Rugby Australia réclame toujours 1 million $AUD à la France
Rugby Australia tente toujours de récupérer plus d’un million de dollars (602 000 €) auprès de la Fédération Française de Rugby (FFR) suite au match de préparation de la Coupe du Monde des Wallabies contre la France en août.
Organisateur de la prochaine Coupe du Monde de Rugby en 2027, le rugby australien connaît actuellement des mois pour le moins difficiles suite à l’échec de l’Australie à la Coupe du monde, à la démission du sélectionneur des Wallabies Eddie Jones et au départ du président Hamish McLennan.
Aujourd’hui, la fédération australienne de rugby est confrontée à la possibilité d’une perte financière colossale inattendue.
Pas de trace écrite
McLennan avait rencontré le président du rugby français de l’époque Bernard Laporte en 2021 pour discuter de la tenue d’un match de préparation à la Coupe du Monde entre l’Australie et la France à Paris.
Laporte aurait assuré à McLennan que la FFR verserait à Rugby Australia une prime de match d’environ 1,7 million de dollars australiens (un million d’euros) pour le match au Stade de France, qui s’est finalement tenu le 27 août de cette année. Toutefois, cet accord n’a pas fait l’objet d’un contrat écrit.
Depuis, Laporte a démissionné de son poste de président de la FFR en janvier après avoir été reconnu coupable de corruption et trafic d’influence. Il a été condamné à une peine de prison avec sursis.
Grill avait proposé de leur verser 50% des recettes
Le nouveau président de la FFR, Florian Grill, nommé en juillet, avait déclaré au Midi Olympique quelques jours avant le match d’août que les fédérations n’avaient qu’un « accord oral » sur la prime de match.
« Sur la foi des propos des dirigeants australiens, nous avons découvert un accord oral pour une somme de l’ordre d’un million d’euros ou un peu moins », avait-il reconnu.
« La fédération australienne nous a donc écrit pour percevoir cette somme, plus un pourcentage sur les droits TV. D’abord, nous leur avons dit que, pour ce qui était des droits TV, cela relevait de la compétence du Comité du Tournoi des 6 Nations, organisateur des “Summer Nations Séries 2023”. Ensuite, nous leur avons rappelé que nous les aidions sur le plan logistique pour leur séjour en France. Et puis, nous leur avons proposé de leur verser 50 % des recettes au-delà des 65 000 places budgétées. »
L’Australie aurait touché six fois moins que réclamé
McLennan et les responsables de la fédération australienne avaient compris qu’ils recevraient le montant total, mais ils ont été étonnés lorsque, selon le Sydney Morning Herald dans son édition du 26 novembre qui s’est appuyé sur « plusieurs sources ayant connaissance de la situation et s’exprimant sous le couvert de l’anonymat », la FFR a payé moins de 100 000 dollars en compensation du match.
Selon le SMH, Rugby Australia n’a pas voulu confirmer le montant exact que l’instance dirigeante a reçu de la FFR, mais elle a indiqué qu’elle était en négociation pour récupérer autant d’argent que possible.
« Nos discussions avec la FFR se poursuivent à ce sujet – ce n’est pas finalisé », a déclaré Phil Waugh, directeur général de Rugby Australia, dans un communiqué.
« Lorsqu’une nouvelle hiérarchie se met en place, comme c’est le cas à la FFR, il est parfois nécessaire de renouer le dialogue, ce que nous avons fait. Nous travaillons de manière constructive avec la nouvelle direction de la FFR pour finaliser le montant des droits de matchs avant la Coupe du Monde de Rugby.
« Le nouveau président de la FFR, M. Florian Grill, s’est fortement impliqué dans ces discussions – nous sommes impatients de finaliser le paiement et de poursuivre notre solide relation avec la FFR. »
Sans document, rien ne sera versé
De son côté, Florian Grill reste sur sa position. « Je n’ai aucune trace écrite de rien, je n’ai pas d’accord écrit. Donc, si on ne me présente rien, je n’ai aucune raison de payer. Comment est-ce que je le justifie, comptablement ? Verser le moindre sou, sans aucune trace écrite…», a-t-il déclaré à l’AFP à ce sujet.
« Je veux bien honorer la signature de la Fédération Française de Rugby mais encore faut-il qu’il y ait des documents. La situation n’a pas changé, je rends des comptes à un comité directeur, à une assemblée générale…
« Il faut être sérieux. On ne peut pas travailler sans aucun écrit et sur la base de propos qui nous sont rapportés comme des accords oraux et qui n’ont aucune trace sérieuse. Personne ne m’a présenté de document. »