Édition du Nord

Select Edition

Nord Nord
Sud Sud
Mondial Mondial
Nouvelle Zélande Nouvelle Zélande
France France

Psychologue, paternité : Teddy Thomas brise le silence

Teddy Thomas, invité du BastaShow

Ils sont peu nombreux les joueurs de rugby qui se confient avec autant de franchise. Et franchement, on voyait mal Teddy Thomas le faire. Fuir les lumières et les médias, les questions des journalistes et les interactions avec les fans fait partie de son quotidien depuis presque toujours. Il a habitué son monde comme ça ce qui n’a pas manqué d’alimenter une certaine animosité à son égard.

ADVERTISEMENT

Mais cette fois, face à Mathieu Bastareaud, Teddy Thomas (30 ans, 28 sélections) tombe l’armure. Invité pour un septième épisode exceptionnel du BastaShow – à voir en exclusivité sur la chaîne YouTube de RugbyPassFR – le Rochelais s’est confié longuement.

Il ne répond plus aux sollicitations médiatiques

Pourquoi un tel silence dans les médias ? « C’est une protection que j’essaie de me faire tout seul », répond-il avant de développer.

Dès ses débuts, Teddy Thomas a été mis sous le feu des projecteurs. Premier test à 19 ans face aux Fidji au Vélodrome de Marseille (8 novembre 2014) et un triplé pour commencer une sacrée carrière devant 45 300 spectateurs. Qui est cet OVNI ?

« A 19 ans, on m’a envoyé devant tous les journalistes pour me mettre en haut de l’affiche. J’étais la nouvelle icône du rugby français. J’ai fait certes deux matchs bien, quatre essais, mais je n’y étais pas préparé », admet-il.

Lui qui célèbre ses essais de manière toute personnelle, lui que l’on surnommait l’Américain quand il jouait à Biarritz (pendant huit ans), lui ce converti à la mode n’est jamais passé inaperçu. On pourrait penser qu’il l’a toujours recherché. Mais quelque part, il l’a toujours regretté.

Avec lui, que ce soit en équipe de France, à Biarritz, au Racing 92 ou aujourd’hui à La Rochelle, les demandes d’interview restent souvent lettre morte.

« A l’époque où j’étais encore au Racing, on avait un peu la liberté de savoir si on voulait faire des médias ou pas. Et je refusais tout le temps », raconte-t-il. « Parfois, d’une interview ils ressortent une petite phrase et ils en font un gros titre et des fois ça ne veut strictement rien dire.

ADVERTISEMENT

« Aujourd’hui c’est compliqué avec les réseaux sociaux, les journées portes ouvertes aux médias dans les clubs. J’avoue que j’en fait le moins possible. Pas par manque de respect au journaliste qui se déplace, mais je n’ai pas envie que les mots soient déformés, qu’on me prenne pour la personne que je ne suis pas ; j’en ai beaucoup souffert dans le passé, notamment sur mes premières sélections.

« Le monde du professionnalisme t’oblige à répondre aux attentes de tout le monde, à dire ce qu’il faut dire à la personne qui a envie de l’entendre et au final dépendre des gens et oublier la personne que tu es. C’est ça qui me dérange : me sentir obligé de faire, de dire les choses parce qu’on me dit c’est bien de le faire. »

Fuir

Il a grandi avec les réseaux sociaux mais en est vite revenu. Son compte Twitter ? C’est quelqu’un d’autre qui le gère. Son compte Instagram ? Il bloque les commentaires. Partout où il peut, il déploie sa carapace en téflon.

« Quand j’étais jeune, bien sûr que je lisais ce qui se disait sur moi. Et quand j’en ai vraiment pris plein la tronche, j’ai tout arrêté », confie-t-il dans le BastaShow. « Parfois c’est hard ce qui se passe sur les réseaux. C’est un vrai fléau dans le sport et la vie en général. Je n’ai pas d’interaction avec les supporters parce que je reçois plus d’insultes que de messages positifs.

« Mais j’ai appris de mes erreurs, j’ai appris à être moins désinvolte. J’ai appris qu’il n’y avait pas que des personnes qui te voulaient du mal. Avant, je me braquais tout de suite parce que j’avais l’impression que les gens t’insultent pendant 80 minutes et à la sortie du stade, ce sont les mêmes personnes qui te demandent des photos. Je mettais les personnes dans le même panier. Je me braquais très, très rapidement.

ADVERTISEMENT

« Quand on te colle des étiquettes, c’est compliqué de les enlever. Tu as beau faire tout ce que tu veux, c’est mort. Je vis avec et aujourd’hui je suis très heureux, je suis très épanoui. Mais il me tarde de me retirer de toute cette médiatisation. »

« Je suis allé voir une psychologue »

De cette spirale, Teddy Thomas assure en être sorti. Mais il n’en est pas sorti seul. « Je me suis fait suivre. Je suis allé voir une psychologue », révèle-t-il.

