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Quels Bleus ont marqué les esprits sur le terrain ?

Par Jérémy Fahner
Malgré les affaires extra-sportives qui ont pollué la tournée des Bleus en Amérique du Sud, quelques joueurs sans expérience internationale ou presque ont su saisir leur chance (Photo by MARCOS BRINDICCI/AFP via Getty Images).

La tournée de l’équipe de France en Amérique du Sud a sombré dans le chaos le plus total hors des terrains, avec deux affaires qui entacheront longtemps la réputation du rugby en France, et bien au-delà.

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Le post raciste de Melvyn Jaminet le dimanche 7 juillet, suivi le lendemain par l’arrestation surréaliste d’Oscar Jegou et d’Hugo Auradou au sein même de l’hôtel des Bleus, à Buenos Aires, ont fait passer le sportif au second plan.

Pourtant, les Français ont tenu à aller au bout de cette tournée en enfer, par respect pour les adversaires (Uruguay et Argentine) sans doute, pour éviter de cogiter un peu plus, sûrement.

Ils ont donc joué trois matchs en tout (deux fois l’Argentine, une fois l’Uruguay) pour un bilan de deux succès et une défaite (le 2e test contre les Pumas), remportant la série contre l’Argentine au goal average.

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En vérité, le bilan sportif emporte peu et ce n’est pas ce qui restera dans les mémoires, mais puisque de nombreux joueurs découvraient la « grande » équipe de France à l’occasion de cette tournée, RugbyPass a choisi de mettre en valeur cinq joueurs qui ont réussi à surnager dans le marasme ambiant.

Antoine Frisch (trois-quarts centre, 28 ans)

L’ancien Munsterman était très attendu depuis que le grand public l’a découvert lors du dernier Tournoi des Six Nations, et par son choix d’opter pour l’équipe de France, alors qu’il était sollicité par l’Irlande et aurait même pu prétendre intégrer le XV d’Angleterre.

Titulaire lors des deux tests face aux Pumas, Frisch a livré deux prestations inégales. Très en vue lors du premier test à Mendoza, avec des percées, un essai, de la présence en défense, le Toulonnais a été plus en dedans à Buenos Aires dans un contexte ultra pesant. Une belle percée quand même en première période, mais moins de présence dans le jeu et plus de difficultés en défense.

« Ça a été difficile. Très difficile (…) sur le plan émotionnel, psychologique et mental. Je n’ai jamais vécu ça depuis le début de ma carrière », a confié le joueur à l’AFP. Il devra être revu dans un contexte plus serein.

Lenni Nouchi (troisième ligne, 20 ans)

Champion du monde U20 en 2023, le Montpelliérain a franchi l’écueil sans trembler. Titulaire lors des deux tests en Argentine, il n’a pas paru intimidé une seule seconde et a livré deux performances intéressantes. On dirait qu’il a totalement réussi à faire abstraction du contexte judiciaire autour de certains de ses partenaires, Nouchi réussissant à conserver un niveau identique d’une semaine sur l’autre.

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Il ne se cache pas défensivement (25 plaquages, un seul raté à Buenos Aires), se propose quand son équipe a le ballon, est un sauteur fiable en touche… Il a même joué N.8 au relais de Jordan Joseph lors du deuxième test et dans ce match compliqué pour les Bleus, il est l’avant qui a le plus avancé. Pas du tout intimidé pour ses débuts avec les A, il a marqué les esprits et on devrait rapidement le revoir.

Plaquages gagnés par joueur

1
Lenni Nouchi
26
2
Gaetan Barlot
15
3
Mickael Guillard
14

Théo Attissogbé (trois-quarts aile ou arrière, 19 ans)

Lui aussi champion du monde U20 l’an dernier, il aurait pu refaire la campagne en Afrique du Sud cette année, mais il ne doit pas regretter d’être parti avec les A, même si sa catégorie d’âge va jouer une nouvelle finale mondiale vendredi.

