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Siya Kolisi a raison : il faut se méfier des Springbok Women

Les joueuses sud-africaines chantent leur hymne national avant le match WXV 2 2024 entre l'Afrique du Sud et l'Italie à l'Athlone Stadium, le 12 octobre 2024, au Cap, en Afrique du Sud. (Photo de Johan Rynners - World Rugby/World Rugby via Getty Images)

Soyons francs, les Springbok Women sud-africaines ont été nulles pendant la quasi-totalité de leur histoire.

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Inutile de tourner autour du pot. Les faits parlent d’eux-mêmes. Actuellement classées 12e au classement mondial féminin de World Rugby, elles n’ont jamais dépassé la 10e place et ne l’ont pas fait depuis 2011.

Elles n’ont jamais passé la phase de poule d’une Coupe du Monde de Rugby féminine et affichent un maigre bilan de trois victoires et 15 défaites en quatre participations, ainsi qu’une différence de points de -590. Elles n’ont même pas pris la peine de s’inscrire à l’édition 2017.

Une équipe négligée et peu considérée

En 24 matchs contre l’Angleterre, la France, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Italie, l’Irlande, les Fidji et le Canada, elles n’ont pas enregistré la moindre victoire.

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Springbok Women’s captain Nolusindiso Booi on her journey to the top | Rugby World Cup 2021

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Bien sûr, ce n’est pas la faute des joueuses et des entraîneurs, qui ont longtemps lutté sans reconnaissance ni soutien tout au long de leur histoire. Souvent négligées, elles ont donné le meilleur d’elles-mêmes dans des conditions difficiles, sans bénéficier de l’appui indispensable de ceux qui détiennent les clés du pouvoir.


Personne ne peut nier que le rugby penche de manière disproportionnée vers le jeu masculin dans le monde entier, mais ce déséquilibre n’est nulle part aussi flagrant qu’en Afrique du Sud.

Quatre victoires masculines en Coupe du monde suffisent à ériger des monuments dans ce pays. Les joueurs sont vénérés comme des demi-dieux, tandis que les entraîneurs sont perçus comme de véritables gourous. Les légendes, faites d’épreuves et de combats, se mêlent aux exploits héroïques réalisés sur le terrain.

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Cette épopée a même inspiré une superproduction hollywoodienne, en plus de dizaines de documentaires et de livres célébrant cette institution sportive impressionnante. Pourtant, pendant ce temps, le rugby féminin n’a guère occupé l’esprit de la majorité des supporters, restant largement en marge de cette reconnaissance.

Reléguées à un statut de seconde zone

D’autres pays se débrouillent beaucoup mieux à ce sujet. Les leaders du rugby féminin sont la Nouvelle-Zélande, avec ses six titres en Coupe du monde, et l’Angleterre, avec son championnat national semi-professionnel et sa série actuelle de domination.

Mais des équipes un peu moins performantes ont aussi réussi à trouver un équilibre. Les Françaises continuent à être compétitives, tandis que les équipes féminines des États-Unis, du Canada et de l’Espagne sont souvent plus performantes que leurs homologues masculins.

Mais si le rugby est véritablement une religion en Afrique du Sud, comme le proclament souvent ses fervents adeptes, pourquoi la moitié de la population a-t-elle été reléguée à un statut de seconde zone ? Dans un pays où la violence domestique est endémique et où les statistiques sur les viols sont effrayantes, une explication évidente réside dans la culture même du pays.

Victimes du sexisme

De nombreuses Springboks féminines évoquent l’ignorance dans laquelle elles se trouvaient au début de leur carrière de joueuse. « Je ne savais pas que les filles pouvaient jouer au rugby », m’a récemment confié Tayla Kinsey, la demie de mêlée des Boks, en évoquant son enfance.

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C’est du sexisme, tout simplement. En Afrique du Sud, les hommes qui pratiquent des sports d’hiver comme le hockey sont souvent qualifiés d’efféminés. Manger de grandes quantités de viande, boire des litres de bière, parler fort et sans détour, frapper avec force et soulever des poids sont des qualités valorisées dans de nombreuses cultures. Mais ceux qui ont passé du temps en Afrique du Sud ou ailleurs savent bien que les Mzansi abordent ces choses de manière un peu différente.

