Édition du Nord

Select Edition

Nord Nord
Sud Sud
Mondial Mondial
Nouvelle Zélande Nouvelle Zélande
France France

Réformer le principe des remplacements : les clés pour comprendre le débat

Manie Libbok (Afrique du Sud) sur le banc après avoir été remplacé en première période lors du match de la Coupe du Monde de Rugby France 2023 entre l'Angleterre et l'Afrique du Sud au Stade de France le 21 octobre 2023 à Paris, France. (Photo par Paul Harding/Getty Images)

Le débat a été lancé par le futur ex-président de World Rugby, Bill Beaumont. Dans une interview au Times parue le 11 octobre, il a déclaré : « Je pense que nous accordons trop de remplacements. Je ne sais pas si je regarde avec des œillères, mais autrefois, le match s’ouvrait toujours dans les 20 dernières minutes, et les matchs se gagnaient souvent dans les 20 dernières minutes ».

ADVERTISEMENT

Certains y vont vu une allusion à la stratégie de « Bomb Squad » que le mastermind des Springboks Rassie Erasmus mène depuis 2018 : de faire sortir son banc à 6-2, voire à 7-1 avec Jacques Nienaber, en une fois pour renverser un match.

Une stratégie du reste payante qu’a même tenté le 20 octobre dernier Yannick Bru avec l’UBB. En bien mauvaise posture face à la Rochelle (menés 25-3 à la pause), les Bordelais ont « sauvé » leur seconde période en faisant rentrer le banc massivement dès la 46e pour ne s’incliner que 32-22.

Imposer les remplacements pour les blessures

En clair, sous l’impulsion de Rassie Erasmus, le banc a pris une importance stratégique, obligeant à considérer une équipe de 23 joueurs plutôt que les 15 seuls titulaires. Cette vision a été quelque part relayée par Fabien Galthié et ce qu’il a plus pudiquement surnommé « les finisseurs ».

Video Spacer

Springbok Bomb Squad star RG Snyman on the difference between starting and playing off the bench

Springbok lock RG Snyman is ready to make the Springbok No.5 jersey his own over the next few weeks in the absence of Franco Mostert.

Video Spacer

Springbok Bomb Squad star RG Snyman on the difference between starting and playing off the bench

Springbok lock RG Snyman is ready to make the Springbok No.5 jersey his own over the next few weeks in the absence of Franco Mostert.

Jusqu’alors, le banc était prioritairement utilisé en cas de blessures ou de pépins quelconque. Pas nécessairement dans un esprit purement stratégique. Or, la tendance semble différente aujourd’hui.

Les joueurs de l'Irlande célèbrent la victoire avec les membres du banc et les remplaçants après avoir battu l'Afrique du Sud lors du match de la Coupe Monde de Rugby France 2023 entre l'Afrique du Sud et l'Irlande au Stade de France le 23 septembre 2023 à Paris, France. (Photo by Matthias Hangst/Getty Images)

« Le Bomb Squad est très efficace dans ce qu’ils font, et ils ont beaucoup de succès – ils ont gagné deux Coupes du monde. Je ne critiquerai pas du tout cela, car cela convient à leur rugby, mais peut-être que le Bomb Squad pourrait tenir un peu plus longtemps et aller un peu plus loin », estime Bill Beaumont, dont le mandat s’arrête le 14 novembre.

Wayne Smith : créer plus de fatigue

Wayne Smith, ancien entraîneur assistant des All Blacks (champions du monde 2011 et 2015), ancien stratège des Black Ferns (2022) et désormais en charge de la performance à New Zealand Rugby, pense également qu’il faudrait se pencher sur le nombre de remplacements sur un match.

« Il est question, au sein de World Rugby, d’essayer de créer plus de fatigue. Ils ont pris conscience du fait que nous devons changer », estime-t-il dans le New Zealand Herald du 23 octobre.

ADVERTISEMENT

Il note d’ailleurs au passage que « chaque fois qu’il y a eu des changements de règles du jeu ou de style de jeu, nous nous sommes réinventés plus vite que n’importe qui d’autre, donc tout changement qui se produira sera un avantage pour l’esprit pionnier de la Nouvelle-Zélande. »

Nigel Owens : faire une différence entre remplacement et substitution

Sauf que cet argument semble, au premier abord, aller au contraire des principes qui ont cours actuellement concernant le renforcement de la santé des joueurs.

