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Pourquoi le Sevens est la solution pour booster le rugby aux Etats-Unis

L'Américain Perry Baker échappe à la défense australienne pour marquer l'essai de la victoire lors de la première journée du HSBC SVNS 2024 au BC Place le 23 février 2024 à Vancouver, Canada. Crédit photo : Mike Lee - KLC fotos pour World Rugby

Lorsque Perry Baker marquera un essai venu de nulle part ce week-end au SVNS de Los Angeles – et il le fera, c’est sûr – imaginez un instant quel serait l’impact sur l’histoire du rugby si le même essai était marqué lors de la finale olympique de 2028 – qui se déroulera également à Los Angeles – et que les États-Unis remportaient l’or à la télévision à une heure de grande écoute.

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Rien qu’un instant, imaginez ensuite comment ce moment olympique – fantasmé pour le moment – offrirait une immense caisse de résonnance si Baker marquait un essai similaire à celui qu’il a marqué en 2018 à Las Vegas.

Bien sûr, à moins que Perry Baker ne trouve un moyen de se cryogéniser après ce week-end, il est peu probable que ce soit lui qui marque un essai décisif pour la finale espérée en 2028. Il aura 42 ans à ce moment-là, et dans le Sevens, ce ne serait pas raisonnable de jouer encore.

Perry Baker est cependant l’exemple parfait du type de joueur que le destin choisirait pour marquer un tel essai et remporter une médaille d’or aux JO. Non seulement le moment de la victoire se transformerait en blockbuster, mais sa propre histoire inspirerait les plus grands scénaristes.

D’un point de vue plus réaliste, ce ne sera malheureusement pas Perry Baker qui remportera la finale olympique en 2028 – mais il n’est pas impossible de parler d’une médaille d’or pour les États-Unis dans l’un ou l’autre (ou les deux) des tournois masculin et féminin.

Saison après saison, au cours de la dernière décennie, les équipes américaines ont défié, ou remporté, les tournois des World Series, en particulier à domicile.

L’obtention de l’or olympique en 2028 – ou même de l’argent ou du bronze – est un objectif majeur pour USA Rugby, car cela pourrait propulser le rugby dans le courant dominant du marché sportif ultra-concurrentiel des États-Unis.

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En effet, un succès olympique en 2028 donnerait au rugby un retentissement encore plus important que si les États-Unis remportaient deux Coupes du Monde du Rugby à XV consécutives lorsqu’ils l’organiseront en 2031 (pour les hommes) et en 2033 (pour les femmes).

Pour les amateurs de rugby confirmés, c’est complètement utopique, mais c’est pourtant la force de l’olympisme aux États-Unis et il faut comprendre sa puissance.

Presque tout le monde dans le monde aime les Jeux olympiques, mais aux États-Unis, la passion est encore plus profonde. Les États-Unis comptent environ 340 millions d’habitants et la moitié d’entre eux regardent les Jeux olympiques, qui constituent donc une vitrine exceptionnelle pour le rugby dans ce pays.

Qui plus est, lors des Jeux olympiques, les Américains ont tendance à se laisser séduire par d’autres sports qu’ils suivent habituellement, car une véritable frénésie accompagne la Team USA partout dans le pays. Des enquêtes sur les habitudes de visionnage des Jeux olympiques aux États-Unis ont montré que la principale motivation des hommes pour regarder les Jeux olympiques est de « supporter leur pays et leurs athlètes », tandis que celle des femmes est de « regarder les Jeux olympiques parce que ça me plaît ».

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Ces deux motivations se prêtent bien à l’idée que si les équipes féminine et masculine de rugby à sept des USA sont en quête d’une médaille cet été, et surtout en 2028, le public sportif américain les accueillera, et par procuration le rugby, à bras ouverts. Des centaines de millions de bras ouverts.

Plus fort que la Coupe du Monde de Rugby ?

