Rugby Australia baisse la hauteur du plaquage dans le rugby amateur
Rugby Australia (RA) a confirmé ce 1er décembre son intention de mettre en œuvre un nouvel essai visant à abaisser la hauteur légale des plaquages dans le rugby au-dessous du sternum à partir du mois de février.
L’essai est essentiellement destiné à réduire le risque de contact tête contre tête et tête contre épaule entre les porteurs de ballon et les plaqueurs. Selon des recherches approfondies menées par World Rugby, le risque de commotion cérébrale est plus de quatre fois supérieur lorsque la tête du plaqueur se trouve au-dessus du sternum du porteur de balle.
Mise en place en février
La nouvelle règle (9.13) stipule que le plaquage dangereux inclut, sans s’y limiter, le plaquage ou la tentative de plaquage d’un adversaire au-dessus de la ligne du sternum.
Il sera demandé aux officiels de match de mettre davantage l’accent sur la règle existante qui empêche le porteur du ballon de « plonger » dans un plaquage et de se placer, et éventuellement de placer le défenseur, dans une position dangereuse pour le contact.
La nouvelle règle ne modifiera pas la capacité d’un joueur attaquant à effectuer un « pick-and-go », où le porteur du ballon commence et continue généralement le corps baissé. Le défenseur sera toujours tenu d’éviter tout contact avec la tête et le cou du porteur du ballon, comme le stipule le Processus pour Contact avec la tête de World Rugby.
L’expérimentation qui va durer deux ans fait suite à l’annonce par Rugby Australia de son soutien à la recherche initiée par World Rugby au niveau mondial en mars dernier, et s’appliquera à tous les échelons du rugby (excepté en Super Rugby) lorsqu’elle sera mise en place en février.
Elle fait suite à plus de six années de recherche qui ont déjà abouti à des essais d’abaissement de la hauteur des plaquages dans des pays tels que la France, l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Irlande, le Pays de Galles et l’Écosse.
En France : 64% de contacts tête contre tête en moins
Les données préliminaires recueillies en Afrique du Sud ont montré une réduction de 30 % des commotions cérébrales, tandis que la France a enregistré une réduction de 64 % des contacts tête contre tête, tout en enregistrant une augmentation de 14 % de la participation par rapport aux niveaux antérieurs au Covid.
Ce changement de règle s’appliquera à toutes les compétitions de niveau inférieur au Super Rugby qui débuteront à partir du 10 février 2024 et jusqu’à la fin de l’année 2025.
« Les recherches menées dans le monde entier ont clairement identifié la sécurité comme le problème numéro un qui empêche les supporters et les joueurs potentiels de pratiquer le rugby », estime Phil Waugh, le directeur général de Rugby Australia dans un communiqué.
La sécurité : un frein à la participation
« Il est évidemment impossible d’éliminer tous les risques dans le rugby, mais nous croyons fermement que la sensibilisation à des techniques de plaquage plus sûres et la réduction du risque de contact avec la tête et de commotion cérébrale conduiront à un rugby encore plus sûr. Je suis convaincu que nos joueurs et nos entraîneurs, à tous les niveaux du rugby, continueront à travailler sur des techniques de plaquage sûres et efficaces.
« C’est dans l’intérêt du rugby, mais il y aura peut-être une période d’adaptation pour les joueurs et les officiels de match, et je demande à toutes les parties de faire preuve de patience et de respect dans cette initiative.
« Dans l’essai mené en France, on a constaté une augmentation significative des pénalités au cours de la première année de la période d’essai, suivie d’une baisse substantielle de ces chiffres au cours des deux années qui ont suivi, à mesure que les joueurs et les officiels s’adaptaient aux nouvelles mesures.
« Nous continuerons à veiller à ce que toute décision susceptible d’avoir un impact sur le rugby soit motivée par des recherches et des preuves qui donnent la priorité à la sécurité des joueurs. »
La zone verte : entre le sternum et les hanches
Le directeur général en charge du rugby amateur à Rugby Australia, Michael Procajlo, indique que la décision d’abaisser la hauteur du plaquage a fait l’objet d’une consultation avec les parties prenantes du jeu.
« La zone verte englobe le torse du porteur du ballon, du sternum aux hanches – c’est la zone la plus sûre pour le plaquage. Statistiquement, il y a un peu plus de risques lorsque le plaquage se fait en dessous des hanches – c’est pourquoi la zone verte devient orange. Toutefois, le risque le plus élevé est présent lorsque les plaquages se situent au-dessus de la ligne du sternum et qu’il y a un risque plus élevé de contact tête contre tête ou tête contre épaule. »