Quesada : « L’Italie ne peut pas jouer comme l’Angleterre ou l’Afrique du Sud »
Nommé sélectionneur de l’Italie avant même la Coupe du Monde 2023, en charge des Azzurri depuis le début de l’année 2024, Gonzalo Quesada a conduit les Transalpins au meilleur Tournoi des Six Nations de leur histoire.
S’ils n’ont terminé que 5es de l’édition 2024, ils ont présenté pour la première fois un ratio victoires/défaites à l’équilibre : deux succès, deux revers, un nul. Et encore, on se souvient tous de la pénalité de Paolo Garbisi sur le poteau, à l’ultime seconde du match face aux Bleus, enlevant des mains italiennes une victoire retentissante sur le sol français (13-13).
Des résultats enthousiasmants alors que l’Italie avait touché le fond quelques mois plus tôt lors de la Coupe du Monde. Deux défaites humiliantes (96-17 contre la Nouvelle-Zélande, 60-7 face à la France) étaient venues clôturer de la pire des façons la phase de poule des Italiens, alors qu’ils espéraient montrer sur la scène planétaire leurs récents progrès.
C’est sur ces cendres encore chaudes qu’est arrivé Gonzalo Quesada. L’ancien entraîneur du Stade Français a vite fait le même constat que ces prédécesseurs, et notamment le kiwi Kieran Crowley qui le répétait à longueur d’interview durant le dernier Mondial : l’Italie manque de puissance pour rivaliser sur la longueur avec les meilleurs.
« Si on veut être compétitif, il faut prendre des risques, d’autant plus quand on a une équipe plus légère, sans trop de puissance », jugeait samedi l’Argentin sur le plateau de Scrum, l’émission consacrée au rugby sur ESPN Argentina.
« L’Italie ne peut pas jouer comme l’Angleterre ou l’Afrique du Sud, rendre le ballon et défendre.
« Avec les armes dont nous disposons, ce ne serait pas malin. C’est pourquoi on doit essayer de jouer un rugby de meilleure qualité. »
D’après lui, le salut italien passera donc par le jeu. A la manière de ce qu’il avait bâti au Stade Français (2013-2017 puis 2020-2023) et avec la défunte franchise argentine des Jaguares (2018-2020), le technicien Quesada préfère tenir le ballon que courir après, prône du mouvement, soigne les sorties de camp.
Il aime faire participer ses joueurs à la réflexion, use d’un management collaboratif, et s’attelle à instaurer un climat de confiance. Car l’urgence, estime-t-il, est aussi de gagner des matchs.
« En premier lieu, l’Italie doit devenir une équipe performante. On ne peut perdre les matchs qu’on joue systématiquement. Quand on regarde les statistiques et le nombre de victoires italiennes dans le Tournoi des Six Nations ces dernières années, il y en a très peu ».
De quoi se renier un peu ?
« A mon arrivée, j’ai dit aux joueurs que je n’étais pas là pour leur faire jouer un rugby agréable, mais pour être capable de rivaliser avec les autres. On est conscients que sur plusieurs matchs, les statistiques sont en notre défaveur, mais on va quand même se battre. »
Des mots à traduire en action lors de la tournée d’été de l’Italie dans le Pacifique, puis en Europe pour les Automn Nations Series 2024.
Le programme à venir de l’Italie en 2024
- Samoa – Italie, le 5 juillet à Apia
- Tonga – Italie, le 12 juillet à Nuku-Alofa
- Japon – Italie, le 21 juillet à Sapporo
- Italie – Argentine, le 9 novembre (lieu à définir)
- Italie – Géorgie, le 17 novembre (lieu à définir)
- Italie – Nouvelle-Zélande, le 23 novembre (lieu à définir)