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Sharyn Williams : une seule sélection avec l’Australie et un record pour 30 ans

Sharyn Williams in 1994

Son nom ne dit peut-être rien au grand public. Et pourtant, Sharyn Williams a vécu une histoire incroyable qui mérite d’être racontée. Pendant près de trente ans, elle a détenu le record de la plus jeune joueuse de rugby international d’Australie. Son record a été battu le 17 mai dernier par Caitlyn Halse, arrière des Waratahs, qui a vécu sa toute première cape contre les Etats-Unis à Melbourne.

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Lorsqu’elle fut sélectionnée la première fois parmi les Wallaroos, Sharyn Williams avait 18 ans, 1 mois et 13 jours. C’était le 2 septembre 1994 contre la Nouvelle-Zélande à Sydney.

Caitlyn Halse, elle, avait 17 ans, 7 mois et 28 jours lorsque la nouvelle sélectionneure des Wallaroos Jo Yapp a décidé de lui faire confiance pour cette rencontre du Pacific Four Nations. Si Caitlyn a patiemment monté les échelons et préparé son ascension mûrement réfléchie pendant de longues années, c’est un peu les hasards de la vie qui ont fait entrer Sharyn Williams dans l’histoire.

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Championne de Touch Football

Originaire de la région de Brisbane, elle vivait sur Queen Street à Cleveland, sur Moreton Bay. C’est sa prof de Touch Football, Charly Beitzel, de 15 ans sont aînée, qui lui a fait découvrir le rugby en l’emmenant sur un tournoi, elle et d’autres joueuses.

« Si je me souviens bien, la première fois c’était en marge d’un tournoi de tennis », raconte-t-elle à RugbyPass. À cette époque-là, je jouais beaucoup au Touch Football, ce qui m’a conduit à découvrir le rugby à XV.

« Cette année-là a été vraiment géniale pour moi. C’était une période incroyable parce que, à l’époque, le rugby à XV était bien soutenu, contrairement au Touch Football, ce qui rendait l’expérience très intéressante.

« On nous a donné deux paires de crampons et nous avions nos tenues. C’était vraiment une époque formidable.

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« Bon, je reconnais que je n’étais pas la meilleure plaqueuse. Mon surnom, c’était ‘shoulders’ (épaules, ndlr) parce que je n’en avais pas justement et j’étais pas très douée au plaquage. Je crois que c’est Selena Worsley qui m’a appelée comme ça.

« C’était un sport de contact et j’avais le cœur qui battait très fort. A chaque fois que j’avais le ballon j’avais peur d’être plaquée, alors je courais aussi vite que je pouvais. »

Un an de rugby avant d’être sélectionnée

Malgré ses craintes et peu à l’aise avec le code, Sharyn Williams va quand même être retenue dans la toute première équipe internationale féminine de rugby à XV d’Australie, connue alors sous le nom des Wallaroos.

« A ce moment-là, je faisais partie de l’équipe de Touch Football d’Australie. C’était ma passion, mon sport principal et on venait de jouer en Coupe du Monde ; j’ai dû jouer une cinquantaine de matchs internationaux.

« Et puis j’ai essayé le rugby pendant un an au Souths, à Brisbane, et le coach nous a sélectionnées, moi et d’autres, pour le premier match des Wallaroos. » Tout juste un an auparavant avait été créée la Australian Women’s Rugby Union (AWRU).

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Dans la toute première équipe, Sharyn est positionnée à l’aile et retrouve Charly Beitzel (ailière comme elle), ainsi que sa copine Selena Worsley (née en 1975, épouse Tranter) qui comptera 24 sélections comme troisième-ligne, participant à trois Coupes du Monde de Rugby en 1998, 2002 et 2006. Sharyn n’ira pas aussi loin.

