Édition du Nord

Select Edition

Nord Nord
Sud Sud
Mondial Mondial
Nouvelle Zélande Nouvelle Zélande
France France

Pourquoi le Canada ne gagne plus : l'avis du Castrais Tyler Ardron

Tyler Ardron (Canada) au stade Kobe Misaki le 8 octobre 2019 à Kobe, Hyogo, Japon. (Photo par Ashley Western/MB Media/Getty Images)

Tyler Ardron, ancien capitaine du Canada, estime que la chute du rugby canadien ces dernières années ne peut pas être attribuée uniquement à l’entraîneur principal sortant, Kingsley Jones. Selon lui, les racines du problème sont beaucoup plus profondes, remontant au sein du conseil d’administration de Rugby Canada.

ADVERTISEMENT

Ardron n’hésite d’ailleurs pas à confier sa crainte que l’équipe, qu’il a fièrement dirigée par le passé, échoue à se qualifier pour une deuxième Coupe du Monde consécutive.

Mercredi 4 décembre, la nouvelle est tombée : Kingsley Jones, en poste depuis 2017, quittera ses fonctions d’entraîneur en chef. La recherche de son successeur est désormais lancée.

De son côté, Ardron termine sa carrière de joueur à Castres, en France. Il n’a plus joué avec l’équipe nationale depuis sa dernière apparition lors de la défaite contre le Chili en 2021, un match décisif des qualifications pour la Coupe du Monde de Rugby 2023.

Selon lui, bien que le départ imminent de Kingsley Jones semble inévitable – après avoir remporté seulement 13 de ses 48 tests en tant que sélectionneur – il insiste sur le fait que la responsabilité ne peut pas être uniquement imputée au Gallois.

« On pourrait avoir le meilleur entraîneur du monde ici au Canada, et avec un tel bilan, on ne s’attendrait pas à ce que quelqu’un reste. C’est la réalité du sport professionnel que je connais. Dans un environnement de haute performance, des changements sont nécessaires lorsque les résultats sont là, et je suis surpris que ça ait pris autant de temps », a commenté le joueur de 33 ans.

Il ajoute : « Je n’ai jamais été du genre à mâcher mes mots, je dis les choses franchement. Les entraîneurs doivent être tenus responsables, mais je ne blâme pas uniquement Jones pour la situation actuelle. »

ADVERTISEMENT

Selon lui, les racines des problèmes de l’équipe nationale masculine du Canada remontent au départ de Kieran Crowley en janvier 2016, qu’il considère comme « l’un des meilleurs entraîneurs avec lesquels j’ai travaillé ».

Crowley a quitté son poste après une Coupe du Monde de Rugby 2015 marquée par quatre défaites, alors que le Canada avait l’opportunité de décrocher deux victoires. L’équipe avait perdu de justesse face à l’Italie (25-28) à Leeds et, dans un match historique, avait subi la plus grande remontée de l’histoire du tournoi, s’inclinant 17-15 face à la Roumanie à Leicester.

Le Canada avait aussi failli battre l’Écosse l’année précédente, et l’ambiance générale était que, sous la direction de l’ancien arrière des All Blacks, l’équipe pouvait rebondir si elle recevait le soutien nécessaire, malgré sa chute à la 18e place du classement mondial.

Cependant, Crowley n’était pas convaincu que Rugby Canada continuerait de soutenir le programme centralisé qu’il jugeait essentiel pour un avenir plus brillant. Il a donc choisi d’accepter l’offre de Trévise pour devenir entraîneur à plein temps.

Une période d’incertitude qui dure déjà depuis 8 ans

Après une courte période d’intérim sous la direction de François Ratier, sélectionneur de l’équipe féminine, Rugby Canada a nommé le Néo-Zélandais Mark Anscombe entraîneur principal en mars 2016. Cependant, Anscombe n’est resté que 16 mois à ce poste, terminant avec un bilan encore moins reluisant que celui de son successeur, Kingsley Jones (2 victoires, 1 nul, 11 défaites). Depuis, le rugby canadien a continué sa descente aux enfers, tombant au 23e rang mondial, et même au 24e à un moment donné.

ADVERTISEMENT

Le futur sélectionneur aura fort à faire pour redorer le blason de l’équipe, et il semble peu probable qu’il puisse convaincre Tyler Ardron, l’unique Canadien à avoir évolué en Super Rugby (avec les Chiefs), de revenir en sélection.

« Je ne vois pas de chemin clair pour qu’ils progressent », a confié le double participant à la Coupe du Monde. « Ils ont un nouveau directeur général, Nathan Bombrys, en poste depuis deux ou trois ans, mais je n’ai jamais reçu le moindre appel de leur part. »

À 33 ans, Ardron ne cache pas sa priorité actuelle : « Ma vie est bien installée ici, à Castres. Si Castres joue contre Toulouse en Top 14 et que le Canada affronte le Chili ou le Portugal, il ne me reste que quelques matchs à disputer dans ma carrière, et mon choix est clair. »

L’Urgence de rappeler les internationaux basés en France

La sélection canadienne pour la tournée de novembre en Roumanie illustre bien le défi auquel elle est confrontée. Sur un effectif de 32 joueurs, seuls trois évoluent en dehors de la Major League Rugby nord-américaine : Siôn Parry (Ebbw Vale, Pays de Galles), Peter Nelson (Dungannon, Irlande du Nord) et Nic Benn (sans club, Australie).

