Tournoi des Six Nations : les Bleues et le plafond de verre à briser
En quête de confiance après une année 2024 en dents de scie, les Bleues entament samedi leur Tournoi des Six Nations avec comme objectif de se relancer à quelques mois du Mondial féminin en Angleterre, qui sera une nouvelle fois large favorite du Tournoi.
Dans la lignée d’une nouvelle désillusion l’an passé à Bordeaux, où les joueuses des co-sélectionneurs David Ortiz et Gaëlle Mignot ont largement été dominées par des Anglaises impitoyables (42-21) lors de la ‘finale’ pour le Tournoi, les Françaises ont fini l’année 2024 loin des standards d’une équipe prétendant au sacre mondial.
« On est sorties plutôt mitigées de ce Women XV », reconnaît la centre des Bleues Gabrielle Vernier, à propos de la compétition de l’automne dernier, avec une seule victoire contre les États-Unis (22-14) et deux lourdes défaites contre le Canada (46-24) et la Nouvelle-Zélande (39-14).
« On avait des périodes de match où on produisait beaucoup de jeu, où on était hyper dangereuses pour l’adversaire et après on se prenait la marée », regrette Vernier (27 ans, 49 sélections), une des cadres d’un groupe rajeuni.
Dans un rugby féminin à deux vitesses, les Bleues, éliminées en demi-finale du dernier Mondial après un combat héroïque contre les Black Ferns néo-zélandaises (25-24), semblent avoir de plus en plus de mal à rivaliser avec les meilleures (Angleterre, Nouvelle-Zélande), et voient se rapprocher des équipes qui poussent (Canada, Irlande…).
Vers une nouvelle ‘finale’ contre les Anglaises, cette fois à Twickenham ?
Ce Tournoi a donc pour but de servir de répétition générale en vue du Mondial féminin (22 août – 27 septembre). « Toutes les joueuses qui sont dans le groupe élargi ont la Coupe du Monde dans le coin de la tête », admet la troisième ligne Teani Feleu, petite sœur de Manae, co-capitaine avec Marine Ménager.
Reste à ne pas tomber dans le piège d’un Tournoi difficile, avec trois déplacements : en Irlande, en Italie et surtout en Angleterre.
« Il faudra imposer notre jeu, montrer une bonne image de nous-mêmes, une image différente du WXV pour prouver qu’on a changé, qu’on a évolué entre-temps », espère Teani Feleu, pour qui « l’objectif final reste le même, c’est de gagner le Tournoi ».
Un obstacle de taille se dressera comme chaque année sur la route du titre : les Anglaises, sextuples tenantes du titre avec six Grands Chelems d’affilée, et que les Bleues n’ont pas battues depuis 2018.
« Il y a l’envie d’essayer de briser le plafond de verre », assure la talonneuse Agathe Sochat.
Mais les Red Roses, avec dans leurs rangs des joueuses expérimentées qui visent une cinquième participation au Mondial, ou l’arrière Ellie Kildunne, élue meilleure joueuse du monde en novembre dernier, restent sur une série de 20 victoires d’affilée depuis leur défaite en finale du Mondial en 2022 contre la Nouvelle-Zélande.
Si les Bleues ne trébuchent pas avant, elles pourraient comme en 2023 jouer le titre dans le stade mythique de Twickenham devant des dizaines de milliers de spectateurs, un avant-goût du tournoi mondial à venir.
« C’est hyper bien pour nous, pour le rugby féminin », se réjouit d’avance Vernier. « Si ça peut lancer la vente d’encore plus de tickets pour la Coupe du Monde avec un beau spectacle à Twickenham et une victoire française, ça serait génial ».
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