Cowie/Nonu (RCT) : le plus jeune titulaire, le plus âgé remplaçant
Samedi 29 mars sur la pelouse de Pierre-Fabre à Castres, le RC Toulon prépare une surprise : lancer d’abord le plus jeune de la bande des 40 joueurs du club (Oliver Cowie), puis le plus âgé (Ma’a Nonu).
Car c’est le trois-quarts centre de 19 ans, qui ne compte qu’une sélection face à Bordeaux le 28 décembre, qui a été choisi pour débuter (pour la première fois). Aux dépens, donc, de la légende toujours en activité des All Blacks (103 sélections), qui disputera son tout premier match de Top 14 depuis qu’il a été officialisé joker médical jusqu’à la fin de la saison il y a un mois.
Lorsqu’on lui pose la question, le manager Pierre Mignoni a l’oeil qui pétille, de celui qui tient son petit coup : « là c’est surtout les grands débuts d’Oliver. Ma’a, c’est autre chose. Il y en a un qui est très jeune, l’autre très vieux… ça aurait été sympa de les voir ensemble, c’est vrai, ça aurait pu faire taire certains. Mais là, c’est Oliver qui a sa chance. On verra. J’ai le temps avec Ma’a », dit-il.
« Oliver, c’était prévu… s’il le méritait, il aurait sa chance. C’est un joueur qui faisait partie de la rotation, et là, il va en avoir une. Il mérite de jouer. C’est un garçon qu’on suit depuis longtemps, sur qui on compte. Franchement, c’est un bon match pour lui. J’ai vraiment confiance. Il mérite d’être là, il mérite de jouer. »
Élevé à l’anglaise dans le Var
Révélé cet hiver lors du Tournoi des Six Nations U20 avec les Bleuets, Oliver Cowie a marqué les esprits d’abord par son gabarit (1,92m pour 99kg), mais aussi sa science du jeu et… son anglais impeccable. Né à Grimaud, dans le Var, de parents britanniques venus s’installer dans le Golfe de Saint-Tropez avant sa naissance, Oliver a grandi en France, mais dans une maison où l’on vivait et parlait 100% anglais.
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Félicitations à nos jeunes Toulonnais, Corentin Mézou, Oliver Cowie, Samuel Jean-Christophe et Owen Sorhaindo qui remportent les @SixNationsU20 avec @FranceRugby 👏👏🇫🇷#ParceQueToulon pic.twitter.com/mlXBj4pj1N
— RCT – Rugby Club Toulonnais (@RCTofficiel) March 15, 2025
À 9 ans, poussé par son père Jamie, il découvre le rugby. Il ne voulait pas y aller, il y a vite pris goût. Depuis, il n’a jamais lâché. Chez les Cowie, le rugby est une religion. Télé allumée tous les week-ends, plongeons dans le couloir avec son frère pendant la mi-temps… Et bien sûr, tous pour l’Angleterre. Ce n’est que bien plus tard que Oliver vénèrera aussi la France.
Mais la vie bascule quand il perd sa mère, Giselle, à l’âge de 10 ans. Depuis, avec son père, son frère et sa sœur, il forme une petite équipe soudée. Ce match Angleterre-France à Bath du 7 février, où il débute avec les Bleuets devant toute sa famille, était donc particulièrement symbolique. Un moment fort pour les siens, pour lui, pour sa maman.
🎥 Apprendre pour grandir 🌟
Le père d’Oliver Cowie exprime sa fierté de voir son fils porter les couleurs de la France, à Bath, la ville de leurs racines. 🇫🇷💙
ADVERTISEMENTUn moment fort de fierté et d’émotion, à découvrir sur YouTube !
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— France Rugby (@FranceRugby) February 21, 2025
Aujourd’hui, à 19 ans, le jeune trois-quarts centre de Toulon, grand fan de Jonny Wilkinson dont il aperçoit encore le fantôme à Mayol, assume pleinement son double héritage. La rencontre face à Castres, où il sera aligné avec son coéquipier des Bleuets le deuxième-ligne Corentin Mézou, promet d’être un autre grand moment dans cette saison qui, décidément, sera inoubliable, sans compter que l’une de ses idoles, Ma’a Nonu, sera sur le banc, prêt à entrer en jeu.
Ma’a Nonu peut attendre…
Mignoni insiste : à Castres, ce sera le moment d’Oliver, pas encore de Ma’a. « Oui, il est sur la bonne voie. Il a bossé, je vous l’ai dit, il a bossé dur. Il a deux trucs à gérer, lui : il y a l’aspect rugby, parce qu’il ne connaît pas notre jeu, il part de loin, c’est pas un mec qui s’entraîne avec nous depuis des mois comme Oliver », insiste le manager.
« Et puis il y a le physique aussi, il doit se remettre bien. Mais on le voit, il est à fond, toute la journée il est là, il apprend, il regarde, il bosse sur les annonces, il bosse avec les mecs. Mardi, il était avec Duncan Paia’aua et d’autres pour faire du physique en plus. Et mercredi, pareil, il se passe toujours quelque chose.
« Donc il le fait, pour lui, mais aussi pour les autres. Il se pose pas dix mille questions. Je vous l’ai dit : je le découvre, mais franchement, il a tout pour, à un moment donné, nous apporter quelque chose. C’est évident. Et voilà, tant que tout le monde gagne, tout va bien. »
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