L’ancien international américain de rugby à sept Dallen Stanford, qui est aujourd’hui commentateur pour la Major League Rugby et le HSBC SVNS, est optimiste sur ce point.

« Une médaille aux Jeux olympiques est bien plus importante que la Coupe du Monde de Rugby pour faire connaître le rugby aux 300 millions d’Américains qui regardent les Jeux olympiques ou qui s’intéressent au sport » analyse Dallen.

« Je pense que si le rugby doit gagner en popularité auprès des amateurs de sports autres que le rugby, cela doit passer par les Jeux olympiques. Gagner la Coupe du Monde de Rugby, même si ce serait bien, et les Femmes l’ont fait dans le passé [1991], n’aurait pas le même impact que si les hommes ou les femmes remportaient une médaille olympique.

« Les Jeux olympiques sont diffusés sur NBC et dans presque tous les foyers, ou du moins dans tous les bars. Pour la finale de la Coupe du Monde de Rugby en novembre, je suis allé dans un bar de rugby en Californie et 400 personnes la regardaient sur une petite chaîne confidentielle par abonnement. Les Jeux olympiques sont regardés par des millions de personnes.

« Depuis dix ans que je travaille dans les médias, le rugby est diffusé sur ESPN, CBS, Fox Sports, donc toutes les grandes chaînes, mais seulement pour une petite période, pour un match, à des heures bizarres, si bien qu’il ne parvient pas vraiment à percer auprès de l’amateur de sport américain moyen. Mon plus grand espoir, en tant que passionné de rugby, est que si les Américains peuvent simplement regarder le rugby à sept, ils tomberont amoureux de ce sport, parce qu’il contient tous les éléments que les gens aiment dans les autres sports américains. »

Cette opportunité n’échappe pas non plus aux têtes pensantes de USA Rugby. Denis Shanagher, membre du conseil d’administration d’USA Rugby, a déclaré qu’il était « impératif que nous remportions une médaille à Los Angeles 2028 » et a confirmé que la volonté politique existait au sein de la fédération de faire passer les joueurs du XV dans le programme de rugby à sept dans la perspective des Jeux olympiques de 2028 – tout comme la France l’a fait cette année avec Antoine Dupont.

Denis Shanagher estime toutefois que cela a plus de chances de se concrétiser chez les femmes que chez les hommes, ce qui montre bien que l’équipe américaine masculine de rugby à XV manque de superstars à l’heure actuelle.

La bonne nouvelle, c’est que quatre ans, c’est le temps qu’il faut à une nation aussi athlétique que les États-Unis pour trouver le type de talent qui a caractérisé ses équipes de rugby à sept au cours de la dernière décennie. Des joueurs comme Perry Baker, mais aussi Carlin Isles, Kevon Williams, Ben Pinkelman, Danny Barrett et Steve Tomasin.

Du côté des femmes, les noms ne manquent pas non plus : Alev Kelter, Ilona Maher, Naya Tapper, Kris Thomas et Abby Gustaitis.

Le destin a une drôle de façon d’agir et il se pourrait que le ou les joueurs destinés à mener la campagne des États-Unis pour l’or à Los Angeles 2028 ne connaissent pas encore le rugby. Aux États-Unis, on cherche toujours à mettre un ballon de rugby entre les mains d’athlètes d’autres sports.

La popularité de ce sport en Amérique à long terme dépend de la capacité des entraîneurs américains à faire preuve de plus de magie à cet égard, ainsi qu’à faire venir les meilleurs jeunes talents du rugby de leurs filières établies.

La récompense potentielle étant un remodelage de la place du rugby dans la conscience sportive nationale aux États-Unis, les enjeux sont extrêmement importants.

C’est une chose qu’il faudra garder à l’esprit lorsque Perry sera sur le terrain ce week-end.

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J
JW 2 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

In another recent article I tried to argue for a few key concept changes for EPCR which I think could light the game up in the North.


