Les premiums chez les All Blacks : les 3 raisons qui pourraient faire changer d’avis Galthié
C’est un souci qui revient chaque année, mais qui pourrait bien être réglé dans les prochains mois. Depuis que Fabien Galthié a repris les rênes du XV de France, il n’a jamais été favorable à emmener ce qu’il a appelé « les premiums » en tournée d’été, soit les internationaux les plus sollicités. Un paradoxe pour celui qui a toujours défendu ces tournées, affirmant qu’elles étaient formatrices pour le développement des joueurs – « ce qu’il y a de plus beau dans le rugby international ».
Ceci dit, Australie 2021, Japon 2022 et Argentine 2023 ont permis de lancer un certain nombre de joueurs qui n’auraient pas pu gagner du temps de jeu si les cadres avaient été mobilisés sur ces déplacements loin de leurs bases.
💪🏽 KA MATE! Over the next few weeks we will bring you some of the most memorable All Blacks haka performances of the past. We kick off with this effort vs France in 2018.
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— All Blacks (@AllBlacks) May 6, 2021
Sous prétexte (légitime) de préserver la santé des joueurs en empêchant les internationaux mobilisés pour les phases finales du Top 14 de rallonger la saison, la FFR, les clubs et la LNR s’étaient entendus pour mettre au repos forcé ces joueurs. Sauf que cette tournée en juillet en Nouvelle-Zélande est une chance unique de se tester face aux meilleurs, la dernière avant la Coupe du Monde de Rugby en Australie en 2027.
De plus en plus de joueurs candidats
Celui qui avait ouvert le bal des prétendants était Romain Ntamack, porté par le titre de champion du Six Nations, il déclarait dans la foulée : « S’il faut y aller, ce sera avec plaisir parce que des tournées en Nouvelle-Zélande, c’est quand même des moments uniques. »
Grégory Alldritt avait embrayé : « Jouer dans l’hémisphère sud est quelque chose que je veux absolument connaître dans ma vie : ça doit être tellement spécial. Mon objectif premier est d’y être en 2027, en Australie… Peut-être que ça arrivera avant… »
Désormais, c’est Mani Meafou qui pose un jalon : « Bien sûr, j’ai envie d’aller en Nouvelle-Zélande. Je pense que n’importe quel joueur qui veut évoluer au plus haut niveau va dire la même chose. Nous, ce qu’on espère, c’est de disputer les plus grands matchs. Les All Blacks, on le sait, c’est l’une des meilleures équipes au monde et si tu veux devenir le meilleur, il faut battre le meilleur. Alors même si on sort d’une saison de 10 ou 11 mois. Même s’il faut encore enchaîner et même si on doit faire 30 h de vol… »
La LNR n’est plus totalement contre
Jeudi 17 avril, une rencontre devrait être organisée à ce sujet entre la FFR et la Ligue Nationale de Rugby, représentée par les présidents des deux clubs les plus performants du moment (Didier Lacroix pour Toulouse et Laurent Marti pour l’UBB). Depuis l’élection de Yann Roubert à la tête de la Ligue, les lignes, dit-on, auraient bougé, notamment sous la pression croissante des joueurs. Si bien que les clubs, aujourd’hui, ne seraient plus contre trouver un compromis.
Le Midol cite une source proche du président de la LNR : « Les managers et tous les présidents sont des humains qui se rendent bien compte que c’est la chance d’une vie. Quand on est rugbyman, d’aller jouer en Nouvelle-Zélande contre les All Blacks, on a bien conscience que pour certains joueurs, ça peut être l’histoire d’une vie que d’aller jouer une tournée là-bas, la dernière de l’histoire qui plus est. Donc pour l’heure, on se refuse d’avoir une position dogmatique. »
Un investissement payant
Ces deux premiers points permettent d’en considérer un troisième : ce que ça pourrait rapporter à l’équipe de France. William Servat, entraîneur en charge des avants, racontait fin mars combien la tournée à laquelle il avait participé en Nouvelle-Zélande en 2009 avait été formatrice. « Ce voyage avait permis de former un groupe et de voir les caractères des uns et des autres, à deux ans de la Coupe du Monde que nous avons perdue d’un point en finale », disait-il.
De leur côté, les clubs commencent à faire évoluer leur discours, même s’ils doivent se passer d’un ou plusieurs joueurs pour le début de saison suivant… à condition que les lignes de dédommagement soient claires.
Question santé des joueurs, enfin, la finale du Top 14 ayant lieu le samedi 28 juin et le dernier test en Nouvelle-Zélande le 19 juillet, pas impossible que, mis à part les joueurs les plus sollicités au cours de la saison, certains « premiums » aient le temps nécessaire de respecter une plage de récupération obligatoire avant de finir leur saison en beauté.
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