Pour Vakatawa, le rugby au-dessus de tout
Seule consigne donnée au journal Midi Olympique : ok pour l’interview, mais si on ne se focalise pas sur le médical ni le passé. Alors Virimi Vakatawa, l’ancien trois-quarts centre et ailier du XV de France (32 sélections entre 2016 et 2022) évoque son quotidien outre-Manche, ses choix et sa détermination de placer le rugby au-dessus de tout.
« Dieu m’a guidé vers cela »
D’abord au-dessus de sa propre santé à lui. « Même si certains ne veulent pas le croire, disent que je suis fou et que je risque ma vie, je suis content de la décision que j’ai prise de rejouer. Ma foi en Dieu m’a guidé vers cela », dit-il.
Interdit de rejouer en France du fait d’une anomalie cardiaque décelée subitement en septembre 2022, Vakatawa n’a vu aucune interdiction de reprendre le chemin des terrains en Angleterre. « Le spécialiste que j’ai vu ici m’a donné l’autorisation de rejouer. Je respecte la décision qui a été prise par les médecins français », dit-il dans un bel exercice du « en même temps » qui ne froisse personne.
Parce que le rugby, voyez-vous, c’est toute sa vie à Virimi. « Être joueur est tout ce dont je rêvais depuis que j’étais gamin aux Fidji », raconte-t-il dans un entretien accordé à Midi Olympique.
« Le rugby, c’est mon boulot. Je suis le seul qui travaille et qui aide ma famille aux Fidji. Le rugby, c’est ma vie. Deux semaines après que le médecin m’a dit d’arrêter, je m’entraînais déjà et je ne restais pas à la maison à manger des pizzas. »
Il pourrait revenir jouer en France… une fois
Sollicité par le Japon, il a préféré ne pas trop s’éloigner de la France. C’est à la faveur d’une rencontre avec Pat Lam à l’occasion d’un match des Barbarians britanniques face aux Samoa en août en préparation de la Coupe du Monde de Rugby 2023 que l’idée est venue à l’entraîneur des Bristol Bears de recruter l’ancien septiste.
« C’est seulement un peu plus tard que Pat m’a appelé pour me demander si je voulais venir. J’étais un peu surpris mais je cherchais un club donc j’ai dit ‘pourquoi pas’. Tout cela m’avait manqué… », raconte-t-il.
Il s’accorde « encore deux ou trois semaines » pour revenir à son niveau en Premiership après un début de saison en dents de scie. Ironiquement, il se pourrait bien que Vakatawa vienne jouer en France, mais sous les couleurs de Bristol alors qu’il lui est interdit de jouer sous pavillon français.
Le 16 décembre à 16h15 est en effet prévu la rencontre Bordeaux-Bègles contre Bristol dans le groupe 1 dans la Champions Cup et Vakatawa pourrait bien être du déplacement.
« Cela va être spécial mais ça va me faire du bien aussi de jouer en France. Lors de ma signature à Bristol, c’était la première fois que je quittais le Racing 92 et la France », dit l’ancien Racingman.