Thomas Pesquet : les confidences du rugbyman de l’espace
Si Thomas Pesquet a réussi ses missions à bord de la Station spatiale internationale (ISS), il le doit en partie… au rugby. « En fait, il y a beaucoup de parallèles entre le rugby et l’espace », confie le Normand qui a découvert le rugby pendant ses années lycée à Dieppe, en Seine-Maritime.
« Il y a l’effort, l’engagement, les sacrifices. Ce sont des valeurs que l’on retrouve aussi bien sur le terrain qu’en mission. Parfois, dans le rugby, il faut donner son corps, ne pas avoir peur de se blesser, ce qui est un peu la même chose dans mon métier.
« L’esprit d’équipe est essentiel, personne ne réussit seul. Par exemple, dans le rugby, il n’y a pas de noms sur les maillots et ça m’a toujours fait réfléchir. Dans le football ou le basket, c’est impensable. Ce côté où l’on se fond dans le collectif est primordial.
🎾 Thomas Pesquet adresse un message depuis la Station spatiale internationale 🚀 au public de #RolandGarros en continuant de rêver du “plus grand terrain de terre battue de l’univers… Mars !” pic.twitter.com/oDhM5Pq4mE
— francetvsport (@francetvsport) June 13, 2021
« En mission, c’est pareil : parfois on brille, parfois on est dans l’ombre, mais il faut toujours donner le meilleur de soi-même. Comme le disent souvent les gens de la NASA : “there is no job too big, there is no job too small”. En résumé, il faut être prêt à tout faire, même les petites tâches. On fait le job du héros et parfois on porte les valises, mais toujours avec la même volonté sinon, cela ne marche pas. »
Dans une longue interview accordée au Midi Olympique, il revient sur sa passion née dans une région où le rugby était confidentiel contrairement à Toulouse où il demeure aujourd’hui.

L’autre parallèle que l’ancienne deuxième personnalité des Français (classement 2022) que Pesquet fait avec le rugby, c’est la résilience dans la préparation, ce qui sied aussi bien aux cadres qu’à ceux qui aspirent à l’être. Car si tout le monde n’a pas la chance de se retrouver sur le terrain le week-end, en revanche, tout le monde s’entraîne.
« Le doute fait partie du processus, surtout dans notre domaine contrairement aux joueurs qui jouent chaque week-end », dit-il. « On s’entraîne tous les jours mais on ne joue pas le week-end. L’objectif est lointain et incertain, donc cela peut être psychologiquement difficile. Malgré des années d’entraînement, il n’y a aucune garantie de participer à la mission. Quand on est pilote de chasse, on s’entraîne aux simulateurs mais de temps en temps, on fait aussi des vrais vols. L’espace c’est différent, donc il faut trouver du plaisir dans le processus, dans la préparation, sinon on risque de se rendre malheureux pendant des années. »
Celui qui avoue être nul en cuisine et ne pas être un grand sentimental révèle les dessous de sa participation à la création de deux maillots du Stade Toulousain pour la Champions Cup.
« C’était un maillot inspiré de l’espace, de l’exploration, avec un côté ‘sortie extra-véhiculaire’ comme dans l’espace », explique-t-il à propos du maillot sorti pour la campagne européenne 2020-2021.
« On avait fait un design avec 4 étoiles et après leur victoire, il a fallu en ajouter une 5e. C’était une petite touche amusante, un clin d’œil à la quête des étoiles. À l’époque, le design s’inspirait aussi d’une sorte de scaphandre, un parallèle avec l’armure d’Iron Man. Même si bien sûr, on ne pouvait pas le dire officiellement étant donné que c’est une marque déposée de Marvel.
« Je me suis vraiment éclaté à faire ça. Je ne suis pas designer, mais j’aime bien parler avec des gens qui sont créatifs et puis que l’on essaie de mettre des choses en marche. Le nouveau maillot qui arrive en avril sera aussi très joli, je ne vais pas trop en dire pour ne pas spoiler, mais il sera dans un style cosmique nébuleux avec un design encore plus futuriste. »
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