« Je suis allé demander du réconfort et de l’aide à une professionnelle. C’est souvent tabou de dire qu’on voit un psychologue, mais s’ils sont là, c’est qu’ils servent à quelque chose. Elle m’a beaucoup aidé sur le fait de plus retirer le positif que le négatif et repartir de l’avant. Plus d’une fois j’aurais pu baisser les bras et dire j’arrête. Faire un métier normal où plus personne ne me connait et je serais tout aussi heureux. »

S’il en sorti, c’est aussi grâce à « la famille, aux amis, à l’amour que j’ai pour ce sport parce que je fais ça depuis tout petit. J’aime être sur le terrain, j’aime jouer au rugby. C’est ce qui fait me tenir ».

Il n’a jamais connu son père

Lui qui n’a jamais connu son père et qui a souhaité plus que tout le devenir, raconte que l’arrivée du petit Théodore a changé sa vie à jamais.

« C’est beaucoup de bonheur, de joie, d’aimer une personne que tu ne connais pas, qui arrive dans ta vie au bout de neuf mois ; tu es dévoué à 100% pour ce petit bout de chou », s’émerveille-t-il.

« J’ai toujours eu envie d’être père parce que je n’en ai jamais eu ; j’ai toujours eu ce manque de paternité. J’avais envie de donner ce que je n’ai pas eu. »

Ça fait un moment que, patiemment, Teddy Thomas a commencé à recoller les morceaux de sa vie, une existence mosaïque aux multiples origines – parisiennes, maliennes, basques.

« La culture africaine, je n’ai pas pu la connaitre car je n’ai jamais connu mon père. Je ne connais pas la partie africaine de la famille. Je connais uniquement la partie française de la famille, Clichy-sous-Bois.

« Aujourd’hui, ma priorité c’est mon métier, ma famille, mon fils, ma femme, tout ce qui se passe autour. Il y a tellement de choses graves dans la vie que quand tu regardes les yeux de ton enfant qui rigole et qui sourit, tu te dis qu’il faut relativiser. »

ADVERTISEMENT

LIVE

{{item.title}}

Trending on RugbyPass

Commentaires

0 Comments
Soyez le premier à commenter...

Inscrivez-vous gratuitement et dites-nous ce que vous en pensez vraiment !

Inscription gratuite
ADVERTISEMENT

Latest Features

Comments on RugbyPass

B
BeamMeUp 1 hour ago
The Springboks have something you don't have

A few comments. Firstly, I am a Bok fan and it's been a golden period for us. I hope my fellow Bok fans appreciate this time and know that it cannot last forever, so soak it all in!


The other thing to mention (and this is targeted at Welsh, English and even Aussie supporters who might be feeling somewhat dejected) is that it's easy to forget that just before Rassie Erasmus took over in 2018, the Boks were ranked 7th in the world and I had given up hope we'd ever be world beaters again.


Sport is a fickle thing and Rassie and his team have managed to get right whatever little things it takes to make a mediocre team great. I initially worried his methods might be short-lived (how many times can you raise a person's commitment by talking about his family and his love of his country as a motivator), but he seems to have found a way. After winning in 2019 on what was a very simple game plan, he has taken things up ever year - amazing work which has to be applauded! (Dankie Rassie! Ons wardeer wat jy vir die ondersteuners en die land doen!) (Google translate if you don't understand Afrikaans! 😁)


I don't think people outside South Africa fully comprehend the enormity of the impact seeing black and white, English, Afrikaans and Xhosa and all the other hues playing together does for the country's sense of unity. It's pure joy and happiness.


This autumn tour has been a bit frustrating in that the Boks have won, but never all that convincingly. On the one hand, I'd like to have seen more decisive victories, BUT what Rassie has done is expose a huge number of players to test rugby, whilst also diversifying the way the Boks play (Tony Brown's influence).


This change of both style and personnel has resulted in a lack of cohesion at times and we've lost some of the control, whereas had we been playing our more traditional style, that wouldn't happen. This is partially attributable to the fact that you cannot play Tony Brown's expansive game whilst also having 3 players available at every contact point to clear the defence off the ball. I have enjoyed seeing the Boks play a more exciting, less attritional game, which is a boring, albeit effective spectacle. So, I am happy to be patient, because the end justifies the means (and I trust Rassie!). Hopefully all these players we are blooding will give us incredible options for substitutions come next year's Rugby Championship and of course, the big prize in 2027.


Last point! The game of rugby has never been as exciting as it is now. Any of Ireland, New Zealand, South Africa, France, Argentina, Scotland, England & Australia can beat one another. South Africa may be ranked #1, but I wouldn't bet my house in them beating France or New Zealand, and we saw Argentina beating both South Africa and New Zealand this year! That's wonderful for the game and makes the victories we do get all the sweeter. Each win is 100% earned. Long may it last!


Sorry for the long post! 🏉🌍

12 Go to comments
LONG READ
LONG READ 'Steve Borthwick hung his troops out to dry - he should take some blame' 'Steve Borthwick hung his troops out to dry - he should take some blame'
Search