de la coupure internationale (Boudehent, Ramos, Gros) ou qu’on ait le sentiment d’avoir été déclassé (Jalibert, Lucu).

Le calendrier, non extensible, est ainsi fait : entre championnat et phase de groupes des coupes d’Europe, tous les clubs de l’élite française seront sur le pont jusqu’à fin janvier, sans la moindre fenêtre de repos.

Voyez plutôt : aux 10e et 11e journées de Top 14 disputées le week-end dernier et le week-end qui vient vont succéder les deux premières levées européennes (6, 7, 8 décembre et 13, 14, 15 décembre). Puis trois journées de Top 14 pour boucler 2024 et démarrer 2025 (week-ends des 21 décembre, 28 décembre et 4 janvier), suivies des 3e et 4e matchs de poule européens (10, 11, 12 et 17, 18, 19 janvier). Et enfin la 15e journée de Top 14 (25 et 26 janvier), calée entre les joutes européennes des clubs et celles des nations.

D’ici le Six-Nations, neuf semaines non-stop

Soit neuf semaines non-stop, coincées entre deux fenêtres internationales, à cheval sur les fêtes de fin d’année… Difficile d’offrir moins de continuité dans un calendrier rentré au chausse-pied, où le Top 14 n’a jamais droit de cité plus de trois semaines consécutives (hors phases finales).

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En allant plus loin, on se rend même compte qu’absolument tous les week-ends sont occupés jusqu’au 28 juin, jour de la finale du Top 14. Et l’on comprend que l’instauration du « boxing day » en 2009, emprunté au foot anglais, correspond autant à une démarche marketing qu’à une nécessité de programmer des matchs dès que possible.

Ainsi, un joueur titulaire en équipe de France et pensionnaire d’un club qui disputerait à la fois la finale du Championnat de France et d’une coupe d’Europe (suivez notre regard) pourrait être sur le pré jusqu’à fin juin, sans interruption.

Il y a quelques mois, Fabien Galthié avait fait les comptes dans L’Équipe : « Entre le Top 14, la Coupe des champions et les matchs de l’équipe de France, potentiellement, un joueur français peut prétendre à 48 feuilles de match potentiel (29 en Top 14, 8 en Coupe d’Europe et 11 en équipe de France) ».

La convention LNR / FFR offre des plages sans match, mais pas sans entraînement

Un total ahurissant, qui heureusement ne sera atteint par personne. Parce que les clubs accordent d’eux-mêmes des week-ends off à leurs joueurs les plus sollicités d’une part, conscients du surmenage.

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On a longtemps pesté contre ces affiches dévoyées, où l’équipe visiteuse envoie l’équipe B voire les Espoirs. Mais finalement, peut-on vraiment en vouloir à ces clubs qui font l’impasse de temps en temps ?

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« Personne ne va mettre les joueurs au repos à notre place », expliquait l’an dernier l’entraîneur adjoint de Toulouse Clément Poitrenaud à ce sujet. « À un moment donné, il faut qu’ils récupèrent. »

D’autre part, la convention signée entre la Ligue nationale de rugby (LNR) et la Fédération française de rugby (FFR) comprend désormais des plages sans match. Mais pas sans entraînement.

Exemple avec le prochain Six-Nations. L’accord LNR – FFR mettra 42 joueurs à disposition de l’équipe de France 14 jours avant la compétition. Mais 19 seront libérés dès le mercredi soir et pourront donc être alignés avec leur club en Top 14 (15e journée), tandis que les 23 autres resteront à Marcoussis et ne joueront pas avec leur club.

Fickou, 5e joueur le plus utilisé du Top 14

Lors des semaines de compétition, seuls 14 joueurs sont libérés (16e, 17e et 18e journées). De quoi libérer certains de l’intensité des matchs, sans toutefois offrir de véritable coupure.

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AUCKLAND, NOUVELLE-ZÉLANDE - 8 JUIN 2013 : Des Bleus complètement cuits avaient perdu les trois tests disputés face aux All Blacks, lors de la tournée d'été de l'équipe de France en Nouvelle-Zélande en 2013. (Photo par Sandra Mu/Getty Images)

La tournée d’automne a aussi montré que le management de Fabien Galthié prenait en considération cet aspect. Le sélectionneur a insisté trois semaines durant sur la « régénération » des joueurs, indispensable pour être performant sur le long terme. Il a ainsi offert à certains de ses éléments les plus sollicités en club un peu de repos bienvenu.

C’est sans doute pour ça que Gaël Fickou n’était pas titulaire contre le Japon. Certains y ont vu un déclassement, mais le staff tricolore a sans doute plutôt perçu le besoin de souffler de la part du joueur du Racing 92, très utilisé par son club.

En effet, malgré les deux rencontres de Top 14 manqués avec cette coupure, Fickou demeure le 5e joueur le plus utilisé du Top 14 avec 612 minutes de jeu en huit matchs (76,5 minutes par match), selon les statistiques fournies par la LNR.

« Le seul moyen de récupérer et de bien se régénérer aujourd’hui, c’est de se blesser »

D’autres Bleus figurent aussi dans ce classement : Thomas Ramos, qui a joué trois fois 80 minutes avec la France, avait déjà 531 minutes de jeu dans les pattes avant la trêve (7 matchs, 76 minutes par match), Romain Buros 570 (8 matchs, 71 min/match).

Grégory Alldritt, pour sa part, figure parmi les avants les plus utilisés. Le N.8, remplacé de manière précoce contre la Nouvelle-Zélande et mis hors groupe contre l’Argentine, a pris part à sept rencontres des huit premières journées de Top 14 (67 min/match).

Là encore, quand certains ont cru voir le Rochelais reculer dans la hiérarchie, il faut plutôt y voir une coupure salutaire en vue du Tournoi des Six Nations 2025, et même de la Coupe du Monde 2027.

Et une manière, peut-être, d’échapper à la fatalité exprimée il y a quelques mois par Romain Ntamack, alors convalescent : « Tout le monde se plaint qu’il y a trop de matchs mais beaucoup veulent encore en rajouter ou créer des compétitions. […] Le seul moyen de récupérer et de bien se régénérer aujourd’hui, c’est de se blesser sur une longue période. C’est malheureux ».

Le constat est simple, et limpide : plus qu’un choix, ne pas emmener les joueurs dits « premium » en tournée d’été l’an prochain en Nouvelle-Zélande ne relève pas d’un caprice du sélectionneur, d’une envie soudaine, mais bien d’un impératif.

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