Le Stade Français attend toujours le déclic
Le Stade Français est encore à la recherche d’un match référence qui lancerait enfin sa saison, avant de recevoir Clermont pour la 8e journée du Top 14.
Avant-dernier du championnat avec cinq défaites en sept journées, le Stade Français n’a toujours pas trouvé la bonne formule et se fait quelques frayeurs avant de recevoir Clermont samedi, loin des fastes de sa saison passée.
Difficile de reconnaître dans l’équipe balayée à Lyon (35-3), puis à Castres malgré 60 minutes de supériorité numérique (35-13), le demi-finaliste de la saison dernière à la défense infranchissable, la meilleure du Top 14, et à la conquête intraitable, « l’ADN de ce club depuis quelques années », selon l’entraîneur adjoint Morgan Parra.
Les comptes ne sont pas bons : après sept journées, seul le promu vannetais a encaissé plus de points que les Soldats roses.
« Le premier problème, c’est ne plus rester dans notre camp, dans la possession et l’occupation », analysait l’entraîneur Paul Gustard avant le déplacement à Castres. « À Lyon, on passe 70% de la première mi-temps dans notre camp. À Bordeaux pareil ».
Et à force de subir, le Stade Français accumule les erreurs bêtes. « À chaque match on donne un cadeau à l’adversaire », pestait Gustard.
Multiplication de maladresses et de mauvais choix
Outre les blessures en première ligne (Paul Alo-Emile, Gomez Kodela, Melikidze), qui expliquent certaines difficultés en conquête, Parra estime « qu’il faut vouloir pousser, par moment se faire mal », réclamant « une attitude exemplaire de tous » sur la pelouse.
Pour l’attaque, pas plus brillante (13e du Top 14 devant Perpignan), le problème vient « d’un manque de confiance du groupe », a déclaré le directeur du rugby Laurent Labit après la déroute à Castres. Même à 15 contre 14, les Parisiens ont multiplié les maladresses et mauvais choix malgré de nombreuses incursions dans les 22 mètres des Tarnais.
Le manque de repères de certains joueurs, comme l’ouvreur Louis Carbonel arrivé à l’intersaison en remplacement de Joris Segonds, peut-il expliquer ce manque de confiance ? « On ne joue pas en Top 14 depuis hier », rétorque une autre recrue estivale, le troisième ligne Yoan Tanga. « On a bien assimilé le projet, on sait comment les coachs veulent qu’on joue ».
Raillé l’an passé pour son attaque peu prolifique – la pire du championnat en nombre de points marqués, une anomalie pour une équipe qui a déjà fini à la 2e place de la saison régulière en 2023, le Stade Français n’a pourtant pas fini sa mue, d’autant plus que son encadrement a connu des remous.
Le départ fin septembre de l’entraîneur Karim Ghezal, moins d’un an après son arrivée en tandem avec le directeur du rugby Laurent Labit, a entraîné un remaniement du staff. Gustard, qui s’occupe de la défense, a été promu entraîneur en chef, mais Labit s’est rapproché du terrain et gère depuis le début de la saison l’attaque, tout en ayant son mot à dire sur les compositions d’équipe.
« Le projet de jeu a évolué, l’apport de Laurent sur le terrain aussi », reconnaît Parra, qui préfère retenir « la continuité » du projet depuis un an.
Le Stade Français attend toujours son match référence
Reste qu’avec la venue de Clermont samedi et un prochain déplacement à la Rochelle avant la trêve, les Parisiens n’ont guère le temps de s’interroger.
« On voulait être imprenable à la maison, on a eu un revers (contre Toulon, NDLR) et deux matchs assez compliqués contre Vannes et Montpellier », rappelle Tanga, toujours en recherche d’un match « référence qui va nous remettre dans la bonne dynamique ».
Mais l’ASM, jusqu’ici peu en réussite en déplacement avec zéro succès loin de Marcel-Michelin, risque de venir avec des ambitions chez l’actuel treizième du Top 14.
« Notre situation fait que n’importe quelle équipe qui vient chez nous n’a qu’une envie, c’est de gagner », prévient l’ancien clermontois Morgan Parra, lucide sur la situation urgente du Stade Français.
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