Ciarán Frawley (Leinster) quitte le terrain alors que le remplaçant Ross Byrne se prépare à taper une transformation lors du match du United Rugby Championship entre le Connacht et le Leinster au Dexcom Stadium de Galway (Photo par Brendan Moran/Sportsfile via Getty Images).

« Il y a trop de remplacements dans un match. Peut-on les réduire de huit à cinq ou quatre ? », interroge l’ancien arbitre international Nigel Owens que l’on ne peut pas accuser de ne pas se préoccuper de la santé des joueurs.

Il opère une subtile distinction entre « replacements » et « substitutions » (en anglais), soit entre « remplacement » (sur une période longue) et « substitution » (sur une période plus courte).

ADVERTISEMENT

« Ainsi, vous ne pouvez entrer en jeu que lorsqu’un joueur est blessé ; vous ne pouvez pas entrer en jeu pour un remplacement tactique », explique-t-il.

« Je pense que ça sera bénéfique pour le rugby. Ça limitera tous ces changements et l’entrée en jeu massive de joueurs en seconde période. Il est possible de voir jusqu’à huit remplaçants entrer en jeu après la pause – soit plus de la moitié d’une nouvelle équipe – frais et en forme face à sept joueurs adverses qui sont sur le terrain depuis 60 minutes. Ils arrivent avec toute leur fraîcheur pour les 20 dernières minutes. »

World Rugby a décidé de ne pas poursuivre les essais, estimant que cela n’apporterait pas de réelle amélioration en matière de sécurité.


ADVERTISEMENT

LIVE

{{item.title}}

Trending on RugbyPass

Commentaires

0 Comments
Soyez le premier à commenter...

Inscrivez-vous gratuitement et dites-nous ce que vous en pensez vraiment !

Inscription gratuite
ADVERTISEMENT

Latest Features

Comments on RugbyPass

N
NB 1 hour ago
Bad blood swirls as the All Blacks head north

Come on, a loosely-linked collection of semi-anecdotes doesn't cut it JD.


Ppl feel friction and they look for something or someone outside themselves to blame. It's human nature.


There are pieces such as this written https://www.rugbypass.com/news/opinion-why-everyone-hates-leinster/ not because anyone hates Leinster or Ireland, or can prove they are hate-worthy, but simply because ppl hate a long run of success. I have no doubt it is the same with the Crusaders in NZ https://www.youtube.com/watch?v=qCQ7n2o6TBw .


Nothing to do with personalities or some kind of individual or collective arrogance. Having been around Leinster for a few years I cannot think of any I would describe as arrogant. And Leo Cullen is one of the most genuinely sincere men you could ever hope to meet. The team is built in his image.


So try not to drink the kool-aid so readily, you're better than that.😉

298 Go to comments
R
RedWarrior 2 hours ago
Cautious Robertson 'has to produce wins more than next generation players'

"that is the ultimate form of respect around here"....around where?


There is respect as rugby opponents and respect and humility around opponents. World Rugby and every Union epouses a principle of respect around opponents. It is defined in rugby regulations around the world. They are not talking about respect for their rugby abilities, they are talking about human respect, understanding that when the match is over you shake hands, respect is shown and on pitch rivalries cease.


What matches do those statistics represent? I don't see statistics for Jonny Sexton so not the RWC?


SA were clearly physically and emotionally fatigued after the titanic win over France. Everyone saw it against England where they were outplayed and vulnerable to elimination.

SA beat NZ by 35-7 just before the RWC. But in the final they could only manage 12 points and none in the second match against 14 men. The SA camp had talked about fatigue before the match and setting up in a way to mitigate. That was the nature of the draw. England were the 5th team but with one big performance in them and had prepared to unleash that game in the semi.


Honestly watching NZ against Ireland my impression from the start was pressure and that bad feeling. We would have beaten a better team on the day. NZ had prepared well for Ireland as you say but crucially 3 weeks out they knew their QF opponent. Ireland still had to prepare for Scotland. I think they will learn lessons there too. Ireland should have treated that couple of games as one ie you must win those two in a row. Instead the focused on one week at a time which was not enough.

107 Go to comments
LONG READ
LONG READ Recalled stars and in-form exiles give Wales autumn upgrade Recalled stars and in-form exiles give Wales autumn upgrade
Search