Si les joueurs quittent l’Angleterre, tant pis, estime le patron de la RFU
Bill Sweeney, directeur général de la RFU, a confirmé que l’Angleterre n’avait pas changé sa position sur la sélection des joueurs évoluant à l’étranger. Il affirme au contraire que sélectionner des joueurs basés en Angleterre offre un « avantage en termes de performance ».
La Gallagher Premiership devrait voir certains de ses joueurs anglais les plus expérimentés passer au Top 14 et à la Pro D2 à la fin de la saison, mais Sweeney estime qu’il s’agit généralement de joueurs en fin de carrière et qui n’auraient de toute manière pas pu prétendre aux contrats hybrides proposés par l’équipe d’Angleterre.
Or il y a le cas de Jack Willis et Henry Arundell, s’il ne fallait citer qu’eux, deux joueurs qui ont été contraints de partir en France après la liquidation de leur club et qui se sont affrontés le week-end dernier entre Toulouse et le Racing 92 dans le cadre de la Champions Cup.
Ce sont deux joueurs sont au top de leur performance ou en approche. Mais le chef de la fédération anglaise pense que ce sont des cas isolés.
« Notre position actuelle sur la politique de sélection des joueurs basés en Angleterre reste la même », a-t-il défendu lors d’un point presse mardi 9 avril, en marge du lancement du programme d’héritage Impact ’25 de la Coupe du Monde de Rugby féminin 2025.
« Si vous regardez les joueurs que nous avons à l’étranger, ils ont sans doute pris une décision en fonction de là où en est leur carrière en Angleterre. Est-ce qu’ils étaient éligibles pour les contrats hybrides ? Est-ce qu’ils faisaient partie des cadres de l’équipe pour l’avenir ?
« S’ils sont arrivés à la conclusion que ce n’est pas le cas – et la plupart d’entre eux ont eu des discussions avec Steve [Borthwick] de toute façon – c’est en partie un choix de style de vie, autant que n’importe quoi d’autre. Certains des joueurs qui sont partis ne l’ont pas fait pour gagner plus d’argent. Ils arrivent à la fin de leur carrière professionnelle ; ils veulent passer trois ou quatre ans en France et vivre une expérience différente avec leur famille ou peut-être, dans certains cas, pour des raisons financières.
« Si vous regardez le nombre de joueurs qui partent à l’étranger, ça n’a pas vraiment d’impact sur la réserve des joueurs anglais. Il y en a peut-être un ou deux que nous préférerions avoir ici. La rumeur veut d’ailleurs que Joe Marchant revienne en Premiership cette année, donc de notre point de vue, ça ne nous pose pas de problème.
« Nous pensons qu’il y a même un avantage en termes de performances à avoir ces joueurs dans leur propre pays. La Nouvelle-Zélande le fait – je sais qu’il y a eu des discussions sur la question de savoir si elle devrait toujours le faire à l’avenir – la France le fait, l’Irlande le fait. L’exception évidente est l’Afrique du Sud, qui ne le fait pas et qui a remporté les deux dernières Coupes du monde. En l’état actuel des choses, nous nous en tenons donc à cette règle. »
Le prochain départ attendu depuis l’Angleterre vers la France à la fin de la saison est celui de l’ancien capitaine Owen Farrell, qui rejoindra le Racing 92 en provenance des Saracens.
Bien que le demi d’ouverture ait maintenant 32 ans, il aurait fait partie des plans de Steve Borthwick s’il avait choisi de rester en Angleterre, mais d’autres facteurs l’ont poussé vers le Top 14, principalement le traitement que lui ont réservé ses propres supporters lors de la Coupe du monde de l’année dernière.