Ses 10 minutes les plus longues contre les Black Ferns

Arrive ce vendredi 2 septembre 1994 au North Sydney Oval. « Je m’en souviens très bien, j’étais terrifiée ! J’étais sur le banc la plupart du match et en face, c’était la Nouvelle-Zélande », raconte-t-elle. C’était alors le tout premier match de la Laurie O’Reilly Cup que l’Australie a inauguré par une sévère défaite 0-37.

« Elles étaient tellement douées et on avait des super joueuses aussi. On avait Helen Taylor (demi d’ouverture), Selena Worsley, Deena Louise Aiken (troisième-ligne)… Des joueuses superbes, mais la Nouvelle-Zélande était quand même un cran au-dessus, juste à voir comment elles jouaient. Elles étaient impressionnantes. Et moi j’étais là, sur le banc, et je me disais ‘Oh mon dieu… qu’est-ce qui va m’arriver si je rentre en jeu…’

« Il devait rester quatre minutes à jouer et l’entraîneur me demande de rentrer. Et moi j’étais comme ‘euh, non, non, ça va…’ Bon, il m’a poussée sur le terrain pour aller jouer. J’ai dû jouer pendant dix minutes. Et c’était les dix minutes les plus longues de ma vie. On n’arrêtait pas de défendre, pendant toute la rencontre c’était comme ça.

Il devait rester quatre minutes à jouer et l’entraîneur me demande de rentrer. Et moi j’étais comme ‘euh, non, non, ça va…’ Bon, il m’a poussée sur le terrain pour aller jouer. J’ai dû jouer pendant dix minutes. Et c’était les dix minutes les plus longues de ma vie.

« On n’arrivait pas à mettre en place notre jeu, on n’arrêtait pas de défendre. C’est vrai que ce que je préférais dans le rugby, c’était l’attaque. Mais la défense, c’était vraiment pas mon truc. J’avais pas les skills nécessaires. C’est pour ça que je laissais les plaquages à mes super partenaires !

« Vous savez, c’était au tout début de ce sport. On n’était que des joueuses de Touch Football et on apprenait le rugby. Je n’ai pas été très efficace, mais je suis très fière d’avoir joué ce premier match. »

Une évolution spectaculaire en trente ans

Après cette rencontre, Sharyn Williams n’a plus joué au rugby international. Vaccinée, elle a compris que ce n’était pas un sport pour elle. Pourtant, son nom reste associé à cette première rencontre et son record a tenu trente années.

« Je n’étais même pas au courant », rigole-t-elle. « C’est une amie qui l’a lu quelque part et qui m’a envoyé l’article. Je n’en avais aucune idée. »

Aujourd’hui, Sharyn, est devenue directrice financière de G8 Education, une société leader dans la prestation de services d’éducation et de soins pour la petite enfance en Australie. Elle vit sur la Gold Coast.

Elle confirme suivre toujours le rugby à XV féminin, même si elle préfère le format à XIII, comme la grande majorité des habitants de l’Australie. « J’adore voir les jeunes joueuses représenter leur pays. Au cours des trente dernières années elles ont gagné en force par leurs skills et leurs techniques.

« Cette évolution est très belle à voir. Elles sont si mobiles sur le terrain, surtout en Sevens. C’est super à regarder. Et en plus, le rugby féminin est encore plus populaire qu’avant, ce qui est génial. »

Quatre ans après cette toute première rencontre, les Wallaroos ont participé à leur première Coupe du Monde de Rugby Féminin en 1998 aux Pays-Bas, et ont terminé à la cinquième place. Depuis, l’équipe a participé à toutes les autres Coupes du Monde de Rugby Féminin, leur meilleur résultat étant une troisième place en 2010.

En 2029, l’Australie accueillera la 11e édition du tournoi mondial.

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J
JW 2 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

In another recent article I tried to argue for a few key concept changes for EPCR which I think could light the game up in the North.


