Selon cet ancien Springbok, la France ne gagnera pas la Coupe du Monde 2027
Ne pas envoyer les meilleurs joueurs en tournée pourrait coûter cher à l’équipe de France lors du prochain Mondial, juge Hanyani Shimange.
La France a beau avoir terminé les Autumn Nations Series invaincue, avec une victoire sur la Nouvelle-Zélande au passage, cela ne suffit pas à en faire une favorite pour la prochaine Coupe du Monde.
À écouter l’ancien pilier sud-Africain Hanyani Shimange, la décision de ne pas amener ses meilleurs joueurs en tournée d’été constitue un frein trop grand, en inadéquation avec des ambitions mondiales.
On le sait, l’an prochain le sélectionneur Fabien Galthié ne compte pas emmener ses joueurs « premium » en Nouvelle-Zélande pour une série de trois tests face aux All Blacks. À la manière de ce qu’il a fait cet été en Argentine (une victoire partout) ou les années précédentes depuis sa prise de pouvoir en 2020.
Étant donné la longueur et l’intensité du Top 14, la France est en effet contrainte de laisser ses meilleurs éléments au garage durant l’été. Mais cela pourrait bien empêcher les Bleus de « se sentir à l’aise loin de chez eux », selon Shimange, et réduire à néant leurs espoirs de soulever la Coupe Webb-Ellis.
Évidemment, ce n’était pas un problème l’an dernier avec la Coupe du Monde à la maison. Mais l’occasion a été manquée et maintenant se profile un tournoi planétaire sur le sol australien en 2027.
Invité du podcast Boks Office hébergé sur RugbyPass TV, l’ancien Bok (neuf capes) s’est interrogé sur le sens de cette politique typiquement française.
« Ce que fait la France, ça me semble bizarre. C’est une manière d’aborder les tournées qui ne me réjouit pas. Ils veulent envoyer leur équipe B en Nouvelle-Zélande. Selon moi, ils en paieront le prix au moment de la Coupe du Monde », a-t-il estimé
Contre l’Argentine, « ils ont produit 20 minutes de rugby », juge Burger
« Aussi bons soient-ils chez eux, ils ont battu la Nouvelle-Zélande, l’Argentine, mais si ces mecs ne se mettent pas en situation inconfortable loin de chez eux, je ne suis pas sûr que ça marchera pendant la Coupe du Monde. »
Présent également sur ce podcast, Schalk Burger a concédé que beaucoup de choses lui plaisaient dans le rugby français actuel. Mais l’ancien flanker a également pointé du doigt la manière de jouer des Français, « in the pockets ».
Cela signifie qu’ils envoient un gros porteur créer une brèche dans la ligne de défense. Ce dernier se retrouve dans l’espace derrière la ligne défensive, « dans la poche », avec des défenseurs proches de lui. Cela pourrait ne pas toujours suffire, juge Burger.
« C’est une équipe de qualité », a commencé Burger. « Ce week-end, l’Argentine a dominé les stats sur les courses avec ballon, elle a eu la possession, en général l’occupation c’est du 50/50 contre eux. Mais ils [les Bleus, NDLR] ont une certaine puissance de feu quand ils entrent dans tes 22.
« Pour moi, le premier essai est typique de ce qu’ils font : un ballon vers l’arrière pour Dupont, des avants qui restent sur la ligne d’avantage et ils marquent en deux ou trois phases de jeu. »
« Ils produisent beaucoup de joueurs, un peu comme en Afrique du Sud où de nouveaux joueurs émergent et ils sont déjà de classe mondiale.
« Ils visent ces « pockets ». Ils ne peuvent pas garder ce tempo pendant 80 minutes. Ce week-end, ils ont produit 20 minutes de rugby et ça a suffi à dominer les Argentins. »
Mais pas forcément les toutes meilleures équipes, selon les deux anciens Springboks.
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.
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