Le bout du tunnel pour le Montpellier HR ?
Le MHR vient d’enchainer trois succès de rang en Top 14 et pointe à la 7e place, son meilleur classement depuis plus de deux ans. L’embellie sera-t-elle durable ?
Arthur Vincent avait vu juste. « Historiquement, chaque saison un peu compliquée qu’on a pu avoir, cette compétition nous a apporté un bol d’air », anticipait le trois-quarts centre du MHR au moment d’aborder la 1re journée de Challenge Cup, il y a un mois tout juste.
À ce moment-là, le MHR n’en menait pas large en Top 14. Après 11 journées, le club héraultais ne possédait que trois points d’avance sur le LOU, barragiste et se trouvait à sept longueurs du Stade Rochelais, sixième et dernier qualifiable pour les phases finales.
Un début de championnat dans la continuité de la saison 2023-2024 cauchemardesque, à l’issue de laquelle le MHR a échappé de peu à la relégation.
Et comme le centre international l’avait espéré, son équipe a profité de la parenthèse européenne pour se refaire un moral. Une victoire arrachée chez les Dragons (14-18), puis un score-fleuve à la maison devant les Ospreys (59-15), voilà de quoi se remettre les idées au clair. « C’est notre premier match véritablement plein et ça peut nous lancer sur une bonne dynamique », soulignait d’ailleurs Auguste Cadot.
Le jeune centre ne croyait pas si bien dire. Depuis, Montpellier a enchaîné trois succès de rang en Top 14, une série inédite depuis le mois de novembre 2022 et les 9e, 10e et 11e journées de la saison 2022-2023. Une éternité pour un club champion de France il y a deux ans et demi.
Caudullo « fier des joueurs »
Mieux, ces victoires portent le sceau d’une équipe à l’ambition retrouvée. Les joueurs de Joan Caudullo sont notamment allés gagner à Clermont (22-18), ce que personne n’avait fait cette saison, et ont renvoyé Bayonne, l’équipe surprise de la première partie de saison, au Pays basque les soutes pleines (42-10).
« Gagner comme on l’a fait, c’est bien, enchaîner les victoires, c’est bien », savourait le manager, samedi soir au GGL Stadium. « Je suis fier des joueurs car ce n’était pas évident en début de saison. […] Depuis La Rochelle (16-0, 8e journée), l’équipe n’a jamais failli. Notre jeu est de mettre la pression sur l’adversaire. C’est un socle que l’on a construit. Depuis La Rochelle, l’équipe n’a jamais failli. Cela doit être l’évolution de notre jeu si on veut être dans les six premiers ».
Un jeu basé sur un gros pack, une solidarité de tous les instants, du jeu au pied (un coup de pied toutes les trois passes contre Bayonne, de l’efficacité offensive (3,5 points par entrée dans les 22 m basques) et une défense huilée, la 2e plus imperméable du championnat (251 points encaissés, contre 233 pour Toulouse).
« C’est un collectif retrouvé. Je pense que le travail de tout le groupe, du staff, des joueurs fait qu’on s’est bien retrouvés et qu’on est solidaires sur le terrain. Et ça se ressent dans les moments où il faut travailler collectivement », analyse le 3e ligne Alexandre Bécognée.
A. Vincent : « Ça fait un moment qu’on n’a pas pu avoir ce genre de sensations. C’est génial »
Et ce dernier d’illustrer ses propos : « Quand ils (les Bayonnais, NDLR) reviennent en début de deuxième période, on a eu tendance à surjouer, à se voir un peu trop beau. Il fallait reprendre les bases et remettre la domination dans les secteurs de la défense, de la mêlée, des ballons portés. »
L’évolution héraultaise est notamment passée par la montée en puissance de quelques cadres. Stuart Hogg s’est installé au poste de demi d’ouverture. L’habituel arrière, en dépit de ses ennuis judiciaires, est dorénavant le N.10 préférentiel, au détriment de Thomas Vincent ou Domingo Miotti. Aux côtés de l’austère mais fiable Cobus Reinach à la mêlée, le fantasque Écossais prend de plus en plus de place dans le jeu de son équipe malgré quelques cagades de temps à autre.
Ce replacement a fait de la place à Josh Moorby. Le Néo-Zélandais, titularisé pour la première fois contre les Ospreys, n’a plus quitté le XV de départ depuis. Devant, Billy Vunipola, Yacouba Camara et Jordan Uelese font figure de pièces maitresses d’un pack dense et difficile à prendre en défaut.
Tout cela donne une équipe qui revit, malgré la nouvelle affaire Haouas ou les allers-retours de Hogg entre l’Hérault et les tribunaux anglais. « Ça fait un moment qu’on n’a pas pu avoir ce genre de sensations. C’est génial », savoure Arthur Vincent. « C’est top de pouvoir vivre ce genre de moment tous ensemble. Tout le groupe, les 40 mecs… (Le match contre Bayonne) pouvait potentiellement nous faire basculer la saison. En tout cas, nous faire du bien et valider le coup qu’on a fait à Clermont. »
C’est fait et désormais, le MHR a droit à deux week-ends de Challenge Cup, sa compétition porte-bonheur (remportée en 2016 et 2021) pour continuer d’engranger des victoires, de la confiance, et sortir du tunnel pour de bon.
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