Provence Rugby peut dire merci aux frères Vunipola pour le transfert de Pifeleti
Kapeli Pifeleti, qui a joué son 1er match avec Provence jeudi, est le cousin des Vunipola. Qui l’ont convaincu de rejoindre la France. Le talonneur, en manque de temps de jeu aux Saracens, raconte son histoire à RugbyPass.
C’est ce qu’on appelle des débuts réussis. Deux semaines seulement après son arrivée en France, Kapeli Pifeleti était titulaire jeudi soir avec Provence Rugby, en déplacement à Mont-de-Marsan. 49 minutes de jeu, un essai et une victoire ramenée des Landes au terme d’une rencontre spectaculaire (44-37) qui replace le club aixois au 2e rang de la Pro D2.
Un deuxième succès à l’extérieur cette saison qui a valu aux hommes de Mauricio Reggiardo un dimanche de repos, et c’est depuis son nouvel appartement ensoleillé que le talonneur a répondu à RugbyPass.
« J’ai été un peu jeté dans le grand bain », rigole-t-il. « Je ne connaissais pas vraiment les annonces en touche, le système de jeu est en français et je ne suis là que depuis deux semaines. Mais j’ai fait tout mon possible et je continue d’apprendre le français. J’ai vraiment savouré cette soirée de jeudi. »
Un essai, une percée | ????? ➡️
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— Provence Rugby ⚫️🏉 (@ProvenceRugby) February 15, 2025
Il faut dire que le transfuge des Saracens a déjà trouvé ce qu’il était venu chercher en quittant le nord de Londres : du temps de jeu. En presque six ans chez les Sarries, il n’a disputé que 53 matchs, freiné par les blessures et la profondeur d’effectif au sein du club triple champion d’Europe. Cette saison, il a été titulaire deux fois seulement en Premiership, plus deux autres apparitions en sortie de banc.
Une situation qui a fini par rendre son départ « inévitable », confie l’international américain, Tonguien de naissance. « Je suis arrivé à un point de ma carrière où j’ai envie de jouer plus régulièrement. J’ai passé beaucoup de temps aux Saracens, j’ai beaucoup appris dans ce club, de personnes comme Jamie George et de mes cousins Mako et Bill (Vunipola, NDLR). »
Pifeleti : « La personne avec qui j’ai le plus échangé est probablement Billy » (Vunipola) avant de signer à Provence
Le problème pour le joueur de 25 ans, c’est qu’il était en concurrence avec deux internationaux anglais : Jamie George, 98 sélections et encore vice-capitaine du XV de la Rose, et Theo Dan, 24 ans et 12 sélections, annoncé comme la relève du premier nommé.
« J’avais besoin de jouer, et ça aurait difficile derrière Jamie, Theo Dan et James Hadfield. Je n’avais pas beaucoup joué au cours des 18 derniers mois quand je me suis engagé avec Provence. Ils m’ont dit que je jouerais, et c’est en gros la seule raison qui m’a convaincu de partir. »
Avant de prendre sa décision, il prend conseil auprès de ses cousins, arrivés en France quelques mois plus tôt eux aussi en provenance des Saracens. Billy Vunipola joue en effet sous les couleurs de Montpellier, tandis que son frère Mako représente Vannes.
« La personne avec qui j’ai le plus échangé est probablement Bill », explique Pifeleti. « Il m’a dit que depuis qu’il avait déménagé en France, il adorait ce pays et que je méritais de jouer. Simmone et Judah (la femme et le fils de Billy Vunipola, NDLR) adorent le style de vie français et d’après ce que j’ai entendu de Mako et de sa famille, ça se passe aussi très bien pour eux en France. »
Pifeleti, la Coupe du Monde 2031 à la maison en ligne de mire
L’accord de base, néanmoins, prévoyait une arrivée en Provence à l’été prochain. Accablé par les blessures, le club aixois lui a proposé d’avancer sa venue. Confrontés eux aussi aux absences, les Saracens ont accepté de libérer Pifeleti malgré tout.
« « Mark (McCall, le directeur du rugby des Saracens, NDLR) m’a beaucoup soutenu », salue Pifeleti. « Il a compris ma frustration et mon envie de jouer régulièrement. Il aurait très bien pu me demander de rester pour pallier les blessures, mais il a eu la gentillesse et la générosité de me laisser partir plus tôt. »
Si certains pouvaient voir dans ce transfert en Pro D2 une régression, Pifeleti souligne la richesse de l’effectif provençal, qui a attiré l’été dernier les internationaux gallois George North et Tomas Francis, les Wallabies Izack Rodda et Ned Hanigan, ou encore l’ancien ouvreur des Bleus Jules Plisson.
« J’ai toujours envisagé de venir en France à un moment ou à un autre. La façon dont ils jouent au rugby me convient beaucoup plus. Je m’y plais beaucoup. »
Autre avantage, jouer régulièrement en club lui permettra de s’affirmer en sélection, lui qui compte 18 sélections avec les Eagles. Après avoir manqué la Coupe du Monde 2023, les États-Unis ont relevé la tête en terminant 4e de la Pacific Nations Cup et en terminant leur tournée d’automne en Europe invaincus.
Son rêve, c’est de disputer la Coupe du Monde à la maison en 2031. D’ici là, il devrait pouvoir engranger un maximum de temps de jeu avec Provence, bien placé dans la course à la montée au Top 14. À commencer par vendredi prochain à Maurice-Boyau, avec la réception de Soyaux-Angoulême.
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.
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