Pourquoi l’Angleterre craint plus les tests d’automne que la Coupe du Monde
John Mitchell, l’entraîneur de l’équipe féminine d’Angleterre, estime que son équipe sera confrontée à une série de matchs plus difficiles au cours des deux prochains mois que lors de la Coupe du Monde de Rugby Féminin de l’année prochaine.
Les Red Roses doivent en effet affronter la France et la Nouvelle-Zélande à Kingsholm et à l’Allianz Stadium lors de deux week-ends consécutifs en septembre, avant de se rendre au Canada pour défendre leur titre de championnes du WXV 1.
À Vancouver, l’équipe de Mitchell affrontera à nouveau le Canada, les États-Unis et les Black Ferns pour tenter de conserver le trophée qu’elle a remporté en Nouvelle-Zélande en novembre 2023.
Par conséquent, les Red Roses – numéro un au classement mondial féminin World Rugby – joueront quatre matchs contre leurs trois principaux adversaires en l’espace de cinq semaines seulement.
« C’est probablement la pré-saison la plus importante menant à l’objectif final [de remporter la Coupe du Monde de Rugby Féminin 2025] », explique Mitchell.
« Il est évident qu’il est plus difficile de gérer le court terme qu’une Coupe du monde avec les tests de préparation avant le WXV.
« C’est un défi énorme. D’un point de vue logistique et rugby pur, ce sera tout aussi difficile, sinon plus, que de gagner une Coupe du Monde.
« Pour gagner une Coupe du monde, il faut gagner les trois derniers matchs, mais nous avons deux fois la Nouvelle-Zélande, une fois la France et une fois le Canada. Ce sont les trois meilleures équipes du monde ! »
Même si John Mitchell se concentre actuellement sur ces matchs contre la France et la Nouvelle-Zélande ainsi que sur la campagne des Red Roses dans le WXV 1, remporter une troisième Coupe du monde est l’objectif ultime de l’entraîneur kiwi et de ses joueuses.
Pour y parvenir, il est conscient que son équipe doit continuer à progresser après une première saison presque parfaite.
« Notre rugby fonctionne, c’est certain, mais nous voulons aller plus vite. Nous cherchons à étoffer notre attaque et notre défense », assure-t-il.
« Nous avons ce que nous appelons les forces de l’ADN à notre disposition, mais je constate que l’équipe est plus épanouie lorsque toutes les joueuses participent activement aux phases d’attaque et de défense, plutôt que de se reposer uniquement sur des éléments individuels.
« Les compétences des joueuses s’améliorent indéniablement, et nous renforçons notre résilience, ce qui sera essentiel pour les 400 jours à venir avec la Coupe du Monde à domicile qui se profile. »
Même s’il ne prévoit pas de faire trop de rotations pendant les matchs restants de 2024, Mitchell a délibérément travaillé avec un groupe élargi de joueuses pour tenter de gagner en profondeur avant la Coupe du monde.
La finale du Premiership Women’s Rugby (PWR) 2024-25 devant se jouer le 16 mars 2025, à la veille du début du Tournoi des Six Nations féminin, le sélectionneur de l’Angleterre sait que ses ressources seront mises à l’épreuve au printemps.
« Nous devrons sans doute prévoir deux équipes pour le tout début du Tournoi des Six Nations, car les finalistes [du PWR] joueront en quelque sorte juste avant le coup d’envoi du Six Nations », a-t-il ajouté.
« Affronter la France et la Nouvelle-Zélande ne nous donne probablement pas l’opportunité de faire beaucoup tourner l’équipe en raison de la proximité du cycle de la Coupe du Monde. Par conséquent, le développement des joueuses est probablement plus crucial pour le prochain cycle.
« Il est maintenant temps de déterminer quelles équipes sont prêtes à affronter quels adversaires et de garantir la cohésion nécessaire. »
Cet article a été à l’origine publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.