First, I can't remember who pointed out the obvious elephant in the room (a SA'n poster?), it's a terrible time to play rugby in the NH, and especially your pinnacle tournament. It's been terrible watching with seemingly all the games I wanted to watch being in the dark, hardly able to see what was going on. The Aviva was the only stadium I saw that had lights that could handle the miserable rain. If the global appeal is there, they could do a lot better having day games.


They other primary idea I thuoght would benefit EPCR most, was more content. The Prem could do with it and the Top14 could do with something more important than their own league, so they aren't under so much pressure to sell games. The quality over quantity approach.


Trim it down to two 16 team EPCR competitions, and introduce a third for playing amongst the T2 sides, or the bottom clubs in each league should simply be working on being better during the EPCR.


Champions Cup is made up of league best 15 teams, + 1, the Challenge Cup winner. Without a reason not to, I'd distribute it evenly based on each leauge, dividing into thirds and rounded up, 6 URC 5 Top14 4 English. Each winner (all four) is #1 rank and I'd have a seeding round or two for the other 12 to determine their own brackets for 2nd, 3rd, and 4th. I'd then hold a 6 game pool, home and away, with consecutive of each for those games that involve SA'n teams. Preferrably I'd have a regional thing were all SA'n teams were in the same pool but that's a bit complex for this simple idea.


That pool round further finalises the seeding for knockout round of 16. So #1 pool has essentially duked it out for finals seeding already (better venue planning), and to see who they go up against 16, 15,etc etc. Actually I think I might prefer a single pool round for seeding, and introduce the home and away for Ro16, quarters, and semis (stuffs up venue hire). General idea to produce the most competitive matches possible until the random knockout phase, and fix the random lottery of which two teams get ranked higher after pool play, and also keep the system identical for the Challenge Cup so everthing is succinct. Top T2 side promoted from last year to make 16 in Challenge Cup

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J
JW 7 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

I had a look at the wiki article again, it's all terribly old data (not that I'd see reason for much change in the case of SA).

Number Of Clubs:

1526

Registered+Unregistered Players:

651146

Number of Referees:

3460

Pre-teen Male Players:

320842

Pre-teen Female Player:

4522

Teen Male Player:

199213

Teen Female Player:

4906

Senior Male Player:

113174

Senior Female Player:

8489

Total Male Player:

633229

Total Female Player:

17917


So looking for something new as were more concerned with adults specifically, so I had a look at their EOY Financial Review.

The total number of clubs remains consistent, with a marginal increase of 1% from 1,161 to 1,167. 8.1.

A comparative analysis of verified data for 2022 and 2023 highlights a marginal decline of 1% in the number of female players, declining from 6,801 to 6,723. Additionally, the total number of players demonstrates an 8% decrease, dropping from 96,172 to 88,828.

So 80k+ adult males (down from 113k), but I'm not really sure when youth are involved with SAn clubs, or if that data is for some reason not being referenced/included. 300k male students however (200k in old wiki data).


https://resources.world.rugby/worldrugby/document/2020/07/28/212ed9cf-cd61-4fa3-b9d4-9f0d5fb61116/P56-57-Participation-Map_v3.pdf has France at 250k registered but https://presse-europe1-fr.translate.goog/exclu-europe-1-le-top-10-des-sports-les-plus-pratiques-en-france-en-2022/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=en&_x_tr_pto=wapp has them back up at 300k registered.


The French number likely Students + Club, but everyone collects data different I reckon. In that WR pdf for instance a lot of the major nations have a heavily registered setup, were as a nation like England can penetrate into a lot more schools to run camps and include them in the reach of rugby. For instance the SARU release says only 29% of schools are reached by proper rugby programs, where as the 2million English number would be through a much much higer penetration I'd imagine. Which is thanks to schools having the ability to involve themselves in programs more than anything.


In any case, I don't think you need to be concerned with the numbers, whether they are 300 or 88k, there is obviously a big enough following for their pro scenes already to have enough quality players for a 10/12 team competition. They appear ibgger than France but I don't really by the lower English numbers going around.

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