Où en sont les Bleuets champions du monde de 2019 ?
Il est difficile d’imaginer que la dernière édition du Championnat du monde des moins de 20 ans s’est déroulée en 2019, mais l’attente va se terminer d’ici à la fin du mois de juin lorsque les meilleurs joueurs juniors du monde se réuniront en Afrique du Sud pour des rencontres de haut niveau à Stellenbosch, Paarl et Le Cap, à partir du 24 juin.
L’Irlande se déplacera en tant qu’actuelle championne du Six Nations, mais c’est la France qui arrivera en tant que championne du monde en titre, étant donné que la coupe lui appartient toujours après sa victoire à l’arraché de juin 2019 sur l’Australie en finale.
L’avantage a changé pas moins de sept fois à Rosario avant que le demi d’ouverture français Louis Carbonel ne finisse par botter ce qui s’est avéré être la pénalité gagnante à 15 minutes de la fin au stade de l’hippodrome.
Cette victoire 24-23 a permis aux Français de devenir le troisième pays à remporter deux titres consécutifs chez les U20, dans la lignée de la Nouvelle-Zélande, qui a enchaîné quatre titres d’affilée de 2008 à 2011, et de l’Angleterre, qui a occupé le sommet du classement en 2013, puis en 2014.
Carbonel avait déjà été la vedette de la France lors de sa victoire en finale de 2018 contre l’Angleterre et ses 14 points sur le tee lors du match décisif en Argentine ont été déterminants pour prendre le dessus sur une équipe australienne qui a marqué le deuxième essai le plus rapide de l’histoire du Championnat U20, Mark Nawaqanitawase aplatissant au bout de seulement 49 secondes.
Les restrictions de confinement causées par la pandémie ont empêché l’organisation de ce Championnat du monde en 2020, 2021 et 2022, mais il va heureusement revenir. Et ce n’est pas inintéressant de constater les progrès de l’équipe de France championne du monde dans l’intervalle.
Six des membres du XV de départ pour la finale de 2019 et un remplaçant ont poursuivi leur carrière dans le rugby international, une demi-douzaine avec la France et un autre avec le Portugal. De plus, les 27 membres de l’équipe qui ont participé à cette campagne évoluent tous au niveau professionnel quatre ans plus tard, pour la plupart dans le Top 14. Voici ce qu’ils sont devenus…
- Matthis Lebel (également champion du monde en 2018)
Matthis Lebel comptait déjà sept sélections en Top 14 avec Toulouse au moment de ce tournoi jeune. Depuis, il s’est approprié le maillot du numéro 11 et a joué un rôle essentiel dans le doublé championnat – Heineken Champions Cup en 2021. Il n’a pas évolué de la même manière avec la France. Seulement cinq sélections, sa plus récente titularisation remontant à novembre 2021.
- Vincent Pinto
Un autre joueur qui faisait déjà son chemin dans le Top 14 avant ce championnat, Pau l’ayant fait débuter, mais sa progression a été limitée. La saison dernière, par exemple, il n’a été titularisé qu’à deux reprises en championnat. Entre-temps, il s’est engagé avec le Portugal et cherche à être sélectionné pour la Coupe du Monde de Rugby. Il est apparu sur le banc de touche lors de la victoire en barrage contre les États-Unis en novembre 2022 à Dubaï.
- Arthur Vincent (également champion du monde en 2018)
Un autre joueur qui jouait déjà en équipe première lorsqu’il a mené les U20 au Championnat du monde des moins de 20 ans. Il est toujours à Montpellier, mais une rupture des ligaments du genou au début de la saison 2021/22 l’a considérablement gêné, d’autant plus qu’il a aggravé ce problème lors de son retour. Avant ces déboires, il était devenu l’un des joueurs importants pour Fabien Galthié, titulaire dans dix de ses 14 sélections. Il n’a pas été oublié puisqu’il a été nommé cette semaine dans le groupe de 26 joueurs de l’équipe de France pour le stage de deux jours à Marcoussis.
- Julien Delbouis
Il était un régulier du Stade français avant le tournoi jeune et est toujours dans le club de la capitale. Il a été titulaire lors de 13 de ses 20 apparitions en Top 14 au cours de la campagne qui s’est achevée le week-end dernier. Il n’a pas été appelé en test mais a été nommé dans le groupe d’entraînement pour préparer le Tournoi des Six Nations 2023. Cela lui a remonté le moral, car il a eu son lot de blessures graves, à commencer par un problème au biceps en décembre 2019, puis des défaillances des ligaments croisés du genou en février et en août 2021.
- Donovan Taofifanua
Peu en vue à Clermont à son retour d’Argentine, il s’est imposé en 2020 au Racing en Top 14. Devenu un incontournable sur l’aile droite, il a été titularisé pas plus tard que lors du derby remporté face au Stade français samedi 3 juin, en vue de la demi-finale de ce vendredi 9 face à Toulouse. Il n’a pas été sélectionné par l’équipe de France, même s’il a fait son entrée dans le groupe d’entraînement en 2022/21.
