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Tameifuna en charge de la relève des Tonga

Ben Tameifuna est l'un des dix joueurs retenus pour la PNC déjà présents lors de la Coupe du Monde 2023 (photo PA)

Capitaine des Tonga depuis la dernière Coupe du Monde, Ben Tameifuna dirigera une équipe des Ikale Tahi largement renouvelée lors de la Pacific Nations Cup. Le colossal pilier droit s’est confié à RugbyPass.

Propulsé capitaine de son équipe nationale lors de la dernière Coupe du Monde à la suite de l’indisponibilité de Sonatane Takulua, Ben Tameifuna rempile dans le rôle pour la Pacific Nations Cup qui démarre le week-end prochain.

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S’il devait être un capitaine écouté par ses troupes, ce n’est pas uniquement parce que ses 151 kg forcent le respect.

À bientôt 33 ans (il les aura le 30 août, jour de Samoa – Tonga) et une douzaine d’années au plus haut niveau, le joueur de l’Union Bordeaux-Bègles fait figure de guide idéal pour une équipe largement remaniée après la débâcle connue en France à l’automne dernier.

En effet, la RWC 2023 ne s’est pas déroulée comme espéré pour les îliens. Trois matchs, trois lourdes défaites dans la « poule de la mort » qui comprenait l’Irlande (16-59), l’Écosse (17-45) et les futurs champions du monde sud-africains (18-49).

Cela n’a pas empêché Big Ben de développer une vision claire du capitaine qu’il souhaite être.

« J’étais très jeune quand j’ai joué pour la première fois pour les Tonga. À ce moment-là, Nili Latu était capitaine, et il a été une grande source d’inspiration pour moi », estime le colosse auprès de RugbyPass.

« Ça me plait, ce rôle. J’ai envie de montrer qu’il fut un temps où j’aurais pu faire partie des All Blacks avant de choisir une autre voie pour la vie et l’avenir. Je veux montrer que l’on peut toujours représenter son pays. »

Un talent précoce et capricieux

« Je ne suis pas le seul leader dans cette équipe. C’est moi qui porte le brassard, mais il y a d’autres cadres derrière moi. »

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Cette honnêteté et cette maturité désintéressée, Tameifuna ne l’a pas toujours affiché du temps où il évoluait en Nouvelle-Zélande. Talent précoce et parfois un peu capricieux issu du lycée Hastings Boys, il reconnaît que l’ancien directeur Rob Sturch, décédé depuis, l’a aidé à développer une plus grande détermination et à prendre de meilleures habitudes.

« Rod Sturch, c’était un sacré bonhomme. Quand tu grandis à Flaxmere (un quartier défavorisé d’Hastings, sur l’île du nord en Nouvelle-Zélande, ndlr), tu as l’impression que le monde entier est contre toi. Rod est l’un des seuls qui croyait en nous. Il nous donnait de l’espoir, l’espoir de réussir sa vie même en venant de Flaxmere », confie-t-il.

« Il était dur avec moi. Je me souviens qu’il m’a dit que si je n’étais pas assidu à au moins 80 %, je ne pourrais pas jouer pour la première équipe. Il n’y avait pas que le rugby, il y avait aussi les études. Tu ne joues pas si tu n’obtiens pas ton NCEA (National certificate of educational achievement, l’équivalent du bac en Nouvelle-Zélande, ndlr) niveau 1 et 2. Cette pression m’a appris la discipline. Il fallait se donner à fond sur le terrain et en dehors ».

Aux côtés d’autres futurs internationaux comme Gareth Anscombe, Steven Luatua, TJ Perenara, Charles Piutau, Francis Saili, Lima Sopoaga, Codie Taylor ou encore Ofa Tu’ungafasi, Tameifuna a fait partie de l’équipe des lycées néo-zélandais qui a effectué une tournée en Australie sans concéder la moindre défaite en 2009.

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En 2011, il a fait partie de l’équipe néo-zélandaise victorieuse de la Coupe du Monde junior, qui comptait 16 futurs internationaux, dont Beauden Barrett et Brodie Retallick qui comptent aujourd’hui plus de 100 sélections avec les All Blacks.

Deux Super Rugby, un Top 14

L’année suivante, il a été appelé dans l’équipe des All Blacks pour s’entraîner une série de tests face à l’Irlande. C’est la seule fois qu’il goûtera au rugby des All Blacks. En 2015, le double vainqueur du Super Rugby avec les Chiefs (65 matchs, 42 victoires) part pour la France, où sa légende a encore grandi.

Entre 2015 et 2020, Tameifuna a joué 106 fois pour le Racing 92, remportant au passage le Top 14 en 2015-16. Depuis 2020, il joue pour Bordeaux-Bègles.

Ben Tameifuna (2e en bas à gauche) a remporté le championnat de France en 2016 avec le Racing 92 (Photo LLUIS GENE/AFP via Getty Images)

Tameifuna a joué le premier de ses 34 tests pour les Tonga en 2017. Il reconnaît que les Tonga ont un effectif jeune et qu’ils sont en « reconstruction » pour la prochaine PNC, puisque seulement dix joueurs retenus pour la dernière Coupe du monde sont présents.

Les Tonga sont dans le groupe des Samoa et des Fidji, champions en titre. L’objectif du nouveau sélectionneur Tevita Tu’ifua, secondé par Nili Latu, est de renforcer la confiance et les combinaisons.

Les Tonga chercheront à jouer avec l’énergie et la dimension physique qui les caractérisent, mais une tendance récente dans le jeu pourrait contrarier Tameifuna. Il a fallu une heure avant la première mêlée lors du test des All Blacks en Argentine à Wellington.

« Moins de mêlées… On m’a souvent posé la question », a déclaré Tameifuna.

« L’Afrique du Sud a un pack d’avant très dominant et utilise la mêlée comme une arme. Nous devons utiliser le jeu courant comme une arme et trouver l’équilibre entre le physique et l’endurance. Les joueurs devront être plus efficaces dans ce domaine. »

Il sera là pour montrer l’exemple, une fois de plus.

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