Attissogbé a montré tous ses talents de finisseur déjà entrevus en Top 14 sous le maillot de la Section Paloise, marquant un essai à chacune de ses deux premières sélections. Il n’a pourtant pas vu des tonnes de ballons à négocier, même lors du premier test dominé et remporté par les Bleus (28-13). Mais il a su faire fructifier le travail collectif, ou se débrouiller tout seul à l’image de son premier essai contre les Pumas, où il résiste à trois Pumas avant d’aplatir.

À même pas 20 ans (il les aura le 19 novembre prochain), l’avenir lui appartient et si les places à l’aile et l’arrière semblent pour le moment inaccessibles en configuration « premium », il aura sans doute sa chance dans les années à venir.

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Jordan Joseph (troisième ligne centre, 23 ans)

Le joueur du Racing 92 a pris son temps avant d’enfiler le maillot bleu. Champion du monde U20 à 17 ans en 2018, élu meilleur joueur de la compétition, propulsé en Top 14 alors qu’il est encore mineur, retenu avec les Barbarians quatre mois après son 18e anniversaire, tout allait très vite pour Jordan Joseph, qui a touché un ballon de rugby pour la première fois à 13 ans. Trop vite peut-être.

L’éclosion au plus haut niveau prendra plus de temps que prévu et si le N.8 avait déjà participé à quelques rassemblements des Bleus, son compteur restait bloqué à zéro sélection avant cette tournée. Il n’a pas raté sa première à Mendoza, dans un rôle un peu ingrat de « fixeur » de défense, envoyé en première lame pour créer des espaces pour ses partenaires.

Sa deuxième sélection, une semaine plus tard, fut plus quelconque, avec seulement 40 minutes sur le pré de Vélez et s’il n’a pas encore confirmé les (énormes) espoirs placés en lui depuis son éclosion en 2018, il est sur la bonne voie.

Et aussi : Guillard, Tuilagi, Gailleton, Beria

D’autres joueurs ont profité de leurs premières capes pour montrer que le staff dirigé par Fabien Galthié pouvait compter sur eux. Entré en jeu trente minutes à Mendoza pois titulaire à Buenos Aires, Mickaël Guillard (deuxième ou troisième ligne, 24 ans) a été la vraie bonne surprise de ce second test. Dynamique ballon en main, fiable en touche, l’avant polyvalent a beaucoup apporté.

Jamais titulaire, mais entré en jeu lors des trois matchs de cette tournée, Posolo Tuilagi a fait du Tuilagi : de gros dégâts et de grosses avancées ballon en main teintés d’une technique surprenante. La meilleure illustration de ces propos est évidemment les deux essais inscrits à Montevideo, dont le deuxième sur une course de 50 m où les défenseurs ressemblent à des Culbutos.

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Identifié comme une pépite depuis un moment maintenant, Émilien Gailleton a formé la paire de centres avec Antoine Frisch lors des deux tests face aux Pumas. Propre, sérieux, le Palois a rendu deux copies complètes, même s’il a peu de bons ballons d’attaque à négocier. Il a réussi à marquer son premier essai en bleu, en allant contrer le demi de mêlée argentin Lautaro Bazán Vélez avant de sprinter sur 40 m.

Giorgi Beria ne compte pas encore de cape officielle, puisque son seul match en bleu est celui disputé contre l’Uruguay. Mais le pilier gauche né en Géorgie, double champion du monde U20 avec les Bleuets (2018, 2019), a livré un match dans la lignée de sa très bonne fin de saison avec Clermont, qu’il a depuis quitté pour rejoindre Perpignan. Face aux Teros, il a non seulement montré sa solidité dans l’exercice de la mêlée fermée, mais qu’il avait aussi de bonnes mains, à l’image de ce ballon gratté puis intelligemment transmis sur le début de l’action du premier essai des Français à Montevideo.

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