Mais pour que le Canada ait les meilleures chances possibles de se qualifier pour la prochaine Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie, il a besoin que ses pros à plein temps basés en France comme Ardron, Evan Olmstead (Agen) et Matt Beukeboom (Soyaux-Angoulême) soient ramenés au bercail.

Trois billets pour la Coupe du Monde de Rugby 2027 seront distribués à l’issue de la Pacific Nations Cup en 2025. Les Fidji et le Japon étant déjà assurés de leur place, seule l’équipe qui terminera à la dernière place manquera la route la plus directe vers l’Australie.

Si le Canada termine à nouveau à la dernière place en 2024, il devra affronter le finaliste de la Sudamerica 2025, très probablement le Chili.

Le perdant de ce match aura encore une dernière chance de participer à la Coupe du Monde de Rugby 2027 par le biais du Tournoi de Qualification Final, la voie empruntée par le Canada pour se qualifier en 2019, lorsque Ardron portait encore le maillot à la feuille d’érable.

En l’état actuel des choses, Ardron voit le Canada manquer à nouveau à l’appel, même si le tournoi a été élargi à 24 équipes.

« Je ne suis pas dans le système, donc je ne sais pas quel est le sentiment des gars. Je regarde de l’extérieur, mais je ne mettrais pas d’argent là-dessus, c’est certain. »

Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.

Related

Nos experts ont classé les meilleurs joueurs de rugby de l’histoire. Retrouvez notre Top 100 et dites-nous ce que vous en pensez !




ADVERTISEMENT

LIVE

{{item.title}}

Trending on RugbyPass

Commentaires

0 Comments
Soyez le premier à commenter...

Inscrivez-vous gratuitement et dites-nous ce que vous en pensez vraiment !

Inscription gratuite
ADVERTISEMENT

Latest Features

Comments on RugbyPass

J
JW 13 hours ago
The Fergus Burke test and rugby's free market

I can guarantee that none of the three would have got a chance with Ireland in the state they arrived from NZ.

Why would you think they would?

Two of them were at Leinster and were bench-warmers when they arrived

Sometimes you can be beyond stupid JW.

Haha look who's talking! Hello? Can you just read what you wrote about Leinster to yourself again please lol

It took prob four seasons to get James Lowe's defence up to the required standard to play international footy. If Jacob Stockdale had not experienced a big slump in form he might not have gotten the chance at all.

I'm really not sure why you're making this point. Do you think Ireland are a better team than the All Blacks, where those players would have been straight in? This is like ground hog day the movie with you. Can you not remember much of the discussions, having so many readers/commentors? Yup, 26/7/8 would have been the perfect age for them to have been capped by NZ as well.


Actually, they would obviously have been capped given an opportunity earlier (where they were ineligible to for Ireland).


TTT, who was behind JGP at the Hurricanes, got three AB caps after a couple of further seasons acting as a backup SR player, once JGP left of course. In case you didn't see yourself contradicting your own comments above, JGP was just another player who became first choice for Ireland while 2nd (or even 3rd/outside the 23 in recent cases) for Leinster. And fair enough, no one is suggesting JGP would have surpassed TJP in three or four years either. He would have been an All Black though, and unlike in your Leinster example, similar performances from him would have seen TJP move on earlier to make way for him. Not limited him like he was in Ireland. That's just the advantage of the way they can only afford so many. Hell, one hit wonders like Seta Tamanivalu and Malakai Fekitoa got rocketed into the jersey at the time.


So not just him. Aki and Lowe both would have had opportunities, as you must know has been pointed out by now. It's true that the adversity of having to move to Ireland added a nice bit of mongrel to their game though, along with their typical development.


Aki looked comfortable as the main 12 in his first two seasons, he was fortunate SBW went back to league for a season you could say, but as a similar specialist he ultimate had to give the spot back again on his return. There's certainly no doubt he would have returned and flourished with coachs like Rennie, Wayne Smith, and Andrew Strawbridge, even Tom Coventry. All fair for him to take up an immediate contract instead of wait a year of course though.


It's just whatever the point of your comments are meant to make, your idea that these players wouldn't have achieved high honors in NZ is simply very shortsighted and simplistic. I can only think you are making incorrect conclusions about this topic because of this mistake. As a fan, Aki was looking to be the Nonu replacement for me, but instead the country had the likes of Laumape trying to fill those boots with him available. Ditto with Lowe once Rieko moved to center.

216 Go to comments
TRENDING
TRENDING Three Springboks, three All Blacks named in L’Equipe's Best XV 2024 Three Springboks, three All Blacks named in L’Equipe's Best XV 2024
Search