Cela n’explique toutefois qu’en partie pourquoi le rugby féminin en Afrique du Sud a stagné alors que le rugby masculin a prospéré. La vérité est que les féminines ont toujours été cruellement sous-financées, sous-dotées. Les principaux acteurs, sponsors et même l’instance dirigeante ont traité le rugby féminin comme une quantité négligeable. Les hommes en costume qui dirigent l’organisation ont souvent négligé de considérer sérieusement le développement du rugby féminin.

Un changement en cours

Les choses évoluent et grâce à cette dynamique, l’Afrique du Sud pourrait bientôt dominer le sport, tant chez les hommes que chez les femmes. Les Springboks Women constituent une force en pleine ascension.

C’est peut-être une exagération de le dire, compte tenu de leur récente performance lors du WXV 2 début octobre. Après une victoire serrée (31-24) contre le Japon, elles ont subi deux défaites face à l’Australie (33-26) et à l’Italie (23-19). Elles ont terminé à la quatrième place de leur groupe de six équipes, alors qu’elles étaient classées troisièmes l’année précédente. Peut-on vraiment considérer cela comme un signe de progrès ?

Comme souvent dans le sport, la réponse se trouve au-delà des simples résultats et nécessite une perspective plus large. Le tournoi a eu lieu en Afrique du Sud, avec des matchs au Cap, au DHL Stadium, où jouent l’équipe masculine et les Stormers, ainsi qu’à l’Athlone Sports Stadium.

Siya Kolisi était presque toujours là pour soutenir ses compatriotes, même en portant un maillot plutôt conçu pour les femmes. Bien que le plus grand maillot disponible fût encore trop petit pour lui, il a tout de même réussi à l’enfiler sur son imposante carrure. Plus tard, il a participé à un podcast sur le rugby féminin pour renforcer son soutien à cette cause.

Kolisi et Erasmus, premiers supporters

La personnalité la plus importante du rugby, et probablement le joueur le plus influent au-delà des frontières en 153 ans d’histoire de ce sport, a apporté son soutien à un projet en plein essor. Kolisi n’est pas le seul à le faire.

Les Springbok Women ont également été identifiées par Rassie Erasmus comme une composante cruciale de l’organisation qui doit être améliorée. Il a déclaré en mars 2022 qu’il était nécessaire d’enseigner et de soutenir le rugby d’un point de vue féminin.

« Nous aurons un système compétitif, tôt ou tard, mais nous sommes aussi réalistes et savons qu’il ne sera pas possible de faire des miracles », a-t-il clamé.

Lynne Cantwell, entraîneure respectée et joueuse irlandaise à la retraite, a été recrutée en tant que responsable de la haute performance. L’année dernière, les Bulls Daisies sont devenues la première équipe féminine entièrement professionnelle d’Afrique du Sud, permettant aux joueuses de se concentrer uniquement sur le rugby.

Bomb squad féminine

Il y a deux mois, Swys de Bruin, ancien entraîneur de l’équipe masculine des Lions et assistant de l’équipe masculine des Springboks, a été désigné comme entraîneur de l’équipe féminine. Son impact a été immédiat, avec des améliorations notables sur les sorties de leurs 22, la conquête, l’animation offensive et les lignes de soutien offertes par les trois-quarts.

D’autres domaines nécessitent également des améliorations. La défense demeure un point faible, surtout face aux groupés pénétrants, qui jouent un rôle crucial dans le rugby féminin. De plus, la condition physique continue d’être un défi, et l’absence de compétition dans le pays, où les Daisies dominent désormais, pourrait entraîner un goulot d’étranglement au niveau du développement des talents.

Mais d’autres joueuses évoluant en Angleterre, comme la pilier des Harlequins Babalwa Latsha et la deuxième-ligne de Leicester Catha Jacobs, témoignent de la qualité de l’équipe.

Il ne faut pas s’attendre à une solution miracle, et la simple qualification pour les phases finales de la Coupe du monde de l’année prochaine pourrait ne pas être à la portée de l’équipe. Cependant, un peu de chance pourrait leur offrir l’occasion d’explorer de nouveaux horizons.

De plus, leur potentiel est immense. Il suffit de se pencher sur les réalisations de l’équipe masculine pour comprendre ce qui est possible.

Cet article a été publié initialement en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.

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