Avec Gatland, les « Dragons » gallois cherchent un nouveau souffle
Avec douze défaites d’affilée, le pays de Galles aborde le Tournoi des Six Nations avec un boulet au pied, mais Warren Gatland et son staff aiment se voir en géant endormi prêt à rallumer la flamme, dès vendredi dans l’arène du Stade de France.
Le XV du Poireau s’est retrouvé déplumé après le Mondial 2023 et la fin de carrière internationale de nombreux cadres, et il l’a payé cher en enchaînant douze revers de suite, dont cinq durant le dernier Tournoi.
« Le rugby international est un milieu brutal et si vous n’êtes pas tout de suite à la hauteur, c’est difficile. Ces garçons ont besoin de temps, mais le temps n’attend personne au niveau international », résume le néo-retraité de la sélection, Georges North, dans un entretien à l’AFP.
Dans le groupe actuel, cependant, « il y a un peu plus d’équilibre qu’avant » entre jeunes pousses et vieux briscards, ajoute le joueur de Provence Rugby (Pro D2) du haut de ses 121 sélections.
Absents plusieurs mois en 2024, les expérimentés Josh Adams (60e sélection vendredi) et Liam ‘Sanjay’ Williams (93e sélection) défieront les Français aux côtés de Dafydd Jenkins (20e sélection), le deuxième ligne de 22 ans qui était capitaine lors du dernier Tournoi.
Pour redresser la barre, « j’ai une grande confiance en ‘Gats’, même si mon avis est peut-être biaisé puisque j’ai travaillé de nombreuses années avec lui », ajoute North, devenu une légende du rugby gallois après ses débuts en 2010 sous Gatland.
Le Néo-Zélandais de 61 ans reste celui qui a emmené les Gallois au sommet durant un premier mandat (2007-2019) riche de quatre titres des Six Nations, dont trois Grands Chelems, et deux demi-finales de Coupe du Monde, en 2011 et 2019.
« Comme dans Gladiator »
Cette légitimité forgée sur le long terme l’a sauvé après la série cataclysmique de douze défaites, inédite depuis 1937 pour le XV du Poireau.
Son licenciement a été envisagé par la fédération qui, finalement, lui a accordé un sursis au mois de décembre. « Il y a un défi difficile à relever, mais Warren est plus que prêt à le faire. Nous pensons également qu’il est à la hauteur », a tranché Abi Tierney, la directrice générale.
Lui feint d’ignorer la pression pesant sur ses épaules avant le Tournoi. « Il n’y a aucune attente à notre égard », d’ailleurs « tout le monde a fait une croix sur nous », a-t-il lancé durant la présentation officielle du Tournoi, la semaine dernière à Rome.
« Là où il est bon, et c’était vraiment le cas quand j’étais joueur, c’est dans le discours qu’il construit lorsqu’on est dos au mur », a assuré lundi Adam Jones, ex-pilier emblématique de la sélection, recruté comme consultant pour la mêlée durant le Tournoi. « Il soude les joueurs et les équipes en très peu de temps et obtient des résultats. Il est exceptionnel dans ce domaine. »
Devant les médias, l’imposant barbu aux cheveux bouclés n’a pas eu peur de l’affirmer : même face à la France d’Antoine Dupont, un des favoris pour le titre, les Gallois sont capables de « faire du bon travail », alors le monde entier « pense que nous allons nous faire écraser. »
La « clé » sera, selon lui, de combattre férocement pour espérer réduire le Stade de France au silence. « Un peu comme dans Gladiator », dit-il en citant le péplum de Ridley Scott, « quand Oliver Reed s’adresse à Russell Crowe (‘gagne la foule, Maximus, et tu auras la liberté’, ndlr). Si nous parvenons à les faire taire, nous aurons gagné la moitié de la bataille. »
Il y en aura ensuite une autre au Stadio Olimpico de Rome, le 8 février. Où il sera peut-être plus facile de regoûter à la victoire, 490 jours après la dernière, contre la Géorgie au Mondial.
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