- Louis Carbonel (également champion du monde en 2018)
Il s’était déjà imposé comme un titulaire à Toulon avant de mener la France à la victoire chez les U20. Il dirige désormais les opérations à Montpellier depuis son transfert à l’été 2022, prenant le poste laissé vacant par le départ d’Handre Pollard pour Leicester. Il a participé à cinq tests en 2020/21, mais n’a plus joué pour Galthié depuis.
- Léo Coly
Mont-de-Marsan en Pro D2 a été sa porte d’entrée dans les rangs professionnels en club. Il a continué à jouer en deuxième division jusqu’à ce qu’il rejoigne Montpellier l’été dernier, où il a retrouvé Carbonel, son partenaire des moins de 20 ans.
- Jordan Joseph (également champion du monde en 2018)
Très convoité au Racing, il n’a pas réussi à s’imposer comme titulaire en Top 14 jusqu’à son départ en prêt pour Pau en 2021/22. L’arrivée imminente de Stuart Lancaster au Racing l’a ramené à Paris pour la saison 2023/24.
- Thibault Hamonou
Incapable de s’imposer à Toulouse et d’obtenir une première titularisation après le championnat, il a rejoint Pau à l’été 2021, où son apprentissage continue de prendre du temps. Seulement cinq titularisations en 2022/23.
- Mattias Haddad
Le jeune joueur de La Rochelle a connu une progression lente en raison de blessures. Ainsi, sa titularisation lors de la finale de la Champions Cup 2022 n’a duré que 29 minutes et cette saison, il a été limité à quatre apparitions en raison d’une opération du genou.
- Florent Vanverberghe
Il avait fait trois apparitions avec Toulon avant ce tournoi jeune, mais un transfert à Castres à l’été 2020 a eu pour effet de relancer sa carrière. Aujourd’hui titulaire en Top 14, il a accompagné la France lors de la tournée de 2021 en Australie, mais n’est toujours pas sélectionné.
- Killian Geraci (également champion du monde en 2018)
Le deuxième-ligne s’était fait remarquer à Grenoble avant de connaître la victoire avec les U20 et il est revenu d’Argentine pour rejoindre Lyon où il continue d’évoluer. Les blessures ont été nombreuses, notamment les ligaments croisés, mais il a su travailler pour être sélectionné quatre fois avec la France en 2020/21. Il espérait rejouer en novembre dernier mais une blessure à l’échauffement lui a coûté sa place sur le banc contre l’Australie.
- Alex Burin
Le pilier droit était déjà présent avec Agen avant son titre de champion du monde, mais il a mis du temps à s’imposer par la suite. Ce n’est que la saison dernière, en Pro D2, qu’il est devenu un habitué du maillot numéro 3, avec 14 titularisations.
- Théo Lachand
Passé par les espoirs de Toulon, il rejoint Aurillac à l’été 2021 pour faire ses preuves en équipe première. Joueur de l’effectif, il n’a débuté que 12 de ses 31 sorties en Pro D2.
- Jean-Baptiste Gros (également champion du monde en 2018)
Il s’était déjà fait un nom à Toulon avant ce succès de 2019 et continue d’y progresser, figurant sur le banc lors de la finale de la Challenge Cup remportée le mois dernier à Dublin contre Glasgow, après être revenu début mai d’une fracture de l’avant-bras subie en octobre dernier. Cette blessure a été un véritable revers, car il était pressenti pour remplacer Cyril Baille, blessé, pour les matchs de l’équipe de France au mois de novembre. Il compte 21 sélections, dont cinq comme remplaçant dans les cinq rencontres du Grand Chelem de 2022.
Sur le banc
- Rayne Barka
N’a pas fait ses preuves à Pau, mais un prêt en Pro D2 à Agen la saison dernière l’a encouragé à tenter sa chance à Soyaux-Angoulême, avec plus de chance.
- Eli Eglaine
Arrivé à maturité à Grenoble en 2021/22, il a débuté moins de matchs lors de la saison 2022/23 qui s’est achevée pour le club par une défaite en barrage face à Perpignan samedi dernier.
- Georgi Beria
Le pilier aux racines géorgiennes a lentement construit sa carrière sur le banc de Clermont.
- Paul Mallez
Un autre pilier qui a dû attendre son heure. Il a évolué à Toulouse, où il a fait neuf apparitions en Top 14 cette saison, dont sept sur le banc.
- Gauthier Maravat
Il a appris le métier à Agen mais le deuxième ou troisième-ligne s’est engagé pour trois saisons à Castres depuis l’été 2022, en remplacement de Loïc Jaquet, lui aussi ancien champion du monde avec les Bleuets (les U21 en 2006).
- Mathieu Hirigoyen
Il a fait ses classes en Pro D2 à Biarritz avant de rejoindre le Stade français pour 2022/23 après une saison en Top 14. Il a été remplaçant lors du barrage contre le Racing le week-end dernier.