First, I can't remember who pointed out the obvious elephant in the room (a SA'n poster?), it's a terrible time to play rugby in the NH, and especially your pinnacle tournament. It's been terrible watching with seemingly all the games I wanted to watch being in the dark, hardly able to see what was going on. The Aviva was the only stadium I saw that had lights that could handle the miserable rain. If the global appeal is there, they could do a lot better having day games.


They other primary idea I thuoght would benefit EPCR most, was more content. The Prem could do with it and the Top14 could do with something more important than their own league, so they aren't under so much pressure to sell games. The quality over quantity approach.


Trim it down to two 16 team EPCR competitions, and introduce a third for playing amongst the T2 sides, or the bottom clubs in each league should simply be working on being better during the EPCR.


Champions Cup is made up of league best 15 teams, + 1, the Challenge Cup winner. Without a reason not to, I'd distribute it evenly based on each leauge, dividing into thirds and rounded up, 6 URC 5 Top14 4 English. Each winner (all four) is #1 rank and I'd have a seeding round or two for the other 12 to determine their own brackets for 2nd, 3rd, and 4th. I'd then hold a 6 game pool, home and away, with consecutive of each for those games that involve SA'n teams. Preferrably I'd have a regional thing were all SA'n teams were in the same pool but that's a bit complex for this simple idea.


That pool round further finalises the seeding for knockout round of 16. So #1 pool has essentially duked it out for finals seeding already (better venue planning), and to see who they go up against 16, 15,etc etc. Actually I think I might prefer a single pool round for seeding, and introduce the home and away for Ro16, quarters, and semis (stuffs up venue hire). General idea to produce the most competitive matches possible until the random knockout phase, and fix the random lottery of which two teams get ranked higher after pool play, and also keep the system identical for the Challenge Cup so everthing is succinct. Top T2 side promoted from last year to make 16 in Challenge Cup

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J
JW 7 hours ago
Does South Africa have a future in European competition?

I had a look at the wiki article again, it's all terribly old data (not that I'd see reason for much change in the case of SA).

Number Of Clubs:

1526

Registered+Unregistered Players:

651146

Number of Referees:

3460

Pre-teen Male Players:

320842

Pre-teen Female Player:

4522

Teen Male Player:

199213

Teen Female Player:

4906

Senior Male Player:

113174

Senior Female Player:

8489

Total Male Player:

633229

Total Female Player:

17917


So looking for something new as were more concerned with adults specifically, so I had a look at their EOY Financial Review.

The total number of clubs remains consistent, with a marginal increase of 1% from 1,161 to 1,167. 8.1.

A comparative analysis of verified data for 2022 and 2023 highlights a marginal decline of 1% in the number of female players, declining from 6,801 to 6,723. Additionally, the total number of players demonstrates an 8% decrease, dropping from 96,172 to 88,828.

So 80k+ adult males (down from 113k), but I'm not really sure when youth are involved with SAn clubs, or if that data is for some reason not being referenced/included. 300k male students however (200k in old wiki data).


https://resources.world.rugby/worldrugby/document/2020/07/28/212ed9cf-cd61-4fa3-b9d4-9f0d5fb61116/P56-57-Participation-Map_v3.pdf has France at 250k registered but https://presse-europe1-fr.translate.goog/exclu-europe-1-le-top-10-des-sports-les-plus-pratiques-en-france-en-2022/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=en&_x_tr_pto=wapp has them back up at 300k registered.


The French number likely Students + Club, but everyone collects data different I reckon. In that WR pdf for instance a lot of the major nations have a heavily registered setup, were as a nation like England can penetrate into a lot more schools to run camps and include them in the reach of rugby. For instance the SARU release says only 29% of schools are reached by proper rugby programs, where as the 2million English number would be through a much much higer penetration I'd imagine. Which is thanks to schools having the ability to involve themselves in programs more than anything.


In any case, I don't think you need to be concerned with the numbers, whether they are 300 or 88k, there is obviously a big enough following for their pro scenes already to have enough quality players for a 10/12 team competition. They appear ibgger than France but I don't really by the lower English numbers going around.

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