Soupçons d’agression sexuelle : Galthié décrit « un traumatisme »
Le sélectionneur de l’équipe de France, Fabien Galthié, a confié ce que ressentait le groupe au lendemain de l’arrestation de deux joueurs, Oscar Jegou et Hugo Auradou, accusé d’agression sexuelle sur une jeune fille qui serait survenue dans la nuit de samedi 6 à dimanche 7 juillet dans l’hôtel de l’équipe à Mendoza.
« Pour le groupe, ça a été vécu comme un traumatisme, un moment de sidération » a confié Fabien Galthié à l’occasion d’une conférence de presse commune avec l’Uruguay, à la veille du match prévu mercredi 10 juillet.
Une conférence de presse du reste complètement surréaliste avec d’un côté de la table une délégation de l’équipe d’Uruguay (président de la fédération, entraîneur et capitaine) tellement heureux de jouer face au XV de France cette rencontre historique, et de l’autre son unique représentant, Fabien Galthié, qui n’avait la tête qu’aux affaires néfastes qui rendent catastrophique cette tournée en Argentine.
« Lorsque la police a débarqué à Buenos Aires, ça a été une journée très difficile, très violente. Une période très difficile à vivre pour nous et c’est dans ces conditions qu’on a préparé ce match. »
Après avoir eu une pensée pour la victime, le sélectionneur a confirmé que des membres de la délégation tricolore avaient rencontré les joueurs incriminés et a assuré que tout était mis en œuvre pour faciliter le travail de la justice, ainsi que « pour accompagner les joueurs mais aussi l’ensemble de la délégation à traverser ce moment-là ».
Selon l’avocat des deux jeunes cité par Rugbyrama, Rafael Cuneo Libarona, Jegou et Auradou lui ont dit « qu’ils ne l’ont jamais obligée (la victime) à faire quoi que ce soit. Ils ne l’ont pas frappée, non plus. (…) Oscar Jegou et Hugo Auradou ne comprennent pas ce qu’il se passe. Ils ne peuvent croire en cette accusation. Il y a eu du sexe, oui. Mais cela fut consenti (…) Ils sont préoccupés, comme vous pouvez l’imaginer. Mais ils veulent se battre pour démontrer la vérité. Moi, je les crois et me battrai à leurs côtés pour prouver leur innocence ».
Selon la magistrate chargée de l’instruction citée par la radio locale LV10, « les lésions sont compatibles avec le récit de la victime, mais pas nécessairement exclusivement issues d’une agression sexuelle (…). La déposition est assez longue, complète, détaillée et correspond, pour l’heure, aux conclusions médico-légales. »
« Dans ce contexte, il est apparu essentiel que les joueurs mis en cause puissent également présenter leur version des faits », a déclaré la Fédération Française de Rugby das un communiqué diffusé mardi soir.
« A ce titre, Florian Grill et Jean-Marc Lhermet, accompagnés par l’Ambassadeur et le Consul de France en Argentine, ainsi que Rodrigo Roncero (ancien international argentin) et un avocat, ont rencontré les joueurs ce jour à Buenos Aires. Ces derniers ont confirmé avoir eu dans la nuit une relation sexuelle avec la jeune femme mais ont fermement nié toute forme de violence.
« Pour l’heure, l’enquête suit son cours. La Fédération est actuellement dans l’attente des auditions de la victime présumée et des joueurs. Le cours de l’enquête se poursuivra dès demain à Mendoza.
« En conséquence, Florian Grill et Jean-Marc Lhermet, ont pris la décision de ne pas se déplacer en Uruguay avec le XV de France, mais de rester en Argentine afin de se rendre disponibles pour suivre pleinement ce dossier, en collaboration avec les autorités. La Fédération espère que toute la lumière sera faite dans l